Dansant comme un idiot bourré avec Varane qui m'empêche de tomber, je reprends une gorgée de Vodka pure alors que le Français me la reprend des mains.
-T'as peut-être assez bu tu crois pas ? Dit-il en buvant à son tour.
-Tant que je tiens debout c'est bonnn !
-Mon dieu Sergio... Tu sais que si je te lâche on s'effondre ensemble ? Me rappelle-t-il en riant face à notre état.
Même si une partie de moi sait qu'actuellement je ne peux pas prendre le volant et que j'ai encore moins l'envie de rentrer chez moi, je n'oublie pas la promesse que j'ai faite à Pilar, à savoir celle de rentrer plus tôt au cas où elle accoucherait dans les prochains jours de notre troisième fils.
-Raph ? À 5h je suis censé avoir un taxi pour rentrer. Tu peux m'y emmener ?
-Je peux pas rouler mec, je suis aussi mal que toi !
-Putain d'anniversaire de Modric et de trêve internationale...
Sans ces circonstances, je n'aurais jamais autant bu mais j'aime beaucoup trop les fêtes pour pouvoir rester sobre. Malheureux je me retrouve souvent dans ce genre de situation problématique.
Mes yeux survolent la salle et malgré cette vision floutée et éblouie par la lumière des néons, je parviens à reconnaître d'autres coéquipiers dont l'un de mes meilleurs amis.
Faisant de mon mieux pour marcher droit, je finis par m'écrouler sur le canapé où se trouve Marco. Instinctivement il me relève et son regard inquiet et lucide me prouve qu'il est sobre comme un enfant innocent.
-Merde Sergio ! T'es totalement défoncé !
-Un mini...petit...peu...vraiment rien... Dis-je en essayant de mimer avec mes doigts la minuscule quantité d'alcool que j'ai ingéré tandis qu'il soupire, énervé.
-Ta femme n'arrête pas de m'appeler !
-Elle me trompe avec toi ?
-Bien sûr que non ! Elle s'inquiète pour toi ! Elle m'a parlé du taxi qui t'attend sur le parking de l'aéroport.
Sirotant sa boisson tout en essayant de suivre la conversation de nos amis, je sens qu'il est le seul à pouvoir m'aider.
-Faut que tu me ramènes Marco...
Me regardant droit dans les yeux, il devine qu'il n'a pas vraiment le choix et soupire à nouveau en me prenant par le bras.
-T'es le pire des potes...
-Et toi le meilleur !
Je ne sais pas comment j'arrive dans sa voiture et encore moins combien de temps le trajet a duré. La seule chose qui me ramène à moi est la main de Marco sur mon épaule qui me prévient que nous sommes arrivés.
-Je t'ai dis que j'allais être papa ? Je lui demande, somnolent.
-Ça fait des mois que je suis au courant...
-Bah alors, t'es pas content ?
-Si, je suis heureux pour toi.
Le timbre de sa voix ne parvient pas à me convaincre et encore moins son regard fuyant. Sans que je ne sache pourquoi, je sens qu'il me cache quelque chose.
-Même si ma perception des choses est totalement niquée, je suis sûr que la joie s'accompagne d'un sourire. Et je t'ai jamais vu sourire à l'évocation de ce bébé.
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