Chapitre 38

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Mes mains sont moites, mon cœur bat fort. Mes yeux ont du mal à voir ce qui se trouve devant moi.

Je suis totalement perdue.

- Pourquoi ? Dis - je dans un ton neutre.

Il fronce les sourcils et s'accroupit pour être à ma taille en soufflant légèrement.

Le fait qu'il le fasse me fait encore plus passer pour ... Pour une handicapée. Mais je refuse de l'être.

- Lève toi.

Mon ton est froid mais je peux pas faire autrement.

Louis fronce les sourcils.

- Pourquoi m'avoir emmener là alors que je ne peux plus en faire. Tu sais pas ce que ca me fait de voir ca ! Ca me fait mal ! Dis-je les larmes aux yeux. Ramène moi au centre, sorte-je en commençant à faire demi-tour.

- Non Lina ! Tu ne peux pas faire demi-tour ! Au fond de toi tu le sais que tu es contente de voir une moto.

- Ah oui ?! Tu crois que je suis contente de me retrouver dans cette situation là !

Je roule jusqu'à la grande porte du bâtiment, les yeux floutés par mes larmes. Je n'ai fait que quelques mètres que le moteur de la moto s'allume. Une montée d'adrénaline monte en moi comme lorsque tu descend une énorme pente d'une attraction.

Je m'arrête, comme paralysé ... C'est le cas de le dire.

- Tu peux pas abandonner Lina ! C'est ta passion ! La tu dois te dire que ca te manque, que t'as envie de monter sur la moto, de rouler et partir comme si rien ne s'était passé ! Mais tu dois accepter et ne pas abandonner. Rappelle toi les moment quand on s'est rencontré, tu n'aurais pas eu de moto, je n'aurais jamais fait attention à toi, à la fille qui emmène son frère tout les jours à l'école.

Lorsqu'il évoque mon frère ca me fait un pincement au cœur, j'imagine pas à quel point il doit être triste de me voir dans cette état, ca doit le choquer.

-  C'est cette passion en commun qui nous a rapprochée et qui nous a fait nous aimer. Je veux continuer à rouler avec toi, à te voir rire, faire des bêtises, je veux voir la personne qui adore sa passion. Mais pour ça, il faut que tu avances et tu sais comment faut faire.

Je souffle un grand coup et lâche mes bras le long de mon fauteuil. Je tourne ma tête légèrement sur le coté pour avoir un visuel sur la moto. 

- Cette moto est conçu spécialement pour les personnes dans ton cas. Afin que tu puisses continuer à faire de la moto. Tu seras attachée pour tenir en équilibre sur la selle et je serais à coté de toi. Je comprendrais si tu ne veux pas juste même monter sur la moto, je veux que tu le fasses pour toi parce que tu en as envie d'accord, mais c'est une bonne opportunité pour toi ... 

Je me tourne complètement et reste en silence pendant plusieurs minutes en train de détailler la moto.

Elle comporte des protections en métal renforcées sur les cotés, la taille de la selle à été élargi afin de pouvoir attacher, mes jambes je suppose.

Une larme s'échappe de mon œil en même temps que je commence à m'avancer de la moto.

 Louis reste à l'écart.

Je tends mon bras pour toucher la moto et l'a parcourt du bout des doigts. Le moteur est encore chaud et me réchauffe. Je remarque la clef déjà installée sur la moto. Je tente de m'avancer de mon fauteuil pour pouvoir l'atteindre mais je n'y arrive pas. Je grimace et souffle un coup.

- Tu veux que .. commence Louis.

- Laisse moi faire. Le coupe-je.

Je m'aide de mes bras pour m'avancer et coller mon torse aux carénages de la moto. Je tends mon bras le plus loin pour que je puisse réussir à attraper les clefs, et je tourne le contact.

Le compteur s'allume, la lumière s'allume et les boutons rouge apparaissent. Dans ma tête, le bruit de la clef déclenche automatiquement l'image de mon accident, me coinçant dans la barrière. Je me contracte et ferme les yeux, essayant dû mieux que je peux de retirer cette image mai c'est plus fort que moi.

