JuviaHabituellement je me rendais directement à la guilde mais ce matin j'avais décidé de faire une surprise à Yoichirō. Je m'étais levée tôt à l'aube pour confectionner des brioches fourrées dans l'idée de les lui amener. Trottinant gaiement, mon panier en main, je me dirigeais au studio du Sorceror Magazine. Je me faufila dans les coulisses pour le retrouver. Il était comme je m'y attendais entrain de classer les papiers administratifs. Dos à moi, il ne m'avait pas vu arriver, je décida de ce moment d'inattention pour lui sauter dans les bras, impatiente qu'il goûte mes petits pains.
-Tu as manqué à Juvia! m'enquis-je en posant ma tête contre son épaule.
-Toi aussi tu m'as manqué.
-Juvia t'as apporté des brioches, dis-je en lui montrant le couffin.
-Tu m'épates sur ce coup! Je crois que mon amour pour toi ne cessera jamais de grandir, répondît-il avant de m'embrasser.Je coupa court à ce baiser, bien trop impatiente qu'il mange mes pâtisseries.
-Tiens, lui tendis-je.
-Tu ne manges pas avec moi?
-Juvia aimerait bien mais Yoichirō-san a du travail. Juvia a aussi des choses à faire mais elle remettra ça une prochaine fois! le rassurais-je.Après s'être dit au revoir, nous nous séparâmes repartant chacun à nos obligations. Je fila à la guilde, heureuse et comblée d'amour.
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PDV EXT ////
-Juvia, j'aurais un service à te demander.
Mirajane les avait interrompues alors qu'elles parlaient ensemble. Un paquet à la main elle était venue voir Juvia qui conversait avec Lucy. Suite à l'affirmation de la démone, la bleutée haussa un sourcil d'incompréhension. Pourquoi venait-elle la voir elle?
-En quoi Juvia peut t'aider? questionna-t-elle, peu confiante.
-Enfaite ce matin j'ai reçu un colis de la part d'une personne inconnue et Grey en est le destinataire.Juvia pâlit. Elle ne voulait plus avoir à faire au mage de glace. Elle s'était jurée de ne plus l'approcher et elle s'en portait mieux depuis. Juvia ne souhaitait plus avoir à faire aux coups montés de la blanche.
-Je t'assure que ce n'est pas un piège. J'aurais très bien pu envoyer n'importe qui mais comme tu le vois il n'y a personne de disponible.
Voyant que la bleutée avait du mal à se décider surtout que ça lui semblait être une mauvaise idée, Mirajane réagit:
-Je peux aussi le demander à Lucy si~
-Juv...Juvia ira. Elle a juste oublié son adresse, mentit-elle précipitamment, ne voulant pas embêter la blonde et décevoir la barmaid.
-Tu sais Juvia, ça ne me dérange pas d'y aller à ta place, proposa Lucy.
-Non Non Juvia va y aller. Et puis Lucy doit être occupée, dit-elle non sans faux semblants.****
Une fois sortie, la mage bleue respira une bonne bouffée d'air frais comme si elle tentait d'aspirer un maximum de courage. Au moment où elle avait accepté ce service il n'y avait plus eu de retour en arrière. Sa décision était complètement irréfléchie. Elle allait droit dans la gueule du loup. Et elle allait s'en morde les doigts.
Mais ce qui l'a tracassât le plus dans tout ça, c'était bien la confrontation. Comment parviendra-t-elle a lui faire face? C'est inquiète qu'elle arriva finalement devant le grand immeuble. Elle monta les marches angoissée. Devant la porte, elle s'apprêtait à toquer. Mais son poing s'arrêta en l'air avant de retomber mollement. Un affreux doute s'empara de son esprit. De nombreuses interrogations explosèrent ses neurones. Et s'il ne lui ouvrait pas? Elle savait qu'elle le dégoûtait. Juvia n'était pas prête. Cependant, maintenant qu'elle était là sur le pallier de la porte, elle devait accomplir son devoir.
Elle posa le paquet au sol sur le vieux tapis en paille et toqua deux fois. Avant qu'elle n'ai eut le temps de s'enfuir, la porte s'ouvrît.Les yeux de Juvia d'arrondirent si bien qu'ils auraient pu sortir de leur orbite. Une femme l'accueillit, vêtue d'un simple draps blanc qu'elle soutenait à l'aide de son avant bras. Elles se dévisagèrent chacune leur tour. L'une avec une certaine condescendance au fond des yeux et l'autre figée par sa méprise. Cette confrontation se fit dans le silence le plus total si ce n'est la méfiance et l'impression que ressentait les deux femmes l'une pour l'autre. Un face à face étrange qui replongea la mage bleue dans ses désillusions.
Juvia allait repartir, pensant qu'elle s'était trompée d'appartement mais la voix qui retentit juste après lui ôta tout doute.
Une simple question pourtant prononcée avec tant de désintérêt. Un timbre rauque et déchiré qui demandait d'une intervention courte et sèche ce qui pouvait interrompre ses activités impurs.Juvia resta glacée sur place. Ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas entendue le son de sa voix. De là où elle était elle sentait la terrible odeur qui s'émanait de l'entre sombre. Un parfum fort, âcre et puant. Senteurs encore chaudes et viscérales que laisse l'âme pécheresse derrière elle. Elle avait enfin comprit. Une consternante stupeur la saisit, la pétrifiant entièrement. Juvia enfonça ses ongles dans la peau creuse et ridée de sa paume. La gorge nouée par le dégoût, elle fuit l'horrible tanière.
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Les goutes salées s'écoulaient en un raz de marée infernal. L'orage grondait, déchirant le ciel noir de ses éclairs blancs. Enfouie dans son lit et prise dans un océan de sentiments contradictoires elle pleurait. Un déluge violent dépeignait le ciel, faisant couler la ville dans une mer agitée. Ses cheveux bleus qui dépassaient du lit brillaient par l'éclat de la lune. Son visage dissimulé sous les larmes et les mèches bleutée venues entourer ses pommettes humides affichait une peine vigoureuse.
Elle haïssait sa capacité à être autant affectée par ses sentiments. Cette vulnérabilité l'affaiblissait lentement. Elle était censée être heureuse. N'est-ce-pas ce qu'avaient révélé les cartes? Ne devrait-elle pas être amoureuse et comblée? Si elle l'était...
C'était juste elle qui n'aimait pas assez fort. C'était juste elle qui s'était voilée la face. Elle se haïssait.
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Une nuit
Fanfiction« je m'avançais d'un pas lent vers elle tandis qu'elle ne bougeait pas d'un centimètre. Elle était paralysée et semblait totalement décontenancée. Plus je m'approchais, plus je constatais le regard perdu et craintif qu'elle affichait. Il fallait rég...