La sonnerie stridente du lycée indiquait que les cours étaient finis pour aujourd'hui. C'est avec une lenteur indéfinie que Clint ramassait ses affaires de mathématiques. Adiel l'attendait patiemment devant la porte, discutant avec la petite amie du ténébreux nommé Camille. Il arriva enfin et il serra les dents en sentant un bisou bien baveux arrivé. La rousse aux yeux clairs et au corps légèrement enrobé sourit en voyant son copain. C'est sans demander l'avis de Clint qu'elle lui sauta dans les bras, collant sa bouche avec la sienne et immisçant sa langue. Son meilleur ami, qui avait vite compris que sa liaison avec cette fille allait vite se terminer, se racla la gorge pour sortir le brun de ce moment gênant. Camille redescendit sur terre en restant proche de Clint.— On se revoit vite hein mon coeur ?
— Ouais ouais. Répondit Clint en serrant les dents.
Elle partit rapidement en faisant un dernier clin d'œil. Adiel quant à lui, scruta, il n'allait clairement pas mieux et ça se gâtait toujours autant chez lui. Il hésita à poser sa main sur son épaule, mais il savait très bien que le ténébreux allait la repousser. Devant les grilles du lycée, les deux meilleurs amis devaient prendre des directions différentes.
— Tu m'appelles si ça va pas... Annonça Adiel avec méfiance.
Clint hocha la tête et se dirigea vers chez lui avec la même appréhension que lorsqu'il avait quatorze ans. Il arriva finalement en face de sa maison, poussa la grille et se mit face à la porte. Il prit une grande inspiration avant de l'ouvrir. Son père ne changeait pas d'endroit, il était sur le canapé, dans le salon, un verre de whisky sur la table, il dormait. Clint retira ses chaussures en silence, espérant que cela aille bien cette fois. Depuis ses quatorze ans, il avait pris en assurance et en défense, parce qu'il avait pratiqué le sport brésilien. Lorsque Clint fit tomber son téléphone par terre, son paternel sursauta et se releva bien vite, il chercha la source du bruit et ses yeux marron tombèrent dans ceux de son fils, enfin...
— Qui êtes vous ! Sortez ou j'appelle la police !
Le ténébreux sursauta et chercha derrière lui pour savoir si c'était bien à lui que son père parlait. Il était surpris, l'alcoolisme était monté au point qu'il ne le reconnaissait plus ! Clint ne savait même pas que cela pouvait être possible. Au vu du manque de réaction du ténébreux, son père s'avança d'air menaçant. Had plaqua son propre fils au mur en le maintenant par le col. Clint grimaça face à la douleur, mais il espérait que son père se souvienne de lui. Ce qui ne fut pas le cas. Had commença à lui envoyer des poings, des coups de genou en pensant réellement que c'était un vulgaire voleur qui avait posé ses pompes à l'entrée. Cela devenait douloureux, autant intérieurement qu'extérieurement. Il essayait tant bien que mal de le faire se ressaisir en disant que c'était Clint, son fils ! Mais il n'y avait rien à faire, Had était complètement parti pour le plus grand malheur du ténébreux. Il ne voulait pas se laisser abattre... Merde, sur toute son enfance, son père avait été stricte, trop stricte, mais à aucun moment, il n'avait levé la main sur lui, même dans sa première période d'alcoolisme. La première avait été causée par la perte de sa mère - soit la grand-mère de Clint -. Il avait finalement réussi à remonter la pente douloureuse à l'aide d'Alice. Mais lorsqu'il s'était fait licencier, il avait rechuté à pique, et il devenait de plus en plus impulsif et continuait à mener la vie dure au ténébreux. Pourquoi ? Pour une simple norme de la société ? Clint n'avait jamais compris. Il revint soudainement à la réalité quand son père le décolla du mur pour le rabattre dessus, cognant lourdement sa tête. Le ténébreux se sentait complètement sonné et la colère commençait à faire surface. De quel droit se permettait-il de le frapper ? C'était douloureux, affreux. Il essaya de l'arrêter, de le maîtriser mais rien n'a faire. Il l'entendait hurler et continuer à le frapper comme si c'était un inconnu. En réalité, il savait se défendre, alors pourquoi il ne le frappait pas en retour ? Il sentait l'alcool en provenance de son paternel lui chatouiller les narines. Il manqua de peu une bouteille bière qui vint s'écraser sur le sol à quelques mètres de lui, puis une main empoigna son cou, le faisant réagir. Il envoya enfin son poing en hurlant « Connard, je te déteste ! » pourtant, sa colère augmenta de plus en plus quand il entendit « dégagez sale voleur ! ». Le pire était qu'il ne se souvenait plus de Clint, son fils. Alors qu'il s'était fait frapper quelques secondes plus tôt, il n'hésita plus à exercer ses pratiques apprises. Il poussa brutalement Had qui flancha, et il en profita pour lui envoyer son poing. Les deux se battaient de manière acharnée et le cerveau du ténébreux travaillait durement. Tout était de la faute de Had, pourquoi avait-il fallu qu'il l'éduque comme ça ? Le restreignant et lui créant une carapace qui ne servait à rien ! Il sentait au fond de lui, ce putain de vide, et il savait ce qu'il y avait à ce vide avant : l'affection. Se perdant dans sa colère noire, il ne réussit pas à contrer lorsque Had le jeta à terre, lui frappant le dos contre la table basse en bois. Clint se retint tout juste de gémir de douleur, il ne voulait pas de nouveaux reproches. Il se redressa, prêt à se battre de nouveau, mais il fronça les sourcils quand il ne le vit pas. Sa respiration était saccadée et il ne savait pas si tout cela était réel. Alors qu'il voulut se relever complètement, il sentit quelque chose de tranchant contre son cou, un couteau. Cette fois-ci, il paniqua vraiment, il ne voulait certainement pas mourir dans sa maison, tué par son père fou ! Clint n'arrivait plus à réfléchir, et tenta à nouveau de dire que c'était Clint.
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𝑮𝑶𝑶𝑫 𝑩𝑶𝒀 [ 𝑩𝒙𝑩 ]
RomanceCertains ont beaucoup vécu dans leur enfance, et c'est le cas de Clint. Durant son adolescence, c'était un enfant torturé par la sévérité de son père. Il s'est réfugié chez ses quelques amis et dans ses études, créant des barrières autour de lui. Du...