Paulo Dybala, Colin Dagba

642 42 1
                                    

C'était précisement le 22 août que tout était devenu officiel : Paulo Dybala intègre l'effectif parisien pour un montant de 80 millions d'euros.

Avant, même si l'on m'avait fait plusieurs fois la réflexion, jamais je n'aurais pensé que ma timidité serait un handicap. Pourtant tout a changé lorsqu'il est arrivé, l'Argentin qui côtoyait les plus grands footballeurs du monde tels que Messi et Ronaldo. Il est arrivé chez nous, à Paris, alors que notre côte diminuait, que nos adversaires nous raillaient, que Neymar s'en allait...

Les premières fois que je l'ai vu, je ressentais ce léger stress, cette appréhension à l'approche d'un moment que l'on redoute. Je n'osais pas le regarder trop longtemps, le saluer ou même courir à ses côtés. Aussi débile que ça pouvait paraître, j'étais intimidé par ce qu'il dégageait. J'avais bien évidemment joué aux côtés de joueurs de talent tel que Ky', Edi, Angel et Ney mais il avait ce truc en plus qui le différenciait des autres et en sa présence je me sentais comme une groupie qui redoutait de faire la moindre chose de travers.

Il m'aura donc fallu deux mois pour m'adapter aux choses quotidiennes de la vie avec lui à mes côtés: les petits sourires de politesse à table, les services rendus, les simples passes à l'entrainement jusqu'aux compliments qu'il m'avait fait après mon but face à Rennes.

Et durant toute cette phase de transition où j'étais plus coincé qu'à l'habitude, Ky' et Presko ne s'étaient pas gênés pour me faire toute sorte de blague, m'humiliant légèrement au passage devant Paulo. Mais malgré tout, je leur en était reconnaissant car ça me permettait de me faire voir par l'Argentin. Le sourire qu'il m'adressait après chaque mauvais coup me confortait dans le fait que ma timidité ne serait pas éternellement un frein à notre amitié et que nous finirions tôt ou tard par nous lier d'affection. Car oui, c'est bien ce que je souhaitais : faire partie de la liste des amis du grand Paulo Dybala.

----

J'entre dans ma chambre, la tête recouverte d'oeufs que Presnel m'a gentiment claqué sur la tête pendant le repas. Je sens le liquide imprégné mon t-shirt et ne peut m'empêcher de haïr les deux abrutis qui ont mis au point ce plan débile. Même si au début je pouvais trouver ça amusant, j'ai finis par me lassé de leur humour enfantin.

Retirant mes vêtements un à un, j'entre dans la douche, prêt à ressortir sous mon meilleur jour pour éviter de leur offrir la satisfaction de me voir énervé. Malheureusement c'est lorsque je m'empare de mon shampoing que je m'aperçois de sa texture et de sa couleur d'un jaune translucide. N'ayant même pas le temps de m'interroger sur ce que c'est, le contenu de la bouteille glisse sur le sol humide et me fait chuter comme une merde contre le carrelage alors que j'essaye tant bien que mal de m'accrocher à quelque chose, en vain. Une odeur d'huile se dégage tout à coup et ma colère me fait tout oublier, surtout lorsque je me rends compte que j'ai cassé la douche au passage et que toute l'eau se répand à présent dans la pièce.

Me munissant d'une serviette pour cacher ma nudité, j'accours dans le réfectoire et me dirige automatiquement vers les deux Français qui explosent déjà de rire en m'apercevant.

-Colin ? Qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ?

Le coach ainsi que mes coéquipiers m'observent, un regard mêlé d'incompréhension et d'amusement.

-Je vais vous tuer tous les deux ! D'abord les œufs, après l'huile...

-Dis tout de suite que tu voulais faire une mayonnaise !

OS - Amour de footballeurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant