Professeur

Souvenirs perdus

- Souviens-toi, fais un effort. Grogna l'homme face à moi.

La tête encore lourde, je me sentais fatigué.

Celui dont je ne connaissais rien, portait un masque blanc qui recouvrait sa bouche et son nez. Ses lunettes rondes et transparentes me laissaient apercevoir son regard vif, mais ce qui le distinguait était certainement ses cheveux argentés.

Je ne pensais pas cette couleur très courante...

Mais il me rappelait bien vite à l'ordre, divaguer sur sa couleur de cheveux n'était peut-être pas la meilleure chose à faire dans cette situation.

Sa longue blouse blanche m'empêcher d'en voir plus de toute façon.

- Bon, alors.... Ça revient ?

Il me questionnait ainsi depuis de longues minutes. J'étais attaché à cette chaise plus qu'inconfortable depuis mon réveil, et cet homme que je n'avais jamais vu, me demandait sans cesse ce qu'il m'était arrivé avant de me retrouver ici.

C'était donc totalement perdu par les derniers événements que je me forçais de me rappeler.

Lui, me piquait régulièrement avec cette petite tige en métal qui envoyait de légères décharges électriques. Rien de bien douloureux, mais surtout désagréable.

- Aïe !

Il venait une nouvelle fois de l'utiliser, me faisant sursauter.

- Je ne te demande pas de te perdre dans tes pensées, je n'en ai rien à carrer. Dit-il ennuyé. Je veux que tu m'explique comment tu es arrivé ici.

- Je n'en sais rien ! Clamais-je. J'étais avec mes élèves, et d'un coup, je me réveille ici ! Qui me dit que vous n'êtes pas celui qui m'a enlevé ?!

Malheureusement, même en colère, je n'en imposais pas. Lui, si.

Il se pencha dangereusement vers moi, son petit gadget pointé vers mes parties privées.

Comment pouvais-je penser rationnellement dans cette situation ?!

- Souviens-toi, si tu ne veux pas souffrir. Menaça-t-il avant de se reculer.

Je fermais les yeux, me concentrant sur ces dernières heures. Ce que j'avais fait, pensé, mangé...

- Je me souviens que le soleil tapait fort.

Nous étions en sortie, j'avais emmené mes étudiants à l'étranger pour découvrir l'architecture ancestrale de l'Italie. Je leur avais laissé quartier libre devant ce musée dont j'ai oublié le nom...

Personnellement, je voulais faire un tour sur les gondoles, alors je me suis approché de l'eau.

Venise est une belle ville, vous savez ?

Mais ma bonne humeur semblait mal venue. Certes, j'étais d'humeur changeante, mais lorsque l'homme brandit son pique de métal, je compris la menace.
Je refermais alors les yeux pour replonger dans mes souvenirs encore flous.

- J'ai entendu quelqu'un crier.

Ce cri avait résonné dans les petites ruelles de Venise avant de me parvenir avec effroi. Je me suis précipité vers ces policiers en patrouille qui n'ont pas voulu croire un étranger.

Alors avec prudence, je me suis approché. Et c'est là que je les ai vu.