3 Le jour a dévoré le monde

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Puis tout se passa très vite. La scène du parc se reproduisit tout autour de moi : partout des gens couraient dans tous les sens, criaient, pleuraient, certains tombaient sous les assauts de ces êtres fou furieux, d'autres se relevaient se transformant à leur tour en bêtes immondes.

Le monde était en train de sombrer dans l'horreur...

Je sentais mon pouls battre rapidement, mes gestes malgré la peur restaient précis. Il ne fallait pas que je cède à la panique. Je pris une profonde inspiration.

- Pense à ta fille, Katlin. Pense à eux. Tu dois être forte et les retrouver.

Cette pensée m'obligea à focaliser mon attention sur ma conduite et non sur les horreurs qui se produisaient. Je réussis à éviter les nombreux véhicules qui jonchaient la route et lorsque cela me sembla plus calme, je m'arrêtais après Thousand Street.

Il fallait que je sache. Il fallait que je les appelle. Peut-être aurais-je dû continuer à rouler mais je ne pouvais m'y résoudre.
La sonnerie retentit une fois, deux fois, dix fois...
- Décroche, décroche, Maman, s'il te plaît, décroche...
Je tombai sur son répondeur.
- Merde !

J'essayai le numéro de mon père mais il y avait peu de chance pour qu'il réponde. Il ne se servait plus de son portable depuis qu'il était à la retraite, la moindre sonnerie lui rappelant ce qui avait été son quotidien pendant 30 ans.

Aucun des numéros ne répondit. Je refusais de croire que ce qui avait atteint le centre de Winston s'était déjà étendu à sa périphérie.

Je m'apprêtais à redémarrer quand une femme d'environ 45 ans vint heurter ma portière. Elle semblait à bout de souffle. Juste au moment où j'allais lui ouvrir, je vis son corps projeté par terre par des mains puissantes et des mâchoires se refermer sur sa poitrine. Le sang gicla jusqu'à la vitre.

Il fallait que je retrouve Schelley, je devais être près d'elle, être sûre qu'elle aille bien. Je fis crisser les pneus et partis en trombe.

J'allais la retrouver, c'est sûr...

J'arrivai devant le pavillon quelques minutes plus tard. La rue semblait déserte. Mais la porte d'entrée était ouverte... Ce n'était pas normal. Je me précipitai à l'intérieur. Les meubles étaient déplacés et des traînées de sang marquaient le sol.

Live Die Love - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant