Les larmes d'argent

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Nous sommes assis, collé l'un contre l'autre, main dans la main, à regarder le temps s'écouler. Nous savons très bien ce qu'il va se passer. Ça devait arriver. C'était inévitable. Quoi qu'on fasse.

Nous profitons des dernier moment avec l'autre. Personne ne parle. Quelques chants de grillons viennent briser ce silence trop lourd, mais ils savent que leurs mélodies mielleuse ne nous fera rien, alors le silence revient. Les larmes veulent couler, mais on les retient. Nous savons ce qu'il va se passer. Mais d'une certaine manière, on n'a pas vraiment envie que ça arrive.

La chaleur de l'autre nous réchauffe, on oublie un instant la fraicheur de l'automne qui arrive petit à petit. Nous regardons, indifférent, le paysage qui s'offre à nous. Un magnifique lac coloré par le soleil couchant du crépuscule. La nuit se rapproche. La fin de notre histoire aussi. Pourtant, nous avons essayer. Mais ça n'a pas marché. Nous avons tout fait. Mais on ne peut pas lutter. Parfois, il vaut mieux s'arrêter là. Et continuer. Lentement. Tenter d'oublier, de passer à autre chose. Même si c'est difficile.

Le soleil a disparu. Nous devons partir. Mais nous avons encore envie de profiter de l'autre. Rester près de lui. Malgré la souffrance. Malgré la tristesse. Malgré le silence. Malgré l'ignorance. Cette fois, les larmes ne peuvent plus être retenues. Elles perlent sur nos joues. Nous savons très bien que nous nous faisons tout seul du mal. Mais qu'est ce qu'on y peut ?

Chacun par de son côté, jetant un dernier regard à l'autre. C'est la dernière fois que l'on se voit. Il faut passer à autre chose. Avancer. Malgré tout. Continuer sans se retourner. Dans le ciel, la lune brille d'une lueur argentée réchauffant le coeur meurtri. Une lumière apaisante.

Par terre, une fleur. Une belle rose rouge et dorée. Écrasé. Fanée. Seule. Abandonnée. Comme moi. Cette fleur, c'est la jeunesse, cette jeunesse pleine de liberté et d'idéaux. Cette jeunesse qu'on a piétiné. Cette insouciance délaissé. Cette innocence qui ne reviendra pas.

Nous sommes seuls à présent. Chacun de sont côté. On se retrouvera peut être, mais ce sera différent. On ne se reconnaîtra pas. On comprendra. On fera semblant. On essaiera de vivre. On passera. On continuera d'avancer. On restera seul. Mais on aura compris. On aura appris. On ne fera plus les mêmes erreurs. On fera mieux. On retrouvera le sourire. La joie. L'envie de vivre. Le sens de tout.

Sur nos joues, des larmes. Des larmes d'argent.

Histoires au coin du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant