Deux mois, voilà deux mois déjà que Tony squattait chez les Rogers et selon son vieux père, il n'allait plus tarder à retourner dans leur villa. Seulement le fils d'Howard ne voulait plus repartir, Brooklyn était pas si mal et puis surtout il y avait Steve. Steve et son voile de timidité absolument craquant, Steve et son sourire hypnotique, Steve et ses yeux bleus si expressifs, Steve, Steve, Steve.
- comment es-tu venu ici, dis-moi ? Et dans quel but ? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir. Considère qui tu es : ce lieu est ta mort, si quelqu'un de mes parents te trouve ici.
C'était Tony qui s'était proposé pour lui faire réviser le rôle de Roméo dans Roméo et Juliette et quand Steve lui avait tendu un exemplaire de la fameuse pièce de Shakespeare, le brun n'avait pas hésité une seconde à accepter le bouquin malgré le fait qu'il ait toujours eu en sainte horreur qu'on lui tende n'importe quel objet. Mais avec Steve, bizarrement, c'était ok, tout était toujours ok avec lui finalement, rien ne le dérangeait.
- j'ai escaladé ces murs sur les ailes légères de l'amour car les limites de pierre ne sauraient arrêter l'amour, et ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter, voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi.
- s'ils te voient, ils te tueront.
- hélas ! Il y a plus de péril pour moi dans ton regard que dans vint de leurs épées : que ton œil me soit doux et je suis à l'épreuve de leur inimitié.
- je ne voudrais pas pour le monde entier qu'ils te vissent ici.
Les deux garçons avaient naturellement repris leur place sur le canapé, Steve adossé à un côté du rebord et Tony de l'autre, c'était devenu leur rituel. Et de là où il se trouvait, le brun pouvait allègrement loucher sur le frêle blond et se perdre totalement dans sa contemplation quotidienne.
- tu sais, je me demandais un truc..
- hein ? Quoi ? Tu te demandais quoi Rogers ?
Les yeux chocolats de Tony s'écarquillèrent, surpris par cette interruption soudaine de la part de son hôte. Est-ce que Steve avait remarqué qu'il était fasciné par les différents grains de beauté sur son visage et qu'il venait à peine de commencer à les compter ?
- si on pense constamment à une personne, genre c'est la première chose à laquelle on pense quand on se réveille le matin et la dernière quand on se couche le soir, est-ce que ça veut forcément dire qu'on est amoureux de cette personne ?
- ah ben là oui, je crois que c'est clair, les symptômes ne trompent pas.
Le rythme cardiaque de Tony s'emballa, Steve parlait de lui, c'était certain, c'était forcément de lui dont il s'agissait et cette simple pensée lui réchauffa le cœur plus que de raison.
- c'est qui ? Je la connais cette personne ?
- laisse tomber, je dirai rien.
- allez Rogers, vas-y crache le morceau, si tu veux rien dire, c'est parce que je la connais, c'est ça ?
Le sourire de Tony s'élargit, il était plus persuadé que jamais que c'était lui, surtout maintenant que son hôte avait le rose aux joues et qu'il semblait tout déstabilisé par sa question.
- laisse-tomber... allez.. sur ce... j'en étais où moi...
Une minute, et si ce n'était pas lui finalement ? Il ne voulait pas penser à cette affreuse éventualité, ça faisait trop mal. Donc il aurait vraiment le cœur brisé s'il s'avérait que ce n'était pas lui dont Steve parlait ? Cela voudrait dire qu'il était vraiment accro au frêle blond, ce n'était pas qu'un simple coup de cœur ?
- là...
L'index de Tony se posa immédiatement sur le texte dans les mains de Steve et ce dernier reprit tout naturellement sa réplique comme si de rien n'était.
- ah oui... j'ai le manteau de la nuit pour me soustraire à leur vue. D'ailleurs si tu ne m'aimes pas, qu'ils me trouvent ici ! J'aime ma vie finie par leur haine que ma mort différée sans ton amour.
- quel guide as-tu donc eu pour arriver jusqu'ici ?
