Le professeur écrivit longtemps. Très longtemps. Il ne tira le point final que quand il sentit sa tête vide et ses pensées stables.Une fois ses compagnons de dates rangés, une grande solitude l'envahit. Lui qui aimait s'éloigner le plus possible de ses pairs rencontrait maintenant l'envie d'être entouré. Qu'elle ironie. Devait-il les faire venir ? N'était-ce pas pour cela qu'ils étaient là ? Non, ils avaient maintenant leur propre vie, il ne pouvait pas les déranger à cause de petits caprices. Il devait s'y faire. Et pourtant, il n'y arrivait. C'était typique de lui.
Brusquement, l'un de ses poignards trancha l'air et se retrouva planté dans un tronc d'un arbre. Les sens aux aguets, il scruta les environs une autre dague en main. L'inconnu avait esquivé son attaque, restait à savoir où il se terrait et qui était-il. Bon nombre de bêtes féroces, étranges et morbides peuplaient l'endroit et même s'il était rare que l'une d'elles s'approche trop près, il ne pouvait exclure cette possibilité. Ce qui le chiffonait le plus était le fait qu'il ne ressente pas d'aura, propre aux bêtes et aux vampires. Bon pas de quoi se fendre le crâne en deux, il ferait face au danger quand il se montrerait.
Un silence morbide habitait l'endroit. Même les cajolets, des oiseaux immenses s'apparentant aux corbeaux, aux gros becs blancs distortordus et aux chants nasillards, s'étaient tus pour une fois. Ces bêtes adoraient chanter. Eux aussi craignait son adversaire.
S'il avait l'avantage d'être situé en hauteur, la pénombre de l'endroit ne lui permettait pas de voir arrivé son adversaire. Mais à cette altitude et si proche de la lune, son adversaire avait tout le loisir de l'observer. En somme, c'était plus un inconvénient qu'un avantage.
L'air était morbide et une odeur nauséabonde commença à assaillir ces narines. Il avait beau chercher, incapable de mettre la main sur le nom d'une bête au louvoiement rapide, au parfum fétide et ne possédant pas d'aura.
Les minutes s'égrènèrent et la bête ne montra pas signe de vie. Mais Myrius le savait, elle était encore là. Qu'est-ce qu'elle attendait ? Étais-ce le genre de créature qui aimait sentir sa proie effrayée avant d'attaquer ? Si c'était le cas, elle avait du temps à gaspiller. Voulant en finir au plus vite, il se décida à mettre fin à ce petit jeu. Le blond prit les trois dernières dagues qui pendaient à sa ceinture et fermant les yeux, ne se concentrant que sur les éléments qui l'entouraient, il lança les trois dagues simultanément à trois points différents, extrêmement éloignés. Un gémissement plaintif et un bruit de couteaux s'enfonçant dans un tas chair eut à peine le temps de parvenir à ses oreilles que déjà une silhouette immergea de la pénombre.
Le nouvel arrivant avait les cheveux aurbun lissés derrière le crâne et une barbe naissante. Ses yeux verts brillaient d'intelligence. Une dague était plantée dans chacune des deux épaules et une autre dans le ventre. Myrius n'avait pas raté sa cible. Le sourire racoleur qui s'étalait sur son visage contrastait fortement avec la douleur lancinante que les poignards lui infligeaient.
En l'apercevant, le professeur poussa un soupir d'exaspération. Ça ne pouvait être que lui. Il observa les tâches de sang qui commençait à s'agrandir sur sa chemise immaculé, ignorant le plus possible la boule d'angoisse qui lui nouait la gorge.
— Bien le bonsoir, Myrius, commença le nouveau venue d'une voix sonore.
— Rends moi mes armes, fit le professeur les yeux occupés.
Les tâches violettes s'élargirent.
Le sourire de l'homme s'agrandit.— Pourquoi est ce que tu traines avec ce genre d'armes ? Il retira la dague encrée dans son épaule gauche et examina le liquide qui colorait la lame. Une miséricorde. C'est très dangereux pour les nôtres, on croirait que tu voudrais notre mort.
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10-10 ou LiLy ?
Fantasy« La Guerre est déclarée» Lorsque deux dieux qui se vouent une haine dissimulée décident d'enfin savoir lequel de leur peuple est le plus puissant. Quand deux espèces décident d'en finir avec l'autre au nom de leur Dieu : Le gagnant n'est pas à do...