Littérature pour insomniaque -Dramione -

retiens-moi

CHAPITRE  Retiens-moi.

Hermione s’était installée sur le rebord de la fenêtre qu’elle avait ouverte ; elle fermait les yeux. Une légère brise d’été fit voler ses cheveux, l’air était frais. Ron et Hermione étaient installés depuis quelques mois dans une petite maison, pas très loin de celle des parents Weasley.
Le soleil ne devait se lever que dans quelques heures, elle repartit donc se coucher ; mais elle ne put trouver à nouveau le sommeil. Elle décida donc de lire un livre qu'elle avait acheté récemment.

Au petit matin Hermione se réveilla avec son livre ouvert sur son lit, Ron était déjà levé .Elle décida de se lever à son tour, l’esprit encore brouillé. Ils devaient se préparer pour aller rejoindre Harry et Ginny au Chemin de Traverse. Ils avaient prévu de manger ensemble, puis d’aller faire leurs achats.
Ils transplanèrent et arrivèrent devant le Chaudron Baveur où Ginny et Harry les attendaient déjà :

- Bonjour Hermione, bonjour Ron, s’exclama Ginny.

Harry prit Hermione dans ses bras et la salua, puis serra la main de Ron.
Ils rentrèrent et s’installèrent à une table, Ron face à Hermione et Ginny face à Harry.

Le serveur leur demanda s'ils désiraient boire quelque chose, les garçons optèrent pour un Whisky pur Feu, tandis que les filles commandèrent des Bièraubeurre.

Hermione aperçut un jeune homme installé à quelques tables d’eux ; il était caché par sa capuche, seul son regard était visible.
Lorsque le regard d’Hermione croisa celui du jeune homme, elle en fut complètement déstabilisée, elle connaissait ce regard elle l’avait déjà croisé.
Elle fut sortie de ses pensées quand le serveur vint prendre la commande de leur déjeuner. La conversation entre Harry et Ron semblait être passionnante pour eux : on entendait des mots comme Auror, Azkaban… Ginny et Hermione se regardèrent en roulant des yeux et avaient un grand sourire à les voir dans un tel état d'excitation.

Hermione se retrouva le regard bloqué sur le jeune inconnu quand Ginny la surprit. Celle-ci observa avec surprise la réaction de sa meilleure amie :

- Que se passe-t-il ? Tu le connais ? lui demanda Ginny.
Hermione baissa son regard et sentait ses joues s'empourprer sans rien pouvoir contrôler...

- Rien, non je ne connais pas cet homme, je trouvais juste étrange que depuis que nous sommes là il reste sous sa capuche ! lui répondit Hermione.

Hermione savait très bien maintenant qui était cet homme, après l’avoir observé de longues minutes, elle pouvait reconnaître ce regard parmi mille autres. Et elle en avait rêvé cette nuit.
Lorsque l’homme se leva, celle-ci le regarda et croisa à nouveau son regard, cette fois-ci la lumière laissait apparaître quelques traits de son visage, un visage fin et clair avec des yeux d’un bleu-gris perçant. Hermione eut des frissons qui lui parcoururent le dos à ce moment-là. Une fois l’homme sorti, il lui fallut quelques instants pour s’en remettre. Il s’agissait bien de lui cet homme dont elle rêvait très souvent Malefoy, Drago Malefoy.

Durant leur dernière année à Poudlard, Drago et Hermione n’avaient pas échangé une seule parole. Seuls leurs regards se croisaient, souvent lorsqu’ils étaient installés dans la Grande Salle pour les repas.
Elle l’avait souvent surpris à la regarder, au début il baissait rapidement les yeux lorsque celle-ci le surprenait, puis plus le temps avançait plus son regard s’intensifiait et durait.
À ce moment-là c’est Hermione qui baissait le regard. Elle n’était pas encore avec Ron, et les regards du Prince de Serpentard ne la laissaient pas impassible. Elle ne comprenait pas, ce que ça pouvait bien signifier.
Lorsque Harry où Ron commencèrent à s’énerver contre celui-ci, il se défendait simplement en fuyant la situation. Jamais, par Merlin, Hermione n'aurait cru ça possible.

Elle n’était plus du tout insensible à son charme.
Après la bataille finale, elle ne l’avait pas revu et Ron lui avait déclaré son amour, elle ne le voyait plus que dans ses rêves.

Elle fut vite rappelée à la réalité lorsque le serveur arriva avec les plats et que Ron prit la parole en disant :

- Hé bien ma Belle, on est dans la lune ?

