Paradoxe (Tome 2)

26. Bonnie

Here - Alessia Cara
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Trois jours plus tard

Ayant terminé mon cours de mathématiques, je prends une pause et pars me servir un verre d'eau dans la cuisine. Depuis ces trois derniers jours, ma mère a tenté de se rapprocher de moi en me demandant comment se passait ma relation avec Ezra.

Je l'ai évidemment envoyé paître en lui disant que ce n'était pas ses affaires et que je ne lui aurais rien dit de toute façon. Ezra a raison, la méfiance est importante et comme je lui ai déjà dit, je ne cesserai jamais de me méfier de ma mère.

En parlant du loup, mon père n'a tout de meme pas voulu la laisser rester chez nous étant donné que la villa appartient encore à la famille Miller, du coup elle est partie à l'hôtel le plus cher de la ville pour profiter des avantages de ce dernier.

Ridicule...

— Bonnie ! m'appelle mon père en me voyant dans la cuisine.

Il vient vers moi et me sourit légèrement avant de prendre à son tour un verre d'eau. Il revient de son footing, ses vêtements lui collent à la peau et Ezra nous rejoint. Ce dernier l'a accompagné et ne porte qu'un simple jogging, son torse est nu et dégouline de sueur.

Il m'adresse un petit clin d'œil auquel je réponds en souriant, sentant mes joues brusquement chauffer.

— Alors, votre jogging était productif ? leur demandé-je en mettant mon verre dans le lave-vaisselle.

Mon père hausse les épaules, peu convaincu.

— Bof ! J'ai pas bien couru, dit-il en faisant une moue déçue.

Ezra esquisse un petit sourire.

— Et toi, Ezra ?

Il boit également un grand verre d'eau après s'être étiré afin de détendre ses muscles puis il plonge ses iris vertes dans les miennes.

— Mes foulées étaient rapides et régulières donc je pense avoir bien couru ! rétorque-t-il visiblement fier de lui en rangeant le verre usagé dans le lave-vaisselle.

Mon père rit légèrement tandis que je roule des yeux face à l'attitude arrogante et narcissique d'Ezra. Puis, mon père monte en haut après nous avoir dit qu'il allait se dépêcher pour aller travailler aux bureaux après.

Je m'approche alors d'Ezra et m'appuie contre le plan de travail. Le contemplant sans gêne, je me mordille les lèvres et le vois sourire. Il bombe fièrement le torse, me faisant doucement rire.

— Tu ne cesseras donc jamais d'être narcissique ?

Il secoue la tête et se rapproche un peu plus de moi pour ensuite se pencher vers mon visage. Son souffle chatouille mes cheveux ainsi que ma joue tandis que je retiens ma respiration le temps d'un instant.

— Jamais.

Je soupire et fais semblant d'être ennuyée.

— Ezra, tu sens pas la rose. Va te doucher, plaisanté-je.

Il se recule, faussement vexé et rit de bon cœur.

— Alors viens te doucher avec moi et tu pourras me savonner, me susurre-t-il à l'oreille.

Mon cœur rate un battement tandis qu'il s'écarte et me tourne le dos. Ezra monte gravit lentement les escaliers et me laisse le bénéfice du doute. Je finis par le suivre jusqu'à sa chambre et ferme la porte à clé derrière moi.

Ezra fait volte-face, glisse ses mains contre mon bassin et me plaque contre le mur derrière moi. Nos bouches se frôlent, avides l'une de l'autre, impatientes. Mes doigts s'infiltrent dans sa chevelure brune tandis que nos souffles deviennent rapidement saccadés.