- l'amour, qui le premier m'a suggéré d'y venir : il m'a prêté son esprit et je lui ai prêté mes yeux. Je ne suis pas un pilote, mais quand tu serais aussi éloignée que la vaste côte de la mer la plus lointaine, je risquerais la traversée atteindre pareille trésor.
- alors c'est qui ?
Cette fois, ce fut le fils d'Howard qui interrompit leur répétition, il devait en avoir le cœur net, il avait besoin de savoir, il ne pouvait plus rester plongé dans le doute plus longtemps.
- c'est pas vrai Tony, t'es encore sur cette histoire ?
- ouep et je ne lâcherai pas le morceau tant que tu ne m'auras pas dit qui c'est.
- ok...
Faussement exaspéré, le frêle blond souffla, puis il prit une grande inspiration, il pouvait le faire, il pouvait se jeter à l'eau.
- c'est... Sharon.
Le visage du brun se décomposa, sa mâchoire se serra, en quoi c'était censé être un scoop ?
- avant j'étais pas trop sûr de ce que je ressentais pour elle, enfin si, mais ça n'avait rien de réel, c'était que dans mon imagination, alors que maintenant on passe vraiment du temps ensemble pour la pièce, je la vois pratiquement tous les jours, et plus j'apprends à la connaître et plus, je me dis qu'on est vraiment faits l'un pour l'autre.
Tony sentit son cœur se briser en mille morceaux alors qu'il tentait désespérément de garder la face et de se forcer à sourire.
- cool, je suis content pour toi.
- merci Tony.
Bon sang, mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de conseiller à Steve de s'inscrire à des cours de théâtre pour être plus proche de Sharon ? Il aimait souffrir ou quoi ?
- et c'est là que je vais avoir besoin de toi.
- de moi ?
Le brun haussa un sourcil en direction de son interlocuteur, il avait un mauvais pressentiment, il s'attendait au pire à cet instant.
- oui, on se voit tous les jours mais ça m'intimide encore de lui parler comme si c'était la première fois que je la voyais, j'arrive pas à aligner deux mots sans passer pour le dernier des débiles... mais toi...
- quoi, moi ?
- ben disons que... comment dire ça...
Steve fuyait son regard, visiblement cette discussion sur la vie privée de Tony l'embarrassait et un petit sourire en coin se forma sur les lèvres du fils d'Howard, le frêle blond était vraiment adorable sur tous les points.
- en fait... t'as pas trop l'air d'avoir ce genre de problème...
- c'est-à-dire ? Tu me prends pour un playboy ou quoi ?
- non mais je t'ai vu sur quelques couvertures de magazines... t'es avec une fille ou un gars différent chaque semaine...
- heu pas toutes les semaines, n'abuse pas quand même.
- désolé... je ne voulais pas te vexer... bref, tout ça pour dire que tu es plus doué que moi donc je me disais que peut-être...
- tu veux que je sois ton coach pour qu'elle succombe à un lycéen pas très sociable, rêveur et solitaire, c'est ça ?
Et surtout terriblement craquant, à sa manière bien à lui, c'était sa beauté à la fois fragile et singulière qui avait séduit le brun.
- exactement. Enfin, si tu veux bien.
Tony pesa le pour et le contre, pour des raisons évidentes, son envie de refuser était forte, il n'était pas maso mais le frêle blond ne comprendrait pas ses motivations et puis, surtout, il allait bientôt retourner vivre chez Howard, alors ce coaching était l'excuse parfaite pour pouvoir continuer à voir Steve, on lui offrait une chance de passer encore plus de temps avec lui, il n'allait certainement pas dire non à une telle opportunité, son choix fut vite fait.
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« Brooklyn »
Fiksi Penggemar100% UA teen. Après le scandale de trop et sur les directives de son père, Tony Stark, 18 ans, est recueilli par Joseph Rogers, un employé de Stark Industries dans sa maison à Brooklyn. Il y fait la connaissance du frêle Steve Rogers, 16 ans, le fil...