Je n'hésite plus une seconde et appuie sur le bouton rouge pour allumer la moto. A l'instant ou le bruit du pot résonne dans tout le bâtiment, c'est comme si la moto dégageait une forte puissance d'oxygène. Mon corps se relâche et mon dieu qu'est-ce que ca me fait du bien.

Je pince mes lèvres avec mes dents et soupire. Je me tourne vers Louis qui murmurait des paroles à un homme qui n'était pas là tout à l'heure d'ailleurs.

- Fait moi monter dessus. Dis-je sur de moi.

Louis fronce les sourcils.

- T'es sur de toi ?

- Dépêche toi avant que je change d'avis ...

Louis sourit et marche rapidement vers moi pour m'éloigner de la moto. Il attrape mes jambes et passe un bras dans mon dos.

- T'es prête ? Je te soulève et je te pose sur la selle.

- Oui

Tout mon poids se pose dans les bras de Louis qui contourne la moto pour me faire asseoir délicatement, en faisant passer une de mes jambes, de l'autre coté de la moto.

Je m'accroche d'une part à Louis et de l'autre, une main posée sur le réservoir. La selle vibre légèrement sous mon corps le faisant frissonner.

- On t'attache ? tente Louis en regardant l'homme derrière nous.

J'acquiesce de la tête, pas si sûre de moi. L'homme s'approche et commencer à prendre les bouts de sangles qui trainaient par terre et l'accrocher autour de mes jambes.

- Ses sangles vont permettre de te tenir en équilibre sur la moto, d'accord. Dit-il d'un ton rassurant. Tu auras juste les commandes à la main, le frein avant à droite, ca ne change pas des autres motos par contre le frein arrière se trouve à la place de l'embrayage. On a fait en sorte que tu es juste à utiliser tes mains et non tes jambes. Bien évidemment, ton bassin lui te permettra de faire bouger la moto. La passage des vitesses est automatique.

J'acquiesce encore une fois. Une boule s'installe dans mon ventre.

L'homme me passe un casque de moto pour que je l'enfile. Une fois sur ma tête, la sensation d'être oppressée prend le dessus et de nouveau flash retentissent dans ma tête ; comme le moment ou mon corps entre en contact avec le sol et que mon casque frotte le bitume jusqu'à ce que je sois brusquement stoppée par la barrière de sécurité.

- T'inquiète pas on est à côté. Me rassure une nouvelle fois Louis.

Le sangles qui entourent mon corps sont comme des poids sur mon corps. Si je tombe je pourrais pas me dégager à cause d'elle.

- Je veux descendre. Commencé-je à paniquer.

Louis s'approche de moi en posant sa main sur ma cuisse.

- Doucement, tu risques rien là. La moto ne bouge pas et on est à côté. Tu es en sécurité, tente-t-il en caressant mon bras..

Son contact me rassure automatiquement. Et je pensais à l'idée qu'il monte avec moi. Si je perds le contrôle de la moto, je serais totalement désarmées. Le fait qu'il soit avec moi pourrait être comme une bouée de sauvetage.

Une fois que je lui ai demandé cette faveur, il monte rapidement derrière moi, le sourire aux lèvres. Etant donnée qu'il a des grandes jambes, le fait d'être assis derrière moi ne le gênera pas.

Je souffle un bon coup lorsque je sens la moto s'affaisser à cause du poids de Louis. Ce dernier se colle à moi pour pouvoir attraper mes mains et les poser sur les poignets de la moto.

Tu es prête ? Me souffle-t-il.

J'hoche de la tête, crispée de savoir que la moto va rouler, avec moi dessus. Louis pose ses mains sur la mienne et abaisse légèrement celle-ci quand la moto commence à avancer. Mes deux mains broient les poignets de la moto et si je sentais encore mes jambes je pourrais dire qu'elles n'ont jamais serrées aussi fort le réservoir d'une moto.

L'air commence a frappé nos corps. Louis se colle plus contre moi pour avoir plus de contrôle sur la moto.

Je souris légèrement tandis que Louis rigole de joie.

- Putaiin, tu l'as fait ! Crie-t-il en embrassant mon épaule.

Ride, my dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant