Paradoxe (Tome 2)

21. Ezra

Backflip - Love Fame Tragedy
***

Sur la route du retour, je ne peux m'empêcher de me poser un tas de questions. Une fois revenus à la maison, je retiens le poignet de Bonnie et fais face à ses sourcils froncés et son regard interrogateur.

— Tout va bien ? me demande-t-elle, inquiète.

Je soupire bruyamment.

— Non, je sais qu'Hélène faisait semblant d'être désolée. Je la connais mieux que ça, elle n'aurait jamais mis sa fierté de côté...

— Je m'en doutais aussi, c'était assez louche qu'elle vienne comme ça et qu'elle ne me prenne pas de haut.

Bonnie se mordille les lèvres, perturbée.

Je relâche son poignet et encadre son visage, posant mes yeux sur elle. Ses iris croisent alors les miennes et c'est comme si tout s'envolait autour de moi. Je ne veux plus jamais qu'elle ne sorte de ma vie.

Bonnie soupire.

— On devrait aller lui dire ce qu'on pense, non ? me questionne-t-elle tandis que je dépose mes lèvres contre son front.

Je la sens frissonner contre moi.

— Attendons un peu, les tensions vont retomber. Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle Hélène a fait ça. Peut-être qu'elle est de mèche avec ma mère...

Bonnie s'écarte de moi et semble en plein conflit intérieur.

— Tu crois ? Je veux dire, ta mère l'aime bien ?

Passant une main dans mes cheveux, j'hésite à répondre.

— On peut dire ça, oui. Elle a toujours voulu que nous terminions ensemble Hélène et moi.

Je vois Bonnie déglutir, mal à l'aise. M'approchant à nouveau d'elle, je glisse une main derrière sa nuque et l'embrasse avec douceur. Elle ne résiste pas et enfouit ses doigts dans ma chevelure tandis que le baiser s'intensifie. No souffles se mêlent, nos cœurs battent à l'unisson.

Nous nous écartons, à bout de souffle.

— Elles méritent toutes les deux d'aller en prison, soufflé-je.

Bonnie hoche la tête alors que je caresse ses lèvres du bout des doigts. Son souffle s'accélère, la chaleur qui émane de sa bouche m'irradie. Mes doigts glissent ensuite le long de sa gorge pour venir finir leur course au creux de ses reins.

— Et si nous contactions la police ? tente-t-elle de proposer alors que je pose mon front contre le sien.

Je fais la moue.

— Si nous faisons ça, la presse s'empressera de se nourrir des potins. Le mien est de piéger ma mère avec nos pères respectifs et d'appeler le F.B.I.

Bonnie acquiesce silencieusement tandis que mon père rentre du travail. Erik doit sûrement être avec ma mère pour ne pas paraître suspicieux à ses yeux. Je m'éloigne de Bonnie et parle de notre discussion avec mon père pour qu'il soit au courant.

— C'est une excellente idée ! Avec les relevés de compte bancaires qu'Erik a récupéré et vu, ce sont des preuves suffisantes et puis nous laisserons le F.B.I s'en charger.

Bonnie se place discrètement à mes côtés.

— C'est une possibilité mais comment effectuer tout ça sans faire d'énorme ravages autour de nous ? demande cette dernière, intriguée.

Mon père semble réfléchir un instant puis, il frotte sa barbe de trois jours et soupire longuement.

— Le F.B.I saura être vigilant. Laurel a besoin d'être stoppée et Hélène de recevoir une amende bien salée.