6. Rayon de soleil

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-- Flashback - Cameron --

Son corps chaud contre le mien, mon nez enfouit dans ses cheveux blonds et ma main posée là où son coeur vit.

Le soleil se lève a peine et les stores de ma chambre envoie des rayons lumineux sur le corps parfait étendu à côté de moi.

Du bout des doigts, je caresse son genoux et remonte sur sa cuisse galbée, sa taille fine barrée par sa culotte bleu de gentille petite fille puis ne s'arrête que sur son épaule. Je ne pourrais jamais oublier la douceur de sa peau, la chaleur de son corps ou encore l'odeur vanillée de ses cheveux.

— Tu me chatouilles, rit-elle avant de se tourner pour me faire face.

Ses yeux s'ouvrent à peine et je m'y perds déjà. Ils brillent, scintillent comme la surface d'un lac en plein été.

Et son sourire, putain, son sourire. Il a le pouvoir de me faire tout oublier, de tout pardonner et d'abattre la paix sur les démons qui s'agitent en moi. Cette fille est un soleil, une lumière dans ma vie. Elle réchauffe le glaçon que j'ai dans la poitrine en le transformant peu à peu.

J'ai tellement changé depuis qu'elle est dans ma vie. Il y a des choses qu'elle n'aime pas et pour lesquelles je ne peux pour rien pour le moment, comme la drogue que les SAB font circuler...

— À quoi tu penses chéri ? Demande-t-elle du bout des lèvres, comme si elle avait peur de me réveiller.

Si c'est ça rêver, être avec elle dans ce lit, je ne veux surtout pas qu'on m'en sorte. Laissez moi crever ici.

Je l'aime tellement que ça en devient douloureux. Quand son visage apparait dans mon esprit, quand mes lèvres prononcent son prénom, quand une odeur me fait penser à la sienne... ma poitrine se contracte si fort...

Et dire que notre rencontre c'est joué à rien. Si elle n'avait pas abimé la voiture de sa mère, si elle n'était pas venu dans mon garage pile le jour où j'y étais, si elle n'avait pas été si douce, si franche, si sexy... si je n'avais pas été de bonne humeur, si... si...

Elle est mon "si". J'ai envie de croire que si tout ça ne se serait pas produit de cette manière, on l'aurait tout de même posée sur mon chemin.

— Je pense à toi, à notre rencontre... je murmure en la tirant un peu plus contre moi.

Elle sourit et mon monde s'illumine.

Elle s'avance, dépose un simple et rapide baiser sur mes lèvres avant de s'extirper de la couette. Je suis son corps qui s'étire, ses premiers pas du jour et mon coeur tambourine dans ma poitrine en voyant son joli petit cul dans cette culotte que je suis pratiquement sure d'avoir retiré hier soir.

Malgré notre rapprochement et tout ce qu'on partage, Annabelle est pudique. Elle a son jardin secret et refuse de m'y laisser rentrer. Peut être un jour...

— Reviens ! Je n'ai pas eu assez de toi.

— Tu m'as eu toute la soirée Cam, je dois rentrer avant que ma mère se rende compte que j'ai fais le mur.

Sa mère.

Elle est pratiquement majeure et n'a même pas le droit de sortir. J'ose à peine imaginer ce qu'il se passerait si elle découvrait qu'on est ensemble et qu'on l'a déjà fait.

— Ta soeur peut te couvrir, non ?

Elle tourne la tête vers moi en grimaçant.

— Vic est ce que j'ai de plus cher, je ne veux pas l'embarquer dans cette histoire.

Protéger ceux qu'on aime en leur mentant. Je connais.

— Ce que tu as de plus cher ?

Elle pouffe de rire puis termine d'enfiler son jean. La voir retirer mon tee-shirt me fait mal, elle est si belle dedans.

Une fois sa chemise enfilée, elle s'approche pour m'embrasser.

— L'une des personnes les plus cher, se corrige-t-elle.

J'avale ses derniers mots dans un baiser, puis l'attire encore plus contre moi. Elle finit par tomber sur moi et je l'emprisonne de mes bras. Mon nez dans son cou, je respire le bonheur encore un peu avant de la laisser s'en aller.

— Tu viens à la soirée samedi soir ?

Elle caresse mon biceps en réfléchissant.

— Peut être. Enfin... si ma mère ne me tue pas avant ! Tu dois me laisser partir, Cam.

Je me roule en boule contre son corps moins chaud que tout à l'heure.

— Je ne te laisserais jamais partir ! Je cris en rigolant.

Elle rigole avec moi et nous restons quelques secondes ainsi, dans un moment de pur plaisir. J'ouvre les yeux quand une goute d'eau me tombe sur le front. Curieux, je scrute mon plafond, rien.

— Hey Anna, t'as sentis ?

Quand je tourne la tête vers elle, elle a complètement disparut. Je me redresse et une autre goute d'eau se fracasse sur ma joue.

D'une main tremblante, je l'essuie d'un revers de main et me fixe en voyant le sang étalé sur ma peau.

Du sang ?

Quand je regarde autour de moi, je ne suis plus dans ma chambre, mais sur une route. Tout me revient.

Anna !

Ma moto est en morceau sur le bord de la route et plus loin à quelque mètre, git un corps sans vie.

Le corps de celle à qui j'ai promis de ne jamais la laisser partir.

Une autre goutte tombe sur mon nez et je me réveille...


Je sursaute.

Il ne me faut qu'une seconde pour comprendre que ce n'était qu'un rêve, un douloureux rappel du passé.

J'ouvre les yeux et comprend d'où venaient les gouttes. Le toit est ouvert et il commence à pleuvoir. Il fait encore nuit, mais la lune illumine l'intérieur de la cabane.

Je vois donc parfaitement mon bras, enroulé autour du corps de Charlie. Mon bras qui étreint une femme autre que la mienne.

Dans un mouvement de recul brutal, je me cogne contre le mur et me redresse de façon maladroite.

J'ai dormi avec elle et pendant la nuit je l'ai serré contre moi ! Une autre femme, une femme qui n'est pas Annabelle.

Les larmes me brulent les yeux.

Sans la réveiller, je me lève complètement, enfile mes chaussures, ferme ce satané toit et descends de ce royaume qui ne m'appartiendra jamais.

HARD Redomption - Saison 3 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant