Chapitre 30

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Au loin, je vois Louis au téléphone.
De près, 2 pompiers et un médecin autour de moi.

Ils ont réussi à me dégager avec une personne côté ravin au cas où les choses tournerait mal, m'avait dit la médecin.

J'ai jamais autant eu mal de ma vie lorsqu'ils m'ont bougé avec précision tout à l'heure. Malgré la première dose de morphine, la douleur était bien présente et encore maintenant.

Je ne cesse de grogner ma douleur à chaque secondes passées.

Il m'explique chaque chose qu'ils vont me faire, comme bouger mes doigts, me retirer mon casque. Il ne cesse de me parler, de me poser des questions simples auxquelles je ne peux pas répondre :

Quel jour on est ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Qui ils sont ? Est-ce je vais bien ?

Mais tout ça j'en sais rien. Je me rappelle pas de ce que j'ai fais avant de tomber.

Ils m'ont mis une civiere autour du cou pour ne pas bouger ma tête. Le pompier qui tient ma tête n'arrête pas de me parler, me demander si j'ai pas trop mal et ne pas hésiter à le signaler.

Si on me demandais un chiffre entre 0 et 10 pour la douleur, ça aurait été 8.5 voir 9.

Un tas de fils passe de moi à des machines.

Je grogne une énième fois à cause de la douleur lorsqu'il me manipule.

J'observe un pompier avec un ciseau. Non pas mon cuir. Couper pas mon cuir !

Je tente de bouger pour leur faire comprendre mais il m'ordonne en criant un peu de ne pas bouger. La douleur est forte et me fait un mal de chien et ça il s'en rende compte avec mes bruits bizarres.

Alerté, Louis s'approche un peu de moi mais sans plus pour ne pas déranger les pompiers.

- Pas ...

- On va injecter une autre dose de morphine. Dicte la médecin.

J'attrape la main de la dame.

- Pas ... mon cuir. Reussi-je à dire.

Je reprends un peu ma voix malgré ma salive dans ma bouche et le mal à parler. J'ai dû mal à articuler.

- Je suis désolée mais on est obligé. C'est le seul moyen de regarder vos blessures.

Je sens la morphine faire effet. Je me sens plus légère mais la douleur est quand même présente.

Fais chier.

C'est horrible. J'ai l'impression de mourir. Je, j'arrive pas à croire ce qu'il m'arrive. J'entends pas grand chose. J'ai du mal à parler et encore plus à bouger quoique ce soit.

Après près d'une heure et demi au sol, ils m'ont injecté encore je ne sais quel produit. Je vois pas grand chose, je commence à être dans les vapes. Ils m'ont expliqué que c'est tout à fait normal que je sois dans cette état là, juste pour le temps du trajet, d'éviter la douleur et qu'ils me remettent des choses en place.

Je vois bien qu'il essaye de dissimuler leur inquiétude et que c'est plus critique que je ne le croyais.

La médecin se lève pendant que le pompier au dessus de ma tête me parle dans le vide.

- On va l'emmener à l'hôpital le plus proche et en urgence. Comprené-je.

Elle parle à Louis. Elle le rassure. J'aimerai en faire de même mais il est trop loin.

Je vois une voiture arriver en trombe et freiner sur le côté. Une femme en sort. Ma mère. Suivis de près par mon père et mon frère. Non. Je veux pas qu'ils me voient. Ma mère court vers moi mais la médecin l'arrête en la faisant reculer.

Mon père, lui, presse Paul contre son torse en me regardant de loin puis tourne son regard vers Louis en lui parlant.

Mais ce qui me fait mal au coeur, c'est Paul. Il n'a pas arrêté de me regarder. Son inquiétude se voyait clairement sur son visage, ainsi que les pleurs qu'il essayait de cacher. Alors je tente de lui sourire. Un sourire faible mais un sourire quand même.

Mon corps est bloqué par leur sorte de matelas qui permet de m'immobiliser.

Je veux pas que Paul prenne peur. Je veux pas qu'il pleure non plus. C'est mon petit frère. Je devrais lui montrer l'exemple et ce n'est pas ce que je fais.

Les pompiers autour de moi coupe le contact que mon Paul et moi avait.

- 1. 2. 3. Attention pour lever. Lever.

Je plisse les yeux de douleur et lâche un gémissement attirant l'attention de tout le monde lorsqu'il me porte pour me poser sur un brancard et me mettre dans le camion de pompier.

Louis arrive vers moi en courant et nous dit qu'il me suit en moto avec mes parents en voiture et qu'on se revoit vite.

- La moto, arrivé-je à articuler avant qu'il ne sorte du camion.

Louis se retourne et me sourit.

- On s'en occupe.

Puis il sort du camion après m'avoir caresser le front délicatement de son pouce.

De là ou je suis, je vois ma bécane adossée à la barrière de sécurité. Les carnages sont complètement cassés, le guidon est totalement déchiré, les protections en cas de chute ainsi que les rétroviseurs sont totalement mort, mon pot d'échappement complètement froissé par le bitume. Des débris de ma bécane sont à ses pieds.

Elle est morte. Et ça me brise le coeur putain.

Je l'observe, les larmes aux yeux jusqu'à ce que les portes du camion me coupe la vue et qu'on part de cette endroit qui paraissait si joli.

Seul la sirène des pompiers résonnent dans mes oreilles, puis les sons que j'ai entendu lors de ma chute.

Le bruit de ma moto qui glisse.
Le bruit de mes équipements se déchirant.
Le bruit mon casque taper brusquement contre la barrière de sécurité.
Le bruit de ma moto me fonçant dessus.

Mais ce qui m'a le plus marqué est le cri de Louis, lorsque je suis tombée.

🎶 Photograph- Ed sheeran🎶

Ride, my dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant