Il n'y a pas de point à FIN

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par bibilecureuil

par @bibilecureuil

Il y a toujours ce moment où l'histoire doit s'arrêter. Ce moment qu'on attendait au début, mais que maintenant on craint. Ce moment qui nous fait frissonner, qui nous donne envie, qui nous fait rire, qui nous fait peur, qui nous fait pleurer. Vous faites durer ce moment. Vous écrivez lentement. Chaque lettre, chaque mot, chaque phrase est une douleur en plus à supporter. Vous écrivez, effacez, réécrivez, vérifiez. Vous voulez que ce soit parfait. Vous voulez que ce moment dure. Vous retardez le moment d'écrire, vous reportez au lendemain, vous ne trouvez pas l'inspiration. Vous cherchez des excuses, des moyens d'éviter ce moment que vous redoutez. Mais elle est là. Elle approche. Elle vous suit depuis le début. Elle a toujours été là. Mais maintenant, elle veut se montrer. Mais vous, vous ne le Boulez pas. Vous savez qu'il le faut. Mais vous savez également qu'après, ce sera finit. Elle est là. Elle attend d'être écrite.

FIN

Quand on écrit une histoire, au début, on l'espère, on l'attend, on la veut. Petit à petit, on prend goût à ce bonheur, on fait connaissances, on se rapproche, et on pense de moins en moins à elle. Au final, on l'oublie, on n'y pense plus, on profite, on est heureux. Mais quand elle arrive, c'est comme une rafale, elle dévaste tout. Vous ne voulez pas d'elle. Pas maintenant. Vous ne voulez pas perdre ces amis si cher à vos yeux. Vous ne voulez pas que cette histoire se finissent. Vous ne voulez pas les laissé partir. Vous voulez encore être avec eux. Vous voulez encore passer du temps avec eux. Écrire leur histoires, indéfiniment. Mais vous ne pouvez pas. Car elle est là.

FIN

Vous n'avez pas envie de finirent ce livre. Vous vous êtes attaché à ces personnages, si touchant, si émouvant, si amicale. Vous voudriez encore passer du temps avec eux, les connaitre d'avantage, rester avec eux pour toujours. Mais vous ne pouvez pas. Toutes les bonnes choses ont une fin. Mais cette fin vous n'en voulez pas. Vous savez très bien que, lorsque vous l'écrirez, il n'y aura plus rien. Vous resterez seul, face à ce clavier, sans rien faire. Un grand vide prendra la place de cette histoire qui était profondément ancré dans votre coeur. Et ce vide restera jusqu'à ce que une autre histoire prenne sa place. Tout ça à cause d'une petite chose. Toute petite. Trois lettres seulement. Trois lettres qui détruisent tout. Trois lettres qui vous poignarde en plein coeur. Trois lettres seulement. Trois lettres.

FIN

Moi j'ai peur de cette fin. Je ne veux pas que ça se termine. Pourtant, cette fin, je la connais. Je pourrai l'écrire. J'ai tout ce qu'il faut dans ma tête. Mais je ne veux pas. Car sinon, ce sera finit. Et si c'est finit, qu'est ce que j'aurai après ? Cette histoire, c'est ma vie. Si elle finit, que restera-t-il ? Qu'est ce que j'écrirai ? Qu'est ce que je ferai ? Je n'aurai plus rien. J'ai du temps, tellement de temps avant que cette fin n'arrive, mais quand elle sera là, comment pourrai-je faire pour y échapper ? On ne peut pas se libérer de cette peur. Elle nous colle à la peau, comme une sangsue, et elle aspire notre être. Et quand elle se décolle, qu'elle a tout aspirer, il ne nous reste rien. Rien d'autre que du vide. Un vide immense. Un vide qu'on ne peut pas remplir. Et on reste avec ce vide, en attendant qu'une autre histoire prenne sa place. Je sais que rien ne sera plus pareil. Je sais que j'aurai un regard différent. Je sais que tout ça me changera pour toujours. Je le sais. Terminer son premier livre, c'est comme tuer quelqu'un pour la première fois. Ça nous change. Et on n'est plus pareil après ça. C'est une épreuve. C'est un obstacle. Mais il fait l'affronter. Y faire face. Le surmonter. Et après, quand on l'aura passé, on verra un autre monde. Un monde différent. Ni plus beau, ni plus mauvais, juste différent. Et cela, ce sera à cause... Non, grâce à une chose. Un mot. Au bout duquel il n'y a pas de point. Au bout duquel il n'y a pas de fin. Au bout duquel nos lèvres se suspendent. Au bout duquel des larmes coulent. Au bout duquel des rires fusent. Au bout duquel j'attendrai.

FIN