Chapitre 6 : Noir corbeau

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Bellatrix se précipita hors de la pièce pour aller accueillir son Maître. Le regard d'Hermione se posa alors sur Lucius qui n'avait pas bougé d'un centimètre depuis l'arrivée de Voldemort. Elle prit le temps de l'observer, il avait l'air de ne pas avoir trouvé le sommeil depuis que la bataille était terminée. La lumière que projetait sa baguette accentuait ses cernes qui tiraient presque sur le noir. Sous ses airs aristocratiques, Hermione avait la sensation que Lucius était dévoré par la peur, qu'il n'était plus que l'ombre de lui-même.

Il releva doucement la tête vers elle et la dévisagea avant de se tourner avec un mouvement de cape qui accompagna sa démarche. Il passa la porte sans dire un mot, ce qui étonna Hermione, il ne s'était pas privé pour la menacer la première fois qu'elle l'avait regardé avec insistance.

Tous tes petits amis sont morts, personne ne viendra à ton secours, se répercuta la phrase de Lucius dans sa tête et des larmes dévalèrent ses joues. Elle savait qu'il essayait simplement de la manipuler, de la faire craquer, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il avait raison. Depuis la bataille, Ron et elle n'avaient eu de nouvelles de personne. La plupart des individus qui avaient réussi à transplaner n'étaient peut-être pas parvenus à trouver les soins nécessaires pour survivre. Hermione frissonna en repensant à la quantité de potions et de pommades qu'elle avait dû utiliser pour atténuer les brûlures et blessures en tout genre qu'ils s'étaient faites.

Une goutte d'eau tomba sur le sommet de sa tête et la fit sursauter. Elle sortit de ses pensées et remarqua que Lucius n'avait pas refermé la porte correctement en sortant. Dans le noir, elle n'arrivait pas à distinguer grand-chose, le couloir qui s'étendait derrière la porte semblait ne pas avoir de fin.

"Veuillez m'excuser Maître, mais je ne sais pas si j'aurais réussi à attraper la Sang-de-bourbe si je n'avais pas tué le traître."

Hermione reconnut la voix de Bellatrix, ils ne devaient pas se trouver très loin de son emplacement pour qu'elle puisse entendre leur conversation. Elle remarqua une certaine appréhension dans sa voix.

"Nous disposons d'encore quelques Weasley, c'est pourquoi je ne te punirai pas pour cette erreur, mais cet imbécile aurait pu être un atout de taille pour déstabiliser la résistance." Répondit Voldemort. "En ce qui concerne la Sang-de-bourbe, il me semble qu'elle a humilié bon nombre d'entre vous, alors faites en sorte que le monde entier sache que nous l'avons capturé." Il marqua une pause et reprit plus doucement, si bien qu'Hermione n'entendit presque pas la fin de sa phrase. "Ah moins que la prochaine fois, tu veuilles que je rende visite à ton fils Lucius."

Hermione était perplexe face à ses découvertes, tout cela ressemblait trop à une mise en scène pour qu'elle accueille à bras ouverts les nouvelles. Si des survivants s'étaient retrouvés pour former un groupe de résistants, pourquoi n'en n'avaient-ils pas entendu parler ? Un sentiment de culpabilité lui enveloppait peu à peu le cœur à mesure qu'elle y réfléchissait. Elle finit par admettre que quand elle était de sortie, toute son attention se focalisait sur la recherche de nourriture. Elle avait fait ce choix car elle estimait que c'était le plus stratégique, mais elle commençait à regretter amèrement sa décision.

Voldemort avait également évoqué les Weasley, Hermione espérait du plus profond de son cœur que le reste de la famille allait bien. Le visage de Fred inanimé apparut dans son esprit, elle repensa à la rigidité de sa main lorsqu'elle s'était rapprochée pour vérifier s'il était vivant. C'est alors qu'un flot de visages de personnes qu'elle ne reverrait plus envahit sa tête, la compressant de douleur.

Elle se souvint de celui de Pansy Parkinson qui lui avait attrapé le poignet dans la grande salle pour lui demander comment elle pourrait aider. Hermione se rappela de l'expression qu'elle arborait, Pansy était complètement tiraillée. La Gryffondor l'avait admiré, participer à une guerre était une chose, mais se battre contre sa propre famille et ses amis en était une autre.

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