Une nuit

Chapitre 15

Grey

Fait chier! J'avais fantasmé sur elle comme un puceau toute la nuit. Et rien qu'en jugeant l'état de mon caleçon, on pouvait dire que l'obscénité des scènes avait été plus qu'excitante. Le plus frustrant dans tout ça c'était l'impression réelle qui s'était éprise de moi. J'avais eu là sensation d'y être, c'était comme si j'avais vécu mon notre ébat. Mais bon sang! C'était juste mon subconscient merdique qui traduisait mon manque d'activité sexuelle. J'avais besoin d'une douche froide...

-Grey-sam~
-Mhh?
-Juvia trouve que vous lui coupez beaucoup la parole, râla-t-elle.
-Je te réponds juste.
-Juvia disait qu'elle devait partir chez le médecin aujourd'hui. Elle vous laisse les clés, quand vous partirez n'oubliez pas de fermer la porte derrière vous.
-Je viens avec toi.

Elle s'arrêta un instant pour me jauger. Sans doute voulait-elle voir si j'étais vraiment sérieux. Située en face de moi derrière le plan de travail qui nous séparait, elle était entrain de servir le café avant que je ne la corrige.
Ses yeux bleus incertains me rappelèrent alors mes rêves érotiques. Je la revoyais m'étreindre et crier fougueusement mon nom.

-Grey-sama est-il certain car il n'est en aucun cas obligé.
-Si justement. Je dois aller au bout de ma mission.
-Juvia dira à Erza qu'elle a insisté pour que vous partiez plutôt, promit-elle.
-J'ai pas envi de mourir aussi jeune surtout par les mains d'Erza, j'ai d'autres projets.
-Grey-sama peut partir, Juvia vous cou~

Je lui fourra un pain au lait dans la bouche, agacé de l'entendre gaspiller sa salive pour rien. Elle me lança un regard mécontent, s'offusquant de ma réaction.

-Grey-sama pense que Juvia devrait manger et se taire plus souvent, répondis-je avant de l'abandonner face à sa frustration.

-Juvia vous déteste!!!!

Pffff quelle gamine...

                       ****

On venait de sortir de la séance médicale et honnêtement j'avais jamais vécu un moment aussi gênant. C'était perturbant de voir l'infirmière enduire son ventre arrondi de gel. Ses poils s'étaient d'ailleurs aussitôt dressés au contact de la matière froide et gluante. C'était plaisant à voir surtout qu'elle ne semblait pas être à l'aise. Elle n'avait cessé de se tortiller durant le rendez-vous. Surtout que je n'avais pas compris sa réaction lorsque l'infirmière avait évoquer le père de l'enfant. C'était complètement insensé!

-Ton rendez-vous s'est plutôt bien passé, tu ne trouves pas?
-Juvia ne s'est pas encore habituée à tout ça, m'avoua-t-elle dans un chuchotement.

Je ne trouva rien à lui répondre, sur ce coup elle m'avait prit de court. Bon sang mais quel connard à queue pouvait bien s'être vider en elle et repartir peinard? Juvia le savait aussi bien que moi et pourtant c'était comme si la situation lui échappait.

-Son père où est-il, demandais-je en posant les yeux sur son ventre rond.

Elle releva pour la première fois la tête depuis que nous étions sorti du cabinet. Ses iris cobalt me fixaient bizarrement, comme s'ils cherchaient quelque chose au fond des miens.

-Juvia ne sait pas, dit-elle d'un ton détaché.
-Quelqu'un t'a-t-il force?

A en juger par ses sourcils froncés, elle n'avait visiblement pas compris la question.

-Je veux dire est-ce-que tu t'est faite violée?
-Non! Juvia n'a pa~
-Alors pourquoi la personne qui t'a engrossé n'est-elle pas avec toi? Haussais-je le ton.
-Cela ne vous regarde pas!
-Ouai, t'as raison en fait. Je ne suis pas concerné par celui qui te baise! Et tu sais quoi, je crois comprendre maintenant, t'es juste une allumeuse qui s'est fait prendre salement par un gars. T'étais son vide couilles du mois, exprimais-je dans une raillerie amère.

Sans l'avoir vue venir, sa main s'échoua violemment sur ma joue.

-Juvia n'a certes pas voulu cet enfant, mais elle l'aime! Et elle ne vous doit rien et n'a jamais voulu que vous vous mêliez de sa vie!

Douce amertume qui conforte ma peur, j'ai encore une fois laissé ma peine me dompter. Et elle, elle-même me quitta le cœur au bord des lèvres. Gray t'es qu'un connard.