Cinq jours, et tout changea. [Ereri]

Jour 4 - Partie 2

            Enfin seuls, Livaï engagea la conversation :

« Excuse-moi... Je n'aurais pas dû m'énerver contre elle... »

« Mais je sais que c'est elle qui t'a énervée ! Tu n'as fait que te défendre ! Je suis en colère parce que... Parce que tu ne m'as jamais rien dit de tel en face ! » cria-t-il au fond de son cœur mais rien ne sortit de sa bouche

« Si tu ne veux plus faire équipe avec moi, je peux demander à Frock de –

- Ne dis plus jamais cette connerie. – ordonna-t-il avec fureur »

Le caporal fut étonné mais un léger sourire rassuré apparu sur son doux visage.

« Tu ne veux pas me quitter ? – provoqua-t-il Eren

- Et comment tu réagirais si c'était bien le cas ? »

Le ton d'Eren était encore un peu froid mais cette réponse-question surpris davantage le caporal qui rougit. Il était passé d'une moue dépitée à une regard hautain pour finir sur cette tête timide et adorable qu'Eren aimait tant. Ils étaient comme dans un jeu où l'un devait déstabiliser l'autre... Alors que Livaï y jouait tout le temps avec les personnes qui l'entouraient, lorsque c'était contre le brun, il ne se maîtrisait plus.

« Bon, allez ! Au travail ! – continua le subordonné sur un ton strict – Plus vite on finit ça, plus vite on a une pause. »

Ils prirent un bonbon, et cette fois-ci, ils ne le croquèrent pas. Lorsqu'il était totalement dissout, Eren toucha la couronne et dans la seconde qui suivit, Livaï le toucha.

Eren planait de nouveau dans les souvenirs du titan assaillant, cette fois-ci incarné par son père... C'était encore avant la mort de Faye... Il était dans les rues du camp où les Eldiens étaient enfermés, lorsqu'il aperçut l'extérieur. Il ne devait avoir pas plus de 5ans, donc il réussit à sortir sans comprendre la gravité de son acte, ni avoir peur des punitions qui l'attendaient... Il se baladait dans les rues, dans les plaines, devant le hangar à zeppelin... Sa petite balade innocente était des plus utiles au bataillon d'exploration. Eren retenait chaque bâtiment, chaque rue que son père voyait en tant qu'enfant. Il alla même jusqu'à la mer. Puis, tout seul, il réussit à revenir au camp, et encore plus étonnant, malgré la pluie d'insultes qu'il s'était pris (et qu'il ne comprenait probablement pas), il ne s'était pas fait remarquer par les soldats. Il rentra auprès de sa mère. Ce devait être la première fois qu'il sortait ainsi, car son visage était émerveillé, contrairement à celui de sa mère qui était épouvanté à l'idée qu'il aurait pu se faire tuer...

Eren et Livaï revinrent, et tous les deux étaient fiers : c'était un rêve enfin réellement utile. Ils retranscrivirent immédiatement les faits du souvenir et ils se relurent en échangeant leurs notes. Elles étaient très similaires, ce qui les rassura. Ils allèrent les porter à la major qui se retrouva avec deux copies au lieu d'une, ce qui ne l'enchanta pas plus que ça... Cependant, les informations récoltées étaient, pour une fois, de qualité.

Une partie de leur travail était accomplie mais Hansi leur demanda de tenter de récolter encore quelques informations... Peut-être qu'ils tomberaient de nouveau sur une mine d'or comme ce dernier souvenir. Néanmoins, comme l'avait dit Eren, ils méritaient une pause. Ils avaient déjà fait un souvenir pendant la nuit, inutile, certes, mais bien réalisé ; donc ils n'avaient plus qu'un souvenir, pour ne pas épuiser de trop leurs corps. Ainsi, ils avaient devant eux toute une après-midi de libre, puisqu'il était à peine midi.

Ils sortirent dans le parc, ils s'allongèrent sur la dune de laquelle ils étaient tombés la veille... Ça leur semblait pourtant déjà si lointain... Ils regardaient le ciel, qui, aujourd'hui, était très ensoleillé... Ils profitaient de leur repos... Eren fermait de temps en temps les yeux car le soleil tapait fort mais la chaleur qu'il émettait lui réchauffait le corps et le cœur. Il était heureux. Il sentit tout à coup une main, qui tentait de pénétrer son poing fermé... Cette main, plus froide que la sienne, il l'aimait beaucoup, presque autant que celui à qui elle appartenait. Il retourna son poing et l'ouvrit, laissant ainsi la main enlacer ses doigts avec les siens. Eren se demandait ce que ça signifiait pour son compagnon... Étaient-ils ensemble ? Était-ce une déclaration discrète ? Était-ce quelque chose de plus fort encore ? Toutes ces questions fusèrent dans sa tête, lorsque Livaï les balaya d'une seule parole :