Chapitre 8 : Violet aubergine

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Pendant le transplanage, Hermione eut l'impression qu'elle allait finir décapitée. Bellatrix la tenait fermement par les cheveux, ce qui n'était pas un point d'ancrage de prédilection pour que le voyage se passe sans encombre. Elles finirent par arriver et la Mangemort lâcha la crinière d'Hermione qui tentait de reprendre ses esprits tout en essayant d'analyser où elles se trouvaient.

Son cœur loupa un battement quand elle reconnut les lieux, le Manoir des Malfoy. Son esprit avait tenté d'effacer, d'atténuer ce qu'elle avait vécu le jour où ils s'étaient fait capturer avec Harry et Ron. La torture qu'elle avait subi pendant plusieurs heures et les cicatrices qui ne partiraient pas, à jamais gravé en elle.

Hermione se tourna sur le côté et vomit, elle n'avait aucune envie de revenir à l'endroit où elle avait frôlé la mort. Ce même endroit où Dobby s'était sacrifié pour les protéger.

"Tu ferais mieux de te lever si tu ne veux pas être tirée sur toute l'allée." Interrompit Bellatrix.

Hermione prit de longues inspirations avant de se servir de sa jambe valide et de sa canne pour s'aider à se relever. Elle sentait qu'elle tremblait, elle avait peur, froid, faim et ce n'était pas prêt de s'arrêter. Elles avancèrent vers un chemin entouré par de grandes haies qui lui rappelait celle du labyrinthe de la dernière épreuve pour remporter la coupe de feu.

Au bout de celui-ci se trouvait un grand portail en fer forgé et Hermione pouvait sentir qu'il avait été souillé par la magie noire, certainement dans le but de punir les imprudents. Du coin de l'œil, elle observait si Bellatrix exécutait un contre-sort pour pouvoir pénétrer dans le Manoir, mais elle se contenta d'avancer et le portail s'ouvrit. Les maléfices avaient peut-être été levés lorsque Voldemort avait vaincu Harry. Les Malfoy étaient des personnes vaniteuses et cela n'aurait pas surpris Hermione outre mesure qu'ils se croient à l'abri de tous dangers à présent. Elle savait qu'elle essayait de prendre ses rêves pour des réalités, le portail pouvait aussi simplement s'ouvrir pour les personnes qui portaient la marque des ténèbres.

Il fallait encore traverser une longue allée avant d'atteindre l'entrée du Manoir. A mesure que leurs pas martelaient les vieilles pierres au sol, l'angoisse d'Hermione grandissait. Elle savait qu'une fois qu'elle aurait passé la grande porte en bois, elle serait prisonnière à jamais. Bellatrix avait laissé passer sa chance de la torturer à mort une première fois et Hermione se doutait qu'elle ne laisserait pas une telle chose se reproduire. C'était pour cette raison qu'elle avait tué Ron pour la poursuivre, elle n'aurait pas supporté qu'une Sang-de-bourbe lui glisse des mains une seconde fois.

La Mangemort lui glaçait le sang, elle pouvait sentir la folie et l'obsession se détacher de son aura, elle était sa proie. Hermione avait la sensation que son crâne allait se fendre en deux, un flot d'informations envahissait continuellement son esprit, ne lui laissant aucun répit. Elle essayait de garder la tête froide, de réfléchir de manière méthodique et logique, mais la peur et l'angoisse prenait souvent le pas sur le reste de ses émotions. Elle avait l'impression de manquer d'air alors qu'elle se trouvait en extérieur, le simple fait de s'imaginer à l'intérieur du Manoir lui contractait la trachée. Elle sentait son coeur battre à tout rompre dans ses tempes et sa vision se tachetait de blanc.

Pour tenter de contenir la crise d'angoisse à laquelle Hermione faisait face, elle se mit à regarder le jardin. Il était à couper le souffle, tout était taillé au millimètre près, ce qui lui rappela les jardins de Versailles qu'elle avait eu la chance de visiter lors d'un stage pour en apprendre un peu plus sur la culture française. De somptueuses roses blanches encadraient le chemin et l'herbe était si verte qu'Hermione aurait pu jurer qu'elle était fausse. Elle aperçut au loin des paons blancs qui se baladaient librement dans la cour, cela faisait longtemps qu'Hermione n'avait pas pu admirer tant de beauté en un lieu. La guerre avait creusé les écarts sociaux déjà présents dans la société magique et la misère s'était répandue telle une maladie.

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