✶ À la croisée des chemins ✶ (Kakashi X Hanare Fanfiction)

Partie 11 - Péripéties quotidiennes

Les deux shinobi ne reparlèrent pas de leur affrontement amical. Le sujet était clos, comme si la déconfiture de Kakashi avait effacé la dette qu'il avait pour s'être montré grossier envers Hanare.

Au fil des jours suivants, Hanare, ayant reçu son congé de l'hôpital, vint visiter Kakashi entre ses missions. Cependant, tel que le lui avait appris la kunoichi, le village des Verrous éprouvait de plus en plus de difficulté à obtenir des requêtes de mission d'espionnage depuis la fin de la Troisième Grande Guerre Shinobi. La jeune femme avait donc le loisir de passer la majorité de ses journées à Jomae auprès du ninja de Konoha, qu'ils occupaient en s'entraînant ou en dégustant leurs repas ensemble.

Sa compagnie n'avait, à sa grande surprise, rien de pesant. Elle était plaisante à bavarder tout en étant parfaitement à l'aise dans le silence. Elle ne forçait pas la conversation, et Kakashi sentait les mots lui venir naturellement malgré sa nature taciturne. Toutefois, leurs rencontres se teintait toujours d'une ombre lorsqu'une inquiétude partagée faisait surface en périphérie de leur conscience. Combien de temps leur routine pourrait-elle durer alors qu'ils venaient de deux villages différents avec des obligations shinobi incompatibles?

Hanare interrompit ce cheminement de pensée en apparaissant au cadre de porte de la chambre d'hôpital de Kakashi, portant en équilibre précaire deux bols fumant à l'arôme tentateur, de retour d'une mission de surveillance ayant duré trois jours. Trop impatiente de revoir le ninja de Konoha, elle n'avait pas pris le temps de se changer et était encore vêtue de son uniforme shinobi couvert de boue.

— Ah! s'exclama Kakashi avec soulagement. Ta cuisine m'a manqué! Je soupçonne la nourriture de cet hôpital d'être toxique. Je ne verrais pas d'autre raison pour expliquer son goût infâme.

— Tu seras d'autant plus comblé en voyant ce que je t'ai concocté, répondit Hanare avec un sourire insurgé.

Le regard du jeune homme se posa sur les tranches d'aubergines grillées qui baignaient dans un bouillon de soupe miso et la salive lui monta à la bouche.

« Comment a-t-elle fait pour se souvenir qu'il s'agit de mon repas favori? La seule fois dont je lui en ai glissé un mot remonte à il y a 14 ans! Quelle mémoire impressionnante! »

La kunoichi joignit ses mains ensemble en zyeutant les bols de soupe avec satisfaction.

— La vraie nourriture m'a également manqué! Ces pilules nutritives sont très utiles en mission, mais elles manquent complètement de saveur.

Elle engloutit la première bouchée, suivit de près par Kakashi qui dû se retenir pour ne pas dévorer le repas d'une seule gorgée.

Hanare avait été la première personne avec qui il s'était senti à l'aise de dévoiler son visage. À son grand soulagement, elle n'avait fait aucun commentaire la première fois qu'il avait retiré son masque en sa présence pour enfourner une bouchée de l'un de ses plats fait maison, mais elle l'avait dévisagé d'un air appréciateur. Cependant, il connaissait trop bien la jeune femme pour savoir que ce qu'elle approuvait en réalité n'était pas son apparence physique, mais plutôt le fait qu'il ait enfin trouvé le courage de montrer son vrai visage à une personne de confiance.

— Je croyais que ta mission ne devait durer que deux jours?

La jeune femme s'attendrit en détectant l'inquiétude dans sa voix; il s'était définitivement fait du souci pour elle en ne la voyant pas rentrer au village.

— Yoichi a échappé la seule carte dont nous disposions dans le feu de camp, conta-t-elle comme s'il s'agissait d'une bonne blague. Sans la topographie de la région pour nous guider, il a été beaucoup plus long que prévu de traverser la chaîne de montagne du Pays du Vent.

Il ne la questionna pas davantage sur le motif de sa mission, car cela allait à l'encontre des préceptes ninja de divulguer des informations secrètes à une personne étrangère à son village. Ils continuèrent à bavarder de tout et de rien, jusqu'à ce que la jeune femme interrompe sa dégustation, la bouche pleine.

— Oh, j'étais en train d'oublier! Je t'ai apporté quelque chose qui pourra t'être utile pendant ma prochaine mission.

Elle extirpa un petit livre de sa poche.

— Un certain Capitaine Zō m'a appris que tu aimes lire. Ce roman pourra peut-être t'aider à briser l'ennui et la solitude de d'hôpital pendant mon absence!

Elle lui lança un clin d'œil appuyé, mais Kakashi n'eut pas le temps d'en analyser sa signification car Pakkun, le chien ninja, déboula dans la pièce au même moment, de retour de son rapport à Konoha.

— Tu dois être Pakkun! s'exclama joyeusement Hanare avant que Kakashi n'ait le temps d'ouvrir la bouche. Il semblerait que c'est grâce à toi si nous sommes toujours en vie. Je te dois des remerciements, car sans ta vitesse légendaire, l'escouade de l'ANBU serait arrivée trop tard pour nous sauver.

Le carlin fut flatté qu'elle s'adresse à lui avec le même respect qu'à un être humain, contrairement à la majorité des gens qui demandaient plutôt s'ils pouvaient caresser son pelage lorsqu'ils le rencontraient pour la première fois.

— Il n'y a pas grand-chose que je ne ferais pas pour Kakashi.

— Ta loyauté est aussi remarquable que lustre de ta fourrure! Je comprends maintenant pourquoi tu es son ninken favori.

Pakkun fut déstabilisé par son compliment, peu habitué de recevoir ce genre d'attention. Une complicité tacite s'établie instantanément entre eux, et ils entamèrent une longue discussion animée sur les meilleurs shampooings existant sur le marché, au grand dam du ninja copieur.

— Justement, il paraît que tu as retrouvé ma trace avec l'odeur d'un seul de mes cheveux? se remémora Hanare, admirative. Avec une truffe pareille, je ne serais même pas étonnée si ton odorat était capable de détecter le parfum pluvieux du nuage noir qui flotte perpétuellement au-dessus de la tête de ton maître.

Ils éclatèrent d'un rire de connivence.

— Tu vois, Kakashi! ronchonna le carlin en se tournant vers le ninja. Ça ne te coûterait rien de m'offrir un petit compliment une fois de temps en temps.

Un vent de découragement passa sur le visage du ninja de Konoha. Il grommela quelque chose sous son masque qu'une oreille attentive aurait pu déchiffrer comme « Moi aussi je te félicite après chaque mission, c'est ça, continuez à vous liguer contre moi. »

Pakkun transmis brièvement les directives du Troisième Hokage qu'il avait pour mission de rapporter à Kakashi.

— Allez, je file avant que Kakashi ne tente finalement un compliment maladroit qui nous mettrait tous mal à l'aise. Ravi d'avoir fait ta connaissance, Hanare-san.

Kakashi attendit que le ninken disparaisse dans un petit nuage de fumée pour chuchoter à l'oreille de la kunoichi.

— Si tu lui avais proposé un contrat, j'ai bien peur qu'il aurait changé d'allégeance.

                  ◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇

Désolée pour ce chapitre un peu assommant, j'ai manqué de temps et d'inspiration pour écrire depuis le retour à l'école! Mais bon, ça ne serait pas une vraie fanfiction inspirée des Naruto Shippuden sans ses légendaires épisodes « filler »! 😅