chapitre 5

93 20 147
                                    


La nuit suivante, 10-10 s'éveilla comme à l'accoutumée: l'ombre d'