Une nuit

Chapitre 11

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Assommée par ses maux de la veille, elle gisait sur la couche immaculée. Les premiers rayons de soleil venaient illuminer sa silhouette se reflétant également sur sa chevelure. La lumière tamisée de la pièce la réveilla peu à peu. Elle avait passé une nuit affreuse. Ses vomissements avaient repris ne lui laissant aucun répit et son matelas s'imbibait de larmes rapidement. Juvia se redressa mollement, répugnée par sa propre personne. Elle se sentait sale. Son subconscient avait vagué dans les méandres de ses songes. Elle était maintenant à la dérive. Tiraillée entre désir et obsession. Qu'allait-elle faire? Cette histoire l'avait rendu malade. Son état la préoccupait sérieusement. Pourquoi cela semblait empirer? Jamais elle n'avait attrapé une telle grippe. Aller consulter un médecin ne l'enchantait pas mais si cela pourrait la soulager alors elle n'allait pas s'en priver.

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Ce matin Juvia ne s'était pas rendu à la guilde. Elle n'avait pas eu la force d'affronter ses amis avec une telle mine. Sa migraine devenait insupportable et ses rejets gastriques ne lui permettaient pas d'avaler quoique ce soit. C'est précisément pour cela qu'elle se dirigeait vers le cabinet médicale de Magnolia. Juvia détestait se faire ausculter. Sans doute par rapport au fait que le stresse lui montait lorsque le docteur annonçait le diagnostic. Mais comme ces jours-ci son mal empirait, elle s'était résignée.
Alors qu'elle marchait, Juvia sentit une main saisir son coude.

- Que fais-tu ici?

La mage se retourna et découvrit Erza.

-Juvia se rend chez le médecin. Erza ne devrait-elle pas être à la guilde? questionna-t-elle.
-Je suis partie commander un fraisier chez le pâtissier, avoua-t-elle friande.
-Ohhh Juvia voit.
-Mais dis moi, tu es malade?
-Oui. Juvia ne se sent pas très bien dernièrement.
-J'espère que tu n'as rien de grave. Laisse moi t'accompagner.
-Juvia ne veut pa~
-Je n'ai rien d'autre à faire de toute façon, insista Erza sympathiquement.

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Dans la salle d'attente les deux femmes étaient assises. Il n'y avait pas beaucoup de patients mais l'attente était longue. Juvia serrait le tissu de son manteau toujours plus fort. Elle n'aimait vraiment pas les visites chez le docteur. Or Wendy et Polyusica étaient absentes aujourd'hui et c'était sa meilleure option pour l'instant. Quand Erza la vit anxieuse, elle passa une main dans son dos la rapprochant d'elle. Sa tête bleue reposant sur l'épaule de la rousse, Juvia se sentit apaisée. Erza avait quelque chose de maternel. Quelque chose d'attendrissant sous ses airs durs et sévères. Juvia aimait cet attrait d'elle. Heureusement qu'elle était là pensa-t-elle.

-Mlle Loxard, s'écria une voix.

La fée bleue releva la tête. C'était son tour. Le stress la reprit. Voyant qu'elle n'était pas prête Erza lui prit la main lui donnant un peu plus de courage.

-Suivez-moi je vous prie.

Elles entrèrent toutes les deux dans la petite pièce privée. Une odeur spécifique parfumait l'air. Juvia prit place sur le lit mis à disposition.

-C'est donc vous qui avez besoin de moi, sourit le médecin.
-Ou.i..oui.
-Avez-vous mal à la tête? commença-t-il tandis qu'il lui administrait les premières observations.
-Juvia a en effet quelque maux de tête.

Ils continuèrent ainsi pendant un temps. Le médecin retourna finalement à son bureaux. Il écrit brièvement quelque gribouillis sur son calepin puis fit face aux deux mages.

-Alors quels sont les résultats? demanda Erza perplexe.
-Juvia va mourir? interrogea la bleutée inquiète.
-Rien de tout cela Mademoiselle. Vous êtes seulement enceinte de trois mois.

Heurtée par les mots, Juvia se sentit sombrer dans un précipice sans fond. Ses doigts picotaient, ses lèvres asséchées tremblotaient, sa tête tournait provoquant les oscillations des objets autours d'elle. Pire qu'un coup dans le ventre, Juvia sentait ses tripes remuer. Elle ramena ses mains jusqu'à son ventre.
Elle portait le fruit de sa bêtise. Un fruit provenant de tout ce qui la rattachait à ses remords et ses hontes.

Quand elle reprit conscience, les yeux interrogateurs d'Erza la guettaient tentant de sonder ses émotions. Que cherchait-elle à savoir? Que voulait-elle entendre? Juvia détourna le regard.

-Merci. Nous devons y aller maintenant.

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Elles marchaient silencieusement l'une à côté de l'autre. Seul le bruits de leurs pas sur les pavées résonnait dans un calme trop pesant. Elles se comprenaient intérieurement. Aucune paroles, aucun regards, aucun signes n'étaient nécessaire. Elles devinaient les pensées de leur âmes. Mais la rousse ne voulait pas laisser la mage d'eau dans son mutisme.

-Je ne t'oblige pas à tout me raconter mais t'enfermer sur toi même n'ai pas une bonne idée. Partage ta peine avec moi, confia Erza.

Un ange passa. Elles continuèrent leur marche.

-Juvia n'est pas sûre d'être assez forte pour réaffronter ce qu'elle a mis tant de temps à effacer.
-C'est en combattant tes monstres que tu cicatrisera les blessures meurtries par tes erreurs.

Pour la première fois depuis la choquante révélation, Juvia releva le regard vers la rouquine. Elle avait trouvait un certain réconfort chez la reine des fées. Un sourire rassurant qui semblait transmettre une émouvante empathie. Une sagesse démesurée. Elle n'avait plus peur de se confier. Il était temps d'alléger sa souffrance.