Chapitre 32

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Je commence à paniquer.

Je me dis que ça va passer que c'est juste que je suis rester trop longtemps allongé.

L'infirmière fait entrer mon père et Louis avant de sortir et d'avoir pris des informations sur mon état.

- Je vous laisse ... Souffle-t-elle avant de fermer la porte.

Mon père me prend dans ses bras en faisant attention. Il soupire et s'écarte de moi tandis que Louis s'adosse à la fenêtre.

Le contact de mon père m'a manqué mais celui de Louis m'envie.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande-je ressentant quelque chose peser dans l'air.

Mon regard se pose sur Louis qui se mord la lèvre puis sur mon père qui me fixe droit dans les yeux.

- Papa ...

Il s'approche de moi et prend sa main dans la mienne.

- Ecoute, on nous a dit que lorsque tu es tombée, la moto s'est écrasé sur toi.

- Oui ça je sais ! M'impatienté-je lorsque ma voix grésille.

- T'étais coincée sous la barrière de sécurité, ton choc a été violent et la moto a amplifié les dégâts.

Je sens que je vais pas aimé ce qu'il va me dire. Je sais pas ce qu'il va sortir de sa bouche mais je n'ai pas envie de l'entendre. Je souffle et tente de retenir mes larmes qui montent petit à petit.

-  Ce qu'essaye de dire ton père ... Intervient tristement Louis en se rapprochant de moi. C'est que ...

Il me regarde dans les yeux en posant sa main sur ma joue et regarde ensuite mes jambe.

- Tu pourras sûrement plus marcher ...

Mon visage se décompose et je n'ai pas le temps de retenir mes larmes. Sa phrase me fait l'effet d'un choc.

Attend quoi ?

Comment ça je pourrais plus me servir de mes jambes. Il dit des conneries c'est pas possible !

Je le regarde dans les yeux, les miens qui pleurent et les siens brillant. Je sais que mon père essaye de retenir ses larmes. C'est la que je réalise que Louis ne blague pas.

Il dit la vérité.

Je pourrais plus marcher. Je pourrais plus bouger mes jambes. Plus ... rouler.

- Je peux ... Je peux pas ne plus marcher, éclaté-je en sanglot. Je...

Les larmes n'arrêtent pas de couler. J'ai l'impression que c'est une rivière. J'attrape le sweat de Louis et le tire vers moi pour me cacher.

Je serre mes doigts aussi fort que je peux pour me faire croire que c'est qu'un rêve et que je vais me réveiller. Je pensais que ça n'arrivait qu'au autre mais pas à ... moi.

- Je veux partir. Me redresse-je en tentant d'arrêter de pleurer. Je veux pas rester là.

J'avale ma salive et essuie mes larmes avec mes mains. Mais de suite, je revois flou et mes yeux se remettent à pleurer d'eux-mêmes.

Je passe mes mains dans mes cheveux et mes les tire, aussi fort que je peux, en pleurant, en criant.

C'est un cauchemar.

- Lee ! Arrête.

Même si Louis me le dit calmement comme pour tenter de m'apaisser, ça marche pas.

Les seuls mots que j'ai en tête c'est que je ne pourras plus utiliser mes jambes.

Putain je pourrais plus utiliser mes jambes !

Je pourrais plus faire de moto. Cette passion qui me remplissait, qui me remontait le moral.

Je pourrais plus monter les marches des escaliers.

Je pourrais plus aider Paul à rouler à moto ...

Je pourrais plus rien faire.

- Lee ! Arrête toi !

Louis se précipite vers moi et enleve ses mains de mes cheveux que je massacre avant de me prendre dans ses bras pendant que je replonge une nouvelle fois dans mes larmes.

Je le serre fort contre moi, évacuant toutes ma peine. Son sweat étouffe mes cris et mes mains se refugent dans ses cheveux.

J'entends une porte claquée. Je devine que c'est mon père qui est parti. J'ai du rester une bonne trentaine de minutes avant de me calmer. Pendant ce temps, Louis s'est assis sur le lit en faisant attention à mes jambes.

Mes jambes.

- Je pourrais plus rien ... faire. Ma vie est foutu.

Louis attrape mon visage et me le fixe devant le sien en faisant en sorte que je ne bouge pas.

- C'est pas foutu d'accord. Y'a des chance que tes jambes puissent refonctionner.

- Tu dis des conneries.

- Lee, regarde moi. Regarde moi !

Mes yeux fixent les siens. Je suis à deux doigts de pleurer pour la énième fois.

- J'ai combien de pourcent de chance de remarcher. Demandé-je avec sincérité.

- On sait pas encore exactement, ta jambe à vachement été touché, l'autre moins. Mais tout dépend des tests..

- Ou est mon père ? Demandé-je dans mes pensées.

Quand j'étais petite et que je commençais à aimer la moto, il me disait à l'époque que c'était out les garçons. Je lui ai prouvé le contraire, j'étais fière de moi, de ma passion.

Maintenant, je n'ai plus rien à lui prouver. A part qu'à l'époque, il avait sûrement raison.

- Parti chercher un café. Il a pas dormi de la nuit à part toute à l'heure. Me confie-t-il.

- Quelle heure il est ? 

- 6h30 dans deux minutes.

Ça fait donc 12h environ ... que je suis ici.

- Et maman et Paul ?!

- Ta mère est parti ramener Paul chez toi.

J'hoche de la tête et soupire.

Mes yeux sont fixées sur la chaise du bureau, les équipements de Louis y sont posés soigneusement. J'avale difficilement ma salive en me remémorant le meilleur de mes moments à moto et me remet encore à pleurer.

Ça ne s'arrêtera jamais.

Automatiquement, Louis passe sa main droite dans mes cheveux et pousse ma tête contre son torse en soupirant. Je me blottis contre Louis, effondrée.

- Tu vas t'en sortir. Je te le promets. Me murmure mon copain dans mes cheveux qu'il embrasse. Il pleure aussi en silence. Je t'aime.

Ride, my dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant