HARD Redomption - Saison 3 [TERMINÉ]

19. La fin de tant de choses et le début d'une autre (NEW)

La fin de tant de choses et le début d'une autre

☀️ Charlie ☀️

Il est déjà midi quand je sors de l'hôpital où j'ai retrouvé mon père et ses médecins. Sur le trajet je n'ai pas arrêté d'appeler Damon et Riley en espérant avoir des nouvelles des garçons. J'étais dans un tel état que je ne comprenais rien à ce que les docteurs me racontaient. La peur m'empêchait de réfléchir avec cohérence. J'étais tétanisée par l'idée de perdre Cameron avant même de l'avoir véritablement connu et celle de devoir dire au revoir prématurément à mon père. 

Je me disais que le destin se jouait de moi, que malgré ma bonne conduite il me punissait en me retirant les deux hommes de ma vie. 

Par chance, j'ai compris en voyant le visage rayonnant de mon père qu'il avait apprit une bonne nouvelle, une super nouvelle en réalité. Alors que les spécialistes ne lui donnaient que quelques mois, des résultats prometteurs venaient de tomber. 

Le mot Rémissions planait dans l'air comme une promesse d'un nouvel espoir, d'une nouvelle chance, d'un cadeau inestimable. La thérapie avait fonctionné ! 

Entre temps, mon portable resté trop longtemps muet s'est mit à sonner. C'était Riley, en larmes qui m'apprenait la terrible nouvelle au sujet de la fusillade de la station essence. Damon était entre la vie et la mort. 

Une heure plus tard, je récupère ma voiture laissée à l'église, dorénavant complètement vide et essaye de comprendre où est ma place, quel est mon rôle dans cette situation d'une extrême violence. 

Dois-je retrouver Aria pour l'aider à surmonter ce terrible évènement ou la laisser avec sa famille ? Dois-je lui apporter des vêtements à l'hopital, ou assister la police pour qu'elle n'ai pas à s'en occuper ? 

Au fond de moi, je n'ai qu'une idée en tête, une volonté complètement égoïste : je veux retrouver Cameron et endurer sa souffrance pour l'alléger au possible. Je n'ose même pas imaginer la détresse qu'il doit endurer. 

Il faut que je le trouve. Avec son téléphone resté chez lui, c'est plus compliqué. Riley m'a dit au téléphone tout à l'heure qu'il n'était pas avec eux à l'hôpital, ni même au poste de police. Il s'isole et ça me fait extrêmement peur. Je ne veux pas qu'il fasse une erreur qui plongerait tout le monde dans un chagrin dont on ne pourrait jamais en sortir. 

Je décide d'arrêter de rouler sans destination et me gare sur le bas côté. Le front collé au volant, je réfléchis à l'endroit où il peut être. J'ai déjà appelé le bar, le garage et ses Bikers, personne ne l'a vue. Je pense alors au cimetière. Peut être sent-il le besoin de se recueillir sur la tombe de son père ou d'Annabelle ? 

Quelque chose me dis qu'il n'est pas en état de chercher réconfort et espoir en la vie dans les bras de ceux qui ne le sont pas. 

Une idée germe immédiatement dans ma tête avant que mon coeur, lui, désire plus qu'y croit. Sans attendre, je démarre et file à l'endroit où je pense le trouver.

Un quart d'heure plus tard, ma portière claque et mes talons s'enfoncent dans la boue. En rallant, je les délasses et les jettes à l'intérieur de ma voiture par la vitre baissée. 

Pieds nue, je passe à côté de la moto de Cameron, froide depuis un bon moment. 

Le coeur tambourinant dans ma poitrine je trottine vers l'arbre, notre arbre, en essayant de ne pas me rompre le cou. Je monte l'échelle avec difficulté à force de marcher sur les pans de ma jupes. 

À l'intérieur de la cabane, Cameron est recroquevillé sur le sol, le regard perdu vers le ciel. Il a froid dans sa chemise plus rouge que blanche, il a pleuré vu ses yeux gonflés et il a mal, oh oui, tellement mal...