- Oui, je pensais à comment allait se passer la rentrée à Poudlard, lui mentit-elle.

Le reste du repas se passa le plus simplement possible, se rappelant des souvenirs passés en cet endroit.
Ils commencèrent leurs achats par Fleury et Bot, où Ginny acheta ses livres pour sa dernière année à Poudlard. Hermione choisissait quelques livres pour sa lecture personnelle, les garçons, eux, se comportèrent comme des enfants de cinq ans. Les filles leur disaient qu’ils n’avaient qu’à aller à la boutique de George.
Les garçons y filèrent comme si leurs compagnes risquaient de changer d'avis. Au contraire les filles étaient ravies de pouvoir être enfin seules.
Et elles allèrent chercher l'uniforme pour cette nouvelle année. Une fois son choix fini, Ginny proposa à Hermione d’aller rejoindre les garçons.
Hermione refusa lui disant qu’elle préférait les attendre dehors, qu’il y avait toujours trop de monde à l'intérieur.

Hermione alla s’installer sur un banc dans une ruelle éloignée du vacarme qui régnait dans la rue principale du Chemin de Traverse. La lumière du jour s’engouffrait magnifiquement entre les murs et la chaleur n’était pas aussi étouffante, malgré la forte température de cette fin d’été. Elle commença à lire son livre. Au bout de quelques pages, il lui sembla entendre des pas ; elle regarda autour d’elle mais ne vit rien. Quelques minutes après, Hermione eut l’impression d’être observée.

Lorsqu’elle leva la tête, elle aperçut une ombre au coin d’une rue, qui partit aussitôt qu’Hermione eut posé son regard dessus. Elle s’arma de sa baguette et se décida à la suivre. La poursuite ne dura pas longtemps : elles tombèrent dans un cul de sac. Hermione s’approcha donc de l’ombre. Un homme était caché sous sa cape. Elle visa de sa baguette le visage de l’homme qui restait immobile, le regard observant le sol.

Hermione ôta d’un coup sec la capuche qui cachait le visage du jeune homme. Elle resta perplexe en voyant qu’il s’agissait de Drago. Celui-ci restait le regard vers le bas, n’osant pas regarder celle qui l’admirait depuis ses deux dernières années.

Les mots eurent du mal à sortir de la bouche d’Hermione. En bafouillant elle dit :

- Pourquoi étais-tu en train de m’observer ?

Drago ne lui répondit pas, et la regarda avec intensité. Les yeux du grand blond ne laissèrent paraître aucune émotion d'habitude, mais son regard en disait long : de la solitude, de la tristesse se faisait ressentir. Une parcelle d'yeux laissait tout de même apparaître une faible étincelle de bonheur.
Hermione reprit en lui disant :

- Pourrais-tu me répondre je te prie ? Que fais-tu ici et pourquoi me suis-tu ?

Malefoy ne savait pas quoi lui répondre, il ne pouvait pas lui dire pourquoi il la suivait, il en était incapable. Ses sentiments pour Hermione lui étaient encore impossibles à comprendre. Avec assurance, il lui dit :

- Je ne te suivais pas, rassure-toi !

- Je t’ai vu m’observer lorsque j’étais en train de lire, pourquoi ? Et pourquoi te cacher ? La guerre est finie depuis un an maintenant, et tu as été innocenté, tu peux vivre normalement.

- Normalement ? Es-tu sûre de ce que tu dis ? Plus jamais je ne pourrais vivre normalement, la Marque des Ténèbres est gravée en moi pour toujours .

Hermione était surprise par cette réponse.

- Nous savons tous que tu n’es pas comme ça, tout le monde t’as vu combattre à nos côtés face à ton propre père.

- Cela ne change rien Hermione. Le regard que portent les gens sur moi est le même qu’avant. Je porte le nom de Malefoy, et ça ne changera pas ton regard ou ceux des autres.

Hermione se sentit rougir à ses paroles. Si seulement il savait à quel point son regard sur lui avait changé.
Elle s’approcha de lui et dit à voix basse, son regard vers le sol, comme si elle voulait éviter le regard du blond qui était appuyer dos au mur :

- Mon regard sur toi n’est pas celui que je portais à l'époque. Je sais que tu es quelqu’un de bien !

Elle sentit la main du jeune homme frôler la sienne, puis il transplana.

Ron, Ginny et Harry venaient de la rejoindre, ne comprenant pas ce qu’elle faisait face au mur .