Un déséquilibré a assassiné dix-neuf handicapés dans la nuit de lundi à mardi dans une ville proche de Tokyo.
Dix-neuf personnes – neuf hommes et dix femmes –, âgées de 18 à 70 ans, ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi alors qu’elles dormaient dans un centre d’accueil de handicapésde Sagamihara, une ville de 700 000 habitants au sud-ouest de Tokyo. Vingt-cinq personnes ont été blessées, dont une vingtaine demeurent dans un état grave.
Le suspect, Satoshi Uematsu, 26 ans, aurait été un employé de ce centre. Étendu sur 3 hectares, celui-ci abrite 160 patients de 17 à 75 ans. Le suspect y est entré, semble-t-il, par une fenêtre et aurait ligoté une partie du personnel médical présent pour commettre ses crimes. Il a agi avec un couteau, tranchant la gorge de ses patients.
Il s’est rendu de lui-même au commissariat, avec un couteau et des vêtements ensanglantés, pour s’accuser de ce qui est la plus grande tuerie au couteau dans le pays depuis 1945.
Il pronait l’euthanasie des personnes handicapées
Le 19 février, Satoshi Uematsu avait dû être interné. Il avait déclaré pouvoir tuer des personnes handicapées. Il avait été relâché le 2 mars. En février, il avait écrit au président de la Chambre basse du Parlement pour l’informer qu’il pourrait « anéantir 470 personnes handicapées », rapporte la presse nippone. Il a même indiqué qu’il souhaitait tuer 260 personnes handicapées de ce centre lors d’un service de nuit, sans s’en prendre au personnel hospitalier. « Mon objectif est un monde où les personnes gravement handicapées puissent être euthanasiées, avec l’aval de leurs tuteurs, si elles sont incapables de vivre chez elles et d’être actives dans la société », aurait-il écrit.Le gouvernement s’est excusé hier et le ministère de la Santé a annoncé envisager des mesures pour que de tels actes ne se reproduisent plus. « C’est un incident très déchirant et choquant dont sont victimes de nombreuses personnes innocentes », a déclaré Yoshihide Suga, secrétaire général du Cabinet du Japon.
Le dernier meurtre dans la région de Sagamihara date de dix ans. Par ailleurs, les meurtres de masse restent très rares au Japon. Un homme avait tué sept personnes en 2008 avec un camion et un couteau à Akihabara. En 2001, un ancien concierge tuait dans une école d’Ikeda, dans la banlieue d’Osaka, huit enfants au moyen d’une arme blanche. Et en 1995, les membres d’une secte ont répandu du gaz sarin dans le métro de Tokyo aux heures de pointe, tuant douze personnes.
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Meurtre en asie
CasualeAffaires de meurtre en série, en masse ou autre arrive dans les pays Asiatiques