Cinq jours, et tout changea. [Ereri]

Jour 4 - Partie 1

JOUR 4

Eren se réveilla. Il avait passé toute la soirée à penser à Livaï jusqu'à ce qu'il s'endorme. Il se demandait s'il n'avait pas même rêvé de lui... Lorsqu'il regarda l'heure, il se rendit compte que c'était le milieu de la nuit, aux alentours de deux heures du matin. Il allait se coucher, quand il sentit une présence... Comme guidé par son instinct, il s'assit contre le mur, juste à côté de sa porte et il ouvrit cette dernière le plus discrètement possible. C'était la première fois qu'il réalisait l'exploit d'ouvrir une porte sans qu'elle ne grince.

« Tu ne dors pas ? – demanda-t-il, toujours dans sa chambre, sans même regarder à l'extérieur

- Non... Et toi ? T'as fini ta nuit ? – lui répondit une voix familière

- Je ne sais pas... Le fait que Hansi-san nous ai fait dormir si tôt m'a un peu déréglé, je pense.

- Ouais. J'ai la même chose.

- Tu ne veux pas entrer, Livaï ?

- C'est toi qui vois. Le sol est très confortable aussi, tu sais.

- T'es pas possible – ria Eren – Entre... »

Le caporal était aussi adossé contre le mur de la chambre d'Eren... Celui-ci se demandait combien de temps avait-il déjà passé sur le seuil de sa chambre mais il ne lui posa pas la question.

« Ça te préoccupe tant ? – l'interrogea le brun

- De quoi ?

- Le bonbon.

- Ah... T'as deviné ? – s'étonna le petit

- Je commence à te connaître, on va dire. Tu veux qu'on aille tester ?

- Je ne veux pas te brusquer...

- Vous n'êtes pas crédible, caporal-chef ! – dit-il d'un ton faussement respectueux »

Les deux sourirent et partirent en direction du bureau où se trouvait la couronne. Ils s'assirent l'un en face de l'autre et prirent un bonbon. Ils eurent tout de suite la confirmation que quelque chose se passait, car ils avaient eu un terrible mal de tête lorsqu'ils croquèrent le bonbon. Ils sentaient comme s'ils avaient le cerveau en train de danser dans une boîte de nuit et de vibrer à chaque son, chaque lumière... Eren ouvrit les yeux et il vit Livaï dans le mal... Il ne voulut que l'aider mais au contact, tout disparu.

Il se retrouva dans un souvenir, lointain, mais net. Il voyait en face de lui un petit garçon, amaigri, avec de longs cheveux noirs, au pied du lit d'une femme. Un homme ouvrit grand la porte... Il parlait à la femme sans qu'elle ne réponde... Elle semblait livide... Le jeune garçon répondit à sa place, d'une voix faible, et dit qu'elle était morte. L'homme qu'Eren semblait reconnaître lui demanda son nom... Le jeune garçon prononça difficilement « Livaï... Livaï tout court. ».

Eren se réveilla. Son mal de tête était passé. Il entendit un bruit. Il se baissa et vit Livaï sous le bureau, roulé en boule. Il se jeta vers lui. Il l'enlaça dans ses bras et ses larmes coulèrent.

« Pourquoi est-ce que tu pleures – demanda le caporal

- Parce que je me suis imaginé... – il fut interrompu par un sanglot – à quel point tu devais souffrir... »

Livaï était assis, le dos collé contre le bureau, jambes recroquevillées. Il ne semblait pas spécialement triste mais le fait qu'il se réfugie sous le bureau trahissait ses véritables sentiments. Eren, lui, enlaçait celui qu'il aimait comme s'il l'enveloppait. Il avait les jambes de part et d'autre de celles de Livaï et sa tête était contre la tempe de celui-ci. Ses bras l'encerclaient. Cette posture prouvait qu'il voulait le protéger.