Cinq jours, et tout changea. [Ereri]

Jour 1 - Partie 2

      Il arriva finalement dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit, face contre son oreiller et sanglota dans le noir. Il s'enfonçait dans son état... Il ne pouvait plus supporter le poids sur ses épaules, il se sentait faible. La fatigue lui pesait. La fatigue de constamment vivre dans le danger et la guerre, la fatigue de la connerie humaine, la fatigue de sa propre connerie. Sa vie l'exacerbait. C'est pour cela qu'il avait perdu l'envie de se battre... Et puis, se battre contre qui ? Contre des titans, alors que ce sont des prisonniers exécutés ? Contre des humains, alors qu'ils étaient tous fautifs ? Contre le destin ? Contre rien. Voilà sa réponse. Il n'avait ni la force, ni le temps de se battre corps et âme comme il l'avait toujours fait. Il allait mourir d'ici 8ans, il n'allait aider personne parce que lui-même était inutile...

A l'extérieur de la chambre, il entendit la voix de Livaï qui s'approchait. Il avait l'impression que quelque chose se préparait, il ne voulait pas qu'il le voit ainsi. Il se mit dans une position de sommeil normale et ferma les yeux.

Comme prévu, le caporal entra.

« T'es ridicule et pas du tout crédible, Eren ! » pensa-t-il en espérant que Livaï ne remarque rien.

« Tch. Eren, lève-toi – commença le monstre – Je sais que tu ne dors pas alors fais pas le con. T'es ridicule et pas du tout crédible. »

Cette phrase qu'il venait de penser sortit de la bouche du caporal avec une telle sincérité et exactitude, qu'Eren écarquilla les yeux. Il vit alors le caporal seul, dans sa chambre, assis en face de lui sur sa chaise. La seule lumière qui éclairait son visage était celle qui pénétrait dans la chambre à partir du couloir.

« Hansi-san t'a raconté c'est ça ?

- Je ne l'ai pas revue depuis qu'on nous a distribué nos rôles, j'étais à l'extérieur si tu veux tout savoir.

- Alors pourquoi t'es venu ?

- Parce que je sais que tu... – il chercha ses mots – nous cache quelque chose. Je te rappelle que ça fait longtemps que je dois m'occuper de toi, donc je commence à bien connaître tes caprices.

- Qu'est-ce que tu sais de moi réellement ? – lança-t-il avec une pointe de colère qui contrastait avec sa monotonie dépressive

- Dans les faits, peu de choses, autant que la major ou certains membres du bataillon, mais dans tes habitudes et tes réactions, plus que tu ne le crois. Je sais du moins comment se comportait le vrai Eren.

- On n'est pas dans un drama, je suis toujours moi, j'ai juste changé, je reste le vrai.

- Bien sûr, dit-il en pleurnichant dans son lit ! Les seules larmes que j'avais vu son ta face était des larmes de rage. La rage d'avoir échoué, la rage de vaincre... Ou encore la rage de ne pas pouvoir me rendre les coups que je t'avais mis au tribunal. »

Eren aperçu, en une fraction de seconde, une esquisse de sourire se dessiner sur son visage...

« Quel psychopathe, ce mec » pensa-t-il.

« Si tu penses que tu vas réussir à me berner, t'as tout faux. Je pense que t'as remarqué que je ne lâche jamais ma proie – à ce mot, Eren frémit – alors si t'as quelque chose à dire, dit le tout de suite, parce que je resterai ici jusqu'à ce que tu parles. »

Le pauvre Eren savait malheureusement qu'il était tombé sur le pire et que peu importe sa détermination à garder le secret à propos de Historia, il s'écroulera devant cette force supérieure. En plus, c'était sûrement le seul qui pourrait peut-être résoudre son problème.

De plus, il connaissait la conviction de son supérieur et en voyant ses yeux, plus noir que l'obscurité dans sa chambre, il eut un frisson et il commença :

« Je... J'ai découvert quelque chose par rapport à mes souvenirs et à la capacité de contrôler les titans... »

Les yeux de son auditeur s'agrandirent mais son expression faciale resta sévère.

« Je savais déjà que le plein pouvoir du titan originel ne pouvait s'exprimer que lorsqu'un descendant du sang royal le possédait, mais, tout en n'étant pas héritier du don, j'ai tout de même maîtrisé les titans lors de l'attaque du major Erwin. Or, pour se faire, j'ai frappé un titan... C'est ce contact qui déclencha mon contrôle sur les titans, ce que je compris grâce aux souvenirs de mon père : le titan que j'avais touché était une parente du roi Fritz, c'est-à-dire qu'elle avait le sang royal. Ainsi, j'en ai conclu qu'en ayant un contact avec un héritier, le titan originel que j'ai en moi me permet de contrôler le reste des titans et en même temps, de faire resurgir des souvenirs en moi. Sauf que... – il s'arrêta alors que ses yeux s'embrumèrent – je ne peux pas...

- Qu'est-ce que tu ne peux pas ?

- Je ne peux pas mettre en danger Historia. Ce n'est pas seulement une Reine mais surtout une amie pour moi.

- C'est pour cette raison débile que tu as gardé ça pour toi ? – Eren se senti comme foudroyé alors que le monstre continuait – pour commencer, tu as mis tes sentiments en travers de ton devoir de soldat. Déjà la dernière fois, tu as fini au cachot, et pourtant tu n'as rien appris. Deuxièmement, tu as menti au major, de ce j'ai compris. Et à la cour aussi. Troisièmement – enchaîna-t-il – tu n'en as même pas parlé à tes amis pour trouver une solution qui pourrait bénéficier à tous. Dernièrement, qui t'a dit de mettre la Reine en danger ? Certes, la récup' des souvenirs et les entraînements pour contrôler ce nouveau pouvoir se feront avec elle, mais peut être qu'on trouvera un substitut. Et puis, même si elle doit aller sur le champ de bataille, elle aura sa garde rapprochée et elle restera en haut des murs. Sachant que le titan colossal est avec nous, vu que c'est Armin... Toutes les chances sont de notre côté. »

Eren écoutait en silence et se rendait compte qu'il avait fait un mauvais choix. Sa morosité revint. Le caporal se leva de la chaise et marcha en direction de la porte :

« Tch. J'espère que tu changeras ton attitude... Et ta tête par la même occasion. Sur ce, bonne nuit. »

Et la porte claqua pour symboliser la fin de leur discussion. Eren était resté sans rien dire, il se sentait mal. Il se demandait pourquoi un idiot tel que lui avait été désigné pour cette place. Au lieu de cet ado insupportable qu'il était, le titan assaillant et originel (car il portait en lui les deux) aurait pu être un brave et fort homme, emplit de réflexion, comme Erwin ou Livaï. Mais non. C'était bien lui. Il replongea sa tête dans l'oreiller et laissa sa dépression l'envahir pendant qu'il s'endormait...

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Voilà ! C'est la deuxième partie du premier jour ! Je pense d'ailleurs que les jours seront tous divisés en deux, c'est plus facile ! Et ce sera de plus en plus long, j'espère que ça vous va ! Nyaha~