Chapitre 13

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— Ma... ma Lady... souffla Chat Noir, essoufflé, lorsqu'ils s'écartèrent quelques instants plus tard, front contre front. Tu ne m'avais pas dit... qu'on ne devait pas, enfin pas dans nos costumes de super héros ?
— Et pourquoi crois-tu que je t'ai emmené là, Chaton ? demanda-t-elle en riant.
— Pour... pour patrouiller ?

Elle rit à nouveau puis déposa un baiser sur le bout de son nez.

— Bah, patrouiller a rarement été efficace pour trouver des akumas. C'est surtout sympa pour profiter de Paris la nuit, de la liberté de nos costumes et... et de toi.

Ému, il la serra un peu plus contre lui.

— Alors du coup, on a le droit de s'embrasser quand on ne risque pas d'être vus, c'est bien ça ? vérifia-t-il avec espoir.
— Exactement, confirma-t-elle en hochant la tête. Avec... avec ce que tu m'as dit tout à l'heure, j'avais beaucoup trop envie de t'embrasser... avoua-t-elle dans un souffle.
— Ce que je t'ai dit ?
— Sur... sur Chloé. J'ai toujours eu l'impression que tu la défendais envers et contre tout, jusque-là, alors...

Il soupira tout en se frottant la nuque, visiblement embarrassé.

— Je la connais depuis ma petite enfance et... honnêtement, elle n'était pas du tout comme ça, à l'époque.
— Peut-être qu'il n'y a qu'avec toi qu'elle se comporte à peu près correctement ? soupira Ladybug. Tu as vu, d'ailleurs, comme elle te traite différemment avec et sans ton masque ? s'indigna-t-elle.
— Oui, j'ai remarqué. J'ai l'impression que c'est exactement le contraire de ce qu'elle fait avec toi.
— Je ne sais pas comment tu fais pour supporter la manière dont elle s'accroche à toi, ricana la super héroïne avec amertume.
— Je... je n'ai pas envie de lui faire de peine, reconnut-il. Tu sais, elle a vraiment souffert lorsque sa mère est partie pour les États-Unis. On n'était pas très grands, mais je me souviens qu'elle... Enfin, ça l'a changée, d'une certaine manière...
— Tu es parfois bien trop gentil, Chaton... soupira Ladybug.
— Tu as bien plus de force de caractère que moi, constata-t-il sur un ton fataliste tout en haussant les épaules.
— Non ! s'insurgea-t-elle. Pas du tout ! Je ne suis pas forte, en tout cas pas plus forte que toi ! Regarde, au début, tu as dû me rassurer, face à Cœur de Pierre ! Et avant ça, j'étais prête à abandonner, j'avais même retiré mes boucles d'oreille pour les confier à Alya...
— Quoi ?! s'étonna-t-il tout en la serrant davantage contre lui. Je n'arrive même pas à imaginer être Chat Noir sans toi à mes côtés, ma Lady... Et Ladybug ne serait pas ce qu'elle est s'il n'y avait pas cette fille formidable sous son masque.

Elle se mit brusquement à rougir, tout en gigotant entre ses bras, gênée par son compliment.

— Je... je ne pensais pas que tu me voyais comme ça... souffla-t-elle.
— J'ai toujours su qu'il y avait une fille formidable sous le masque de Ladybug, depuis le moment où je t'ai vue te dresser courageusement face au Papillon tout en faisant de ton mieux pour rassurer les Parisiens. Et j'ai très vite compris que la fille qui s'assoit derrière moi en classe est formidable, et bourrée de talent. Mais quelle était la probabilité pour que ces deux filles merveilleuses n'en fassent qu'une ? C'était trop beau pour être vrai...

Trop émue pour répondre, Ladybug se dressa à nouveau sur la pointe des pieds et déposa un tendre baiser sur les lèvres de Chat Noir, qui la regarda amoureusement avant d'écarquiller brusquement les yeux.

— Mais... mais alors, au fait, elle sait que tu es Ladybug, Alya ! Pourquoi est-ce qu'elle fait semblant de chercher à découvrir ta véritable identité ? Oh, c'est pour te couvrir, c'est ça ?

Ladybug éclata d'un grand rire qui lui permit de relâcher la tension.

— Non ! Bien sûr que non ! Elle ne prétend pas, elle ne sait rien du tout. En fait... J'avais mis la boîte contenant le Miraculous de la coccinelle dans son sac de cours parce que je me sentais minable d'avoir échoué face à Cœur de Pierre, lorsqu'il y a plein de gens qui ont été transformés en doublons de lui... Sauf que, lorsqu'Ivan a été à nouveau akumatisé, elle s'est lancée à sa poursuite sans prendre son sac, pour avoir un scoop. Et du coup... je me suis retrouvée à la poursuivre avec son sac à la main, termina-t-elle en haussant les épaules.
— Oh ! Et... et après ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Eh bien, elle... Alya s'est retrouvée bloquée par une voiture, et elle a crié au secours. Et... et là, je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose, surtout que tu ne pouvais pas, sur le moment, parce que tu venais de te faire capturer... La suite, tu la connais, c'était juste avant que je t'envoie ton bâton pour que tu te libères de la poigne de la copie de Cœur de Pierre.
— Oh ! Alors, je l'ai vraiment échappé belle ! s'exclama-t-il les yeux écarquillés, avant de déglutir comme si quelque chose bloquait sa gorge.
— Tu aurais sûrement trouvé un autre moyen de lui échapper, contra-t-elle, j'ai confiance en toi.

Il l'embrassa brièvement, touché, avant de reprendre.

— Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. J'ai du mal à réaliser que j'étais à deux doigts de te perdre...
— Mais non, voyons, tu ne m'aurais pas totalement perdue, puisqu'on est dans la même classe.
— Sauf que nous avons beaucoup plus parlé avec nos masques que sans, Mar... ma Lady. À chaque fois que j'essayais de me rapprocher de toi au collège, j'avais l'impression de te faire fuir...

Ladybug enfouit son visage contre le torse de Chat Noir.

— Est-ce que... est-ce que tu regrettes d'avoir récupéré ton Miraculous ? reprit-il d'une voix incertaine.
— Non... souffla-t-elle tout contre lui. En fait, je suis contente qu'Alya ne l'ait pas trouvé dans son sac. Tikki est adorable et... et j'ai un partenaire formidable. Comme tu l'as dit, Chaton, c'est toi et moi contre le monde entier...

Il laissa échapper un soupir de soulagement, réalisant seulement à cet instant qu'il avait inconsciemment retenu sa respiration en attendant sa réponse. Presque révérencieusement, il déposa un baiser dans les cheveux de sa petite amie.

— Oui, toi et moi contre le monde entier... reprit-il avec émotion. Ma Lady... je suis tellement content que ce soit toi, Ladybug...
— Je suis heureuse que tu sois mon Chat Noir, reconnut-elle sur le même ton. Je suis sûre que ça n'aurait pas été pareil avec un autre. D'ailleurs, tu as bien vu, avec Rena Rouge, Carapace ou Queen Bee, on n'arrive pas au même niveau de complicité et d'efficacité.
— Question d'habitude, peut-être ?
— Non. J'ai l'impression qu'on a plus vite fait équipe ensemble qu'avec eux, alors qu'on ne se connaissait pas encore en dehors des masques. Et là, ils ont beau être d'excellents coéquipiers, on n'a pas la même complicité. Pourtant, j'aurais cru !
— Il faut aussi sûrement apprendre à se connaître, et puis ils n'ont pas leurs Miraculous en permanence, eux.
— Justement, c'est là que je voulais en venir... souffla Ladybug. Tout à l'heure, sur l'autre toit, quand tu as parlé d'eux, ça m'a rappelé ce que Plagg nous a expliqué, la fois où nous avons commencé à mettre les choses au point, après la révélation de nos identités.
— Oui ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, ne voyant pas où elle voulait en venir.
— Si je me souviens bien, il a dit que les porteurs de nos Miraculous ont toujours été les chefs d'équipe, lorsqu'il y a plusieurs Miraculous en service. Et... il a dit aussi que le Chat et la Coccinelle connaissent normalement leurs identités respectives et celles des autres porteurs.
— Oh...
— Chaton, je crois vraiment qu'on ne devrait plus avoir de secret entre nous deux, soupira-t-elle. Et puis, ça peut être pratique que tu saches toi aussi qui ils sont, si on a besoin d'eux à nouveau. Enfin quand on aura besoin d'eux à nouveau...

Troublé, il ne dit rien, se contentant de la serrer contre lui comme pour mieux s'imprégner d'elle, comme s'il risquait de se réveiller à tout instant et voulait par-dessus tout éviter cela...

La (très) grosse bourde de Chat NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant