Dirty Laundry

Lettre

Cher Lance,

Laisse-moi dire que, tout d'abord, j'ai peur d'écrire des lettres. C'est la quatrième fois que j'écris cette fichue chose. Ce que tu aurais pu deviner, mais peu importe. Et parce que j'aime beaucoup (non) écrire des lettres, je suppose que mon plan est d'aller droit au but.

Je t'aime.

D'accord, comprend ça, je pense que j'ai la capacité de t'aimer.

Je ne comprends pas du tout l'amour. Mais ce voyage ? Avec toi ? Je pense que j'ai appris plus de choses sur l'amour en seulement neuf jours que dans les vingt années de vie stupide et solitaire. Et si j'ai appris une chose, c'est que cet amour est tellement contradictoire. Ça me rend tellement fou.

Comme, l'amour est éternel, mais pas trop non plus ? Et l'amour est mérité, mais pas toujours ? Et l'amour peut être inconditionnel, mais pas forcément. L'amour est tout et puis plus rien, il ne prend pas de place et pourtant mon cœur est si plein que je crains qu'il n'éclate. Et quand je dis cœur, ça signifie littéralement mon cœur ! C'est comme une sensation dans ma poitrine, tapant et tirant et attrapant tout jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien- mais il y a toujours plus !

Je ne t'aime pas. Pas encore. C'est plutôt que j'aime le fait que tu sois aimable, je peux t'aimer. Et j'aimerais qu'un jour je puisse t'aimer et que ça puisse être sans fin. Je veux passer du temps avec toi, je veux me chamailler, me battre avec toi et rire de ton visage, puis l'embrasser. Beaucoup de baisers. Je veux faire ta connaissance pour que cet amour devienne réalité.

J'ai commencé cette relation en te regardant et en ne voyant qu'un idiot. Ce gamin stupide, cet abruti, ce nerd d'animes avec qui j'ai eu quelques cours. Et d'une manière ou d'une autre, au cours d'une journée, j'ai réalisé que je t'aimais. Ou pourrait t'aimer. Je t'aimerais. Pourrait t'aimer. C'était comme voir l'avenir. Je savais au fond de moi que je ne t'aimais pas vraiment- pas encore de cette façon. C'est la clé. Parce que la vie est tellement pleine de possibilités, que "bientôt" ou "éventuellement" peut ou ne peut pas devenir une réalité.

Tu veux savoir ce que je vois maintenant ?

Je vois un gars qui a tout ça. Il l'obtient même s'il ne le sait pas. Et ce gars que je vois, derrière toutes ses insécurités et ses défauts ? C'est un humain. Un humain qui pleure, un humain qui rit, un humain qui s'énerve et se rend triste, un humain qui fait des erreurs.

Je sais que cette lettre est longue et je sais que tu te moquera de moi pour ça. Mais une dernière chose. Laisse-moi te raconter une métaphore que j'ai inventée.

La vie est comme du linge sale.

J'y ai pensé en fantasmant sur le merveilleux linge que tu lavais pour moi. Tu vois, le linge fait partie du cercle de la vie. Tu fais toujours la lessive. Tu le fais quand tu as trois ans. Tu le fais quand tu as treize ans, quand tu as trente ans, tu le fait quand tu a trois cents ans, si tu vit aussi longtemps. Le fait est que la vie va toujours avoir du linge. C'est comme faire des erreurs. La vie va toujours inclure toujours des erreurs. Mais est ce que ça rend le linge sale mauvais ? Parce que tu fais la lessive, porte ton linge pendant une semaine, puis le lave à nouveau. C'est comme la vie. Tu commet une erreur, tu en tires des leçons et parfois tu te trompes encore une fois. Et ça va. Parce que les erreurs sont faites pour être faites. Et le linge est censé se salir.

Alors s'il te plaît, fait des erreurs. S'il te plaît. Je t'en supplie. Tu n'es pas parfait, et alors ? Tu serais ennuyeux, tu serais un bloc de ciment.

J'allais à l'origine t'écrire une lettre pour te raconter l'histoire de mon passé, qui n'est pas joli. Du tout. J'allais aller en profondeur, ça allait être embêtant. J'ai donc décidé que je voulais que cette lettre soit heureuse.

Alors. Je suppose que j'en ai fini. Je ne suis vraiment (vraiment) pas sûr de savoir comment mettre fin à cette chose stupide.

Alors. Veux tu sortir avec moi ?

S'il te plaît?

Oui :

Non :

Keith.