12. Bonnie

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Compass - The Neighbourhood
***

Deux semaines et demi plus tard

Ezra a passé ses examens il y a tout juste une semaine. Les résultats sont pour très prochainement et le stress est à son comble au sein de la famille sans compter les tensions qui s'y trouvent : Laurel et Steve sont encore en froid et mon père reste à l'écart pour les laisser souffler un peu.

De mon côté, je me plais à Londres. Même si Ezra me manque terriblement, je refuse de faire le premier pas. J'aime lorsque c'est lui qui le fait, je trouve ça mignon et vraiment attentionné.

En parlant de lui, il m'a demandé de revenir à Los Angeles pour un gala de charité qui se passera dans cinq jours où l'on pourra retrouver certains acteurs célèbres d'Hollywood. Bien que ce soit tentant, j'hésite encore surtout que l'événement se produirait en fin de semaine...

Je devrais donc poser quelques jours de congé et partir.

Cette petite escapade pourrait me faire beaucoup de bien, je l'avoue...

Je sors de l'immeuble et respire longuement l'air pollué de Londres. La pluie s'est arrêtée il y a quelques heures, les nuages gris ont laissé place au beau soleil. Aujourd'hui, j'ai fini plus tôt au restaurant, Joseph me remplace et en échange je ferais quelques heures supplémentaires.

Enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles, je mets la musique et marche dans les rues londoniennes en laissant ma tignasse rousse voltiger à cause du vent.

Je souris et entre dans le supermarché du coin. Saluant le gérant qui s'appelle Gibson que je connais depuis ma plus tendre enfance, je fais mes courses et entends mon téléphone sonner dans ma poche.

Je l'attrape et décroche :

— Bonnie ? la voix d'Ezra résonne dans le combiné.

Je m'immobilise, mon cœur rate un battement. La routine lorsque j'entends ou vois ce maudit Ezra Miller.

— Oui ?

— Je t'ai pris un billet d'avion pour après-demain soir. Ta présence m'est indispensable, je te l'ai envoyé en mail.

Je rêve ? Aussi direct que lui, il n'y a pas.

— Tu... Attends, quoi ? bégayé-je, incrédule.

Il rit à travers le combiné tandis que je peine à me remettre de son annonce.

— J'ai besoin de toi. Ma mère évite mon père et le tien par la même occasion et c'est devenu un enfer. En plus, le gala est dans quelques jours et ma mère a prévu une robe pour toi...

J'hallucine...

— Mais Ezra, je ne peux pas quitter ma ville et mon travail comme ça ! En plus pour une durée indéterminée et...

— Une semaine, je t'en prie. Je paie tout, ne gère rien. Juste, viens. S'il te plaît.

La détresse dans sa voix me touche en plein cœur, je cède en soufflant bruyamment, le corps tremblant d'excitation.

— D'accord, je vais venir. Mais comment est-ce qu'on gérera notre relation ? lui demandé-je, incertaine.

Un petit blanc s'en suit avant qu'Ezra ne me rétorque avec honnêteté :

— On y arrivera. Mon père est au courant et m'a promis qu'il ne dira rien, il est digne de confiance. De même pour Alex. Pour ma mère et ton père, il va falloir la jouer famille avec eux...

Je m'en doutais.

Regardant vers Gibson, je lui adresse un petit sourire et continue de mettre quelques aliments dans le panier à mes pieds tout en ayant mes écouteurs dans mes oreilles et mon téléphone dans la poche externe de ma veste en jean.

— Bonnie ?

Je reviens sur Terre et cligne des yeux.

— Oui, je suis là !

Ezra ricane et c'est exactement comme si il était à mes côtés et me regardait de ses beaux yeux vert taquins.

— Parfait. Je te gêne ? Parce que si c'est le cas, sache que je t'appelle alors que je sors de la douche et que je ne porte rien...

Je me retiens de rire et me mordille la lèvre inférieure. Mes joues chauffent, je me cache le visage à l'aide de mes cheveux.

— Ezra ! Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? T'es vraiment un gamin, m'efforcé-je de dire en chuchotant presque.

Son rire emplit mes tympans tandis que ce dernier m'arrache un sourire en coin.

— Parce que je savais que t'allais réagir comme ça. Bref, il faut que j'y aille, mon père veut m'initier au golf... On se parle plus tard ?

— Bien sûr, à plus tard !

Puis je raccroche et finis de choisir les aliments que je souhaiterais consommer durant la semaine. Je me dirige ensuite vers Gibson qui prend en charge mes produits et les passe en caisse. Je les paie, lui dis au revoir et sors du magasin en souriant.

Il fait un froid de canard ici, c'est insupportable. Vivement que je retrouve un peu de chaleur à Los Angeles...

Je souris toute seule comme une débile en repensant à ce que m'a dit Ezra au téléphone. C'était vraiment idiot mais cet humour est du vrai Ezra Miller tout craché.

En rentrant à l'appartement, je souffle un peu et range mes courses. Lorsque tout est enfin à sa place, je m'affale dans le canapé et regarde par la fenêtre : un crachin s'abat sur Londres et s'écrase contre les fenêtres de mon logement en effectuant ce bruit relaxant.

Je me relève, retire mes chaussures et me dirige vers la salle de bains afin de prendre une douche bien brûlante et d'y détendre ainsi mes muscles tendus par la journée chargée que j'ai eu.

Me débarrassant de mes habits, je pénètre dans la cabine de douche et démarre l'eau. Cette dernière glisse le long de ma peau tandis qu'un long soupir s'échappe de mes lèvres entrouvertes. Je me savonne, lave mes cheveux et écoute le son de l'eau tombant sur le carrelage de la cabine, roulant sur mon épiderme d'ores et déjà rougit par la chaleur de l'eau.

Une fois sortie, je me sèche et enfile rapidement mon pyjama. M'installant dans le canapé, je farfouille dans mes mails et remarque le message d'Ezra contenant le fameux billet d'avion. Je roule des yeux, légèrement agacée. Ce garçon ne manque pas de culot, ça non.

Je l'imprime et le garde précieusement dans mon sac à main. Mon estomac se manifeste, je réchauffe une soupe chinoise et la déguste devant la télévision : les informations sont assez intéressantes ce soir comparé à certains jours...

Il m'est difficile de les suivre convenablement puisque mes paupières se ferment par elles-mêmes alors que la fatigue m'emporte peu à peu. Je décide donc de partir de me coucher et d'éteindre toutes les lumières.

Le sommeil m'envahit sans grande difficulté.

**

Me réveillant vers sept heures, je m'étire et ouvre la fenêtre de ma chambre afin d'aérer. Je bâille et sors de la pièce pour aller prendre un rapide petit-déjeuner et pars m'habiller.

Aujourd'hui j'ai opté pour une jupe patineuse bordeaux, un col roulé beige et des bottines noires. Je ne sors pas sans ma paire de collants, ça serait une grave erreur. Ne prenant pas la peine de me maquiller, je me brosse simplement et rapidement les cheveux ainsi que les dents et pars pour le restaurant.

Il va falloir que j'annonce à mes patrons que je devrais m'absenter pendant une semaine pour raison familiale, ce qui n'est pas entièrement vrai mais pas forcément faux non plus. Je hais mentir, surtout si mon travail et mon avenir à Londres sont remis en cause...

Ezra Miller, dans quoi est-ce que tu m'embarques...?

***

BONJOUR !!

Vos impressions sur ce chapitre ? 🙃❤️

Bonne journée mes petites lunes <3

Nolwenn

Instagram 📸 : Rubism00n

Paradoxe (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant