Chapitre 16

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Grey

Quatres semaines et six jours que sa présence se faisait rare à la guilde. Et ça n'avait pas manqué à l'œil aiguiser de celle qu'on surnommait Reine des fées. C'était plutôt la  harpie des Enfers. Elle s'était pointée chez moi comme une furie, déglinguant la porte d'entrée. Erza fulminait de rage, elle m'avait sauvagement tiré par le col me criant sa colère. Ses dent grinçaient dans un son effrayant.

-Combien de fois vais-je devoir te répéter que tu dois faire un choix! Gronda-t-elle furieusement.

Je ne répondis rien face à ce premier reproche, conscient que je venais une fois de plus de foutre la merde.

-Réponds Grey! Tu n'as pas le droit de la faire souffrir, encore moins lorsque tu dis ne rien ressentir à son égard!
-Et c'est la vérité, je n'éprouve aucun sentiment pour Juvia.
-Alors si tel est ton cas, pourquoi ne t'es tu pas montré indifférent? Avais-tu vraiment besoin de la blesser?
-C'est bien toi qui m'as demandé de m'occuper d'elle, rétorquais-je
faussement.
-Non Grey, je ne t'ai pas demandé de t'occuper d'elle. Je t'ai dis de veiller sur elle.
-Et alors? Ce qui compte c'est que c'est toi qui m'a envoyé chez elle!
-Je l'ai fait pour toi triple idiot!
-Mais bordel quand vas-tu comprendre que je n'ai aucunement besoin d'elle! Elle est tout ce que je hais.
-Elle est plutôt tout ce que tu convoites. Et tu le sais parceque tu n'as pas pu t'empêcher de l'injurier une fois de plus.
-Ce n'est pas de ma faute si elle livre son corps à n'importe qui.
-Tu te trompes sur ce point. Elle n'a jamais cédé sa vertu au premier venu. Cet enfant est le fruit d'un amour sincère, finit mon amie d'une voix éteinte.

Elle venait de me laisser sur le cul. Alors comme ça Juvia aimait quelqu'un. C'était sans doute ce maudit photographe. Elle le regardait avec tellement d'amour et lui s'accaparait toute son attention. Quel mauvais duo, elle aurait été mieux avec moi....

                      ****

J'avais passé toute la soirée cloîtré dans ma chambre, une clope à la main respirant la sève nocive de cette tige. C'était devenu une habitude maintenant, il suffisait que quelque chose tourne mal pour que je me mette à inhaler la substance mortel. Un concept ironiquement corrosif qui m'habitait depuis longtemps. Ca me rappelait d'ailleurs le temps où Ur me rabâchait que cette pure merde trouerait mes poumons aussi vite qu'elle m'aurait séduit. Mais elle s'abandonnait elle aussi à cette forme de plaisir alors j'ai vite appris que les spéculations des aînés n'étaient qu'un moyen endoctrinant pour éduquer les plus jeunes. Elle aurait plutôt dû m'apprendre le sens de l'amour. Le temps lui a manqué...
Au lieu de ça je devais subir les leçons fracassantes d'Erza et les interventions intrusives de Gajeel. Je me sentais impuissant et faible. La situation m'échappait. J'avais vu celle que j'aime me glisser fatalement entre les doigts. Et ça me les brisaient profondément. Mais je n'avais  plus le droit de l'accuser comme je l'avais fait l'autre jour. La seule option qui me paraissait raisonnable était la solution que m'avait vicieusement exposé Gajeel. Et bordel ce que ça m'emmerdait! Au finale j'avais plus qu'à ravaler ma foutue fierté et aller m'excuser.

****

J'allais enfin pouvoir résoudre un tant soit peu la galère que j'avais causé. Enfin c'est ce à quoi je voulais croire car je ne me considérais vraiment pas comme pardonnable. Mais j'aurais au moins la conscience moins lourde. Enfin c'était une excuse de plus pour nier le fait que j'avais maladivement besoin de son pardon. C'était sur ce nouvel état d'esprit que je m'étais aventuré dans les rues pavillonnaires de la villes, recherchant la petite habitation dans laquelle je m'étais incrusté l'autre fois. Avec son toit bleu et sa forme circulaire elle se démarquait typiquement des autres, de même que le fait qu'elle soit un peu plus isolée amplifiait son originalité. Elle était à l'image de sa propriétaire: discrète et éloignée.

Une nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant