Paradoxe (Tome 2)

29. Ezra (Bonus 2)

Slow my heart rate down - Callum Pitt
***

Quatre mois plus tard, pendant la nuit

Les contractions ont débuté vers trois heures du matin, Bonnie a perdu les eaux trente minutes après, voire plus. Je l'ai illico emmené à l'hôpital le plus proche et elle a vite été prise en charge.

Le travail a commencé, deux sages-femmes sont avec Bonnie tandis qu'elle compresse ma main. C'est limite si elle me broie les os, aïe. Je porte une tunique stérile afin d'éviter tous les possibles risques de bactéries.

Elle transpire beaucoup, son cœur ainsi que le mien s'emballent douloureusement dans nos poitrines alors que le bébé veut sortir et découvrir le monde. La douleur est telle que j'ai l'impression que le corps de Bonnie va lâcher d'une minute à l'autre.

— Ezra, gémit-elle en grimaçant.

Je lui caresse les cheveux qui, entre-temps, se sont plaqués contre son front trempé de sueur. Une sage-femme lui fait une péridurale afin de soulager les contractions tandis qu'un médecin contrôle que tout se passe dans les meilleures conditions.

— Tout va bien, nous rassure-t-il doucement.

Je sais qu'il est tout aussi stressé que moi mais il préfère pas le montrer. Un brave homme. Une des sages-femmes vient nous voir et nous sourit.

— Votre col est bien dilaté, il va falloir aider votre enfant à naître.

Bonnie sait alors qu'il faut qu'elle redouble d'efforts. Serrant davantage ma main entre la sienne, elle prend une grande inspiration et commence à pousser en y mettant toute l'énergie qui traverse son corps en ce moment même.

Elle pousse encore et encore jusqu'à manquer d'air, jusqu'à ce que ses poumons se vident d'oxygène et que son corps tremble tant l'effort lui en demande.

Trois heures plus tard, la tête de notre enfant apparaît enfin, les sages-femmes encouragent Bonnie, je ne cesse de lui réchauffer le cœur de centaines de mots doux afin de la motiver et de l'aider un maximum.

Elle tourne la tête vers moi et pousse encore, épuisée. C'est alors qu'on entend un cri strident de nouveau-né et tous ses muscles se relâchent, tendus. Je suis désigné pour couper le cordon ombilical.

Les larmes aux yeux, ému, je le fais avec joie. Puis, lorsque les sages-femmes nous donne notre enfant en souriant, Bonnie fond en larmes.

— Félicitations, c'est un petit garçon ! annonce l'une d'elles.

Avoir son enfant contre soi, contre son poitrail pour la première fois en neuf mois est un moment fort en émotions. Notre petit garçon, notre enfant est dans les bras de sa mère.

Mon Dieu.

Je m'approche de Bonnie et la couvre de baisers, heureux comme tout. Nous observons notre fils d'un air attendri. Ma fiancée relève la tête et sourit.

— Comment est-ce que tu veux l'appeler ? me demande-t-elle aussitôt, essoufflée.

Le personnel médical retire tout l'équipement et nous retire notre enfant de mes bras afin de lui donner son tout premier bain. J'esquisse un sourire et essuie mes joues baignées de larmes.

— Tyron ? proposé-je du tac au tac.

Bonnie réfléchit quelques instants et acquiesce en souriant.

— Tyron Miller, ça rend bien !

Nous communiquons le choix du prénom aux sages-femmes qui s'occupent ainsi de mettre un bracelet de naissance autour du poignet de notre plus beau cadeau sur cette Terre.