Don't Forget us

One Vision

Londres, Juillet 2019.

« Je pensais journal, que tout était enfin redevenu comme avant... Deacon et Wilson étaient de retour ! Je ne voyais pas ce qui pouvait se passer de pire que notre dispute, je pensais que la fin de la tournée se déroulerait sans aucun soucis mais... Quelque chose d'horrible s'annonce, je le sais, je le sens...». Je tourne la page et remarque que la page raconte le jour suivant. L'écriture avait quelque chose de différent comme si... Je l'avais écrit à la va-vite dans le noir. Tout est de travers, je n'ai pas pris le temps d'écrire correctement les mots. Il y a beaucoup de rayures, ce qui n'était pas mon genre à l'époque... De la colère sans doute... « 01 Mars 1976- Bonsoir journal. Pour être honnête, je n'avais pas du tout prévu de te ressortir aussi tôt. Surtout pas après la catastrophe avec John, je comptais attendre encore quelques jours voire quelques semaines mais bon, c'est une urgence... Cette journée s'annonçait parfaite mais hélas, Mme Tetzlaff en a décidé autrement... ».

Fukuoka, Mars 1976.

J'aurais dû me douter que quelque chose n'allait pas chez Veronica. Elle n'avait rien dit de la soirée et hier, pendant le concert des garçons, elle avait l'aire... Pensive. Je pensais au début qu'elle commençait à se lasser d'écouter encore et encore les mêmes chansons mais ce que j'ai été bête d'oublier ce foutu détail qui faisait toute la différence. Veronica Tetzlaff était la petite-amie de John Deacon et cette dernière ne pouvait tolérer que la santé dégradante de son copain n'ait été causée que par une simple dispute avec son amie : Moi. Bon sang, j'aurais dû le voir ! Mais j'avais été aveuglée par tout ce bonheur qui me submergeait d'un coup après avoir retrouvé Deacon que je n'avais même pas vu cette petite silhouette blonde qui me regardait de ses yeux les plus sombres reflétant sa jalousie. Veronica n'avait pas prononcé le moindre mot de la soirée. John avait pourtant essayé, tout comme Maïa, Lily ou Mary mais cela ne donnait rien et lorsque ce fût mon tour d'essayer de lui parler, elle m'avait tout simplement regardé avec un regard rempli de haine et s'était levée en direction de son lit et plus personne ne l'avait revu de la nuit. Ce qu'il s'était passé ? Roger lui avait annoncé que son petit copain s'était rétabli et « tout ça grâce à Emma ! ». Il ne voulait rien faire de mal, loin de là, il tenait juste à annoncer à la copine du bassiste qu'elle pouvait enfin arrêter de s'inquiéter sur l'état de son petit-ami car ce dernier allait mieux. Le reste de la soirée était gâché et tout le monde était partit se coucher tôt, sans prononcer le moindre mot et cherchant à comprendre la raison des maux de Veronica. Ce ne fut que le lendemain, lorsque la petite amie du bassiste décida de rentrer plus tôt que les autres des courses, que je compris enfin son malheur : Elle me haïssait. Ainsi, la copine de John avait fait en sorte de rentrer vite de ses achats pour ne pas laisser son petit ami seul avec moi. En effet, nous avions préférés rester tous les deux dans le bus de tournée car nous ne nous sentions pas très bien pour sortir. Je me souviendrais toujours de son regard lorsqu'elle a soudainement pénétré la zone des chambres, me voyant assise sur le bord du lit de son copain où ce dernier était allongé à côté de mon dos, en train de rire. Nous avions alors arrêté ce que nous faisions pour comprendre pourquoi Veronica devenait si rouge de colère.

Et c'est à ce moment là, que j'aurais dû savoir qu'il pouvait y avoir pire qu'une dispute avec mon meilleur-ami... Une dispute avec sa copine, Veronica.

- Un problème Veronica ?

- Je- Hum... Oui. E-Enfaite oui j'ai un problème ! C'est toi Emma !

- Je te demande pardon ?

Elle se rapproche doucement de moi, posant ses sacs de courses au sol. Moi, je lance des regards d'incompréhension à John qui m'en rend en retour. Il se redresse alors sur son matelas, suivant du regard sa copine qui s'avance vers nous. Aucun de nous deux ne semble comprendre la situation et je pense que même Veronica elle-même, ne comprend pas ce qu'elle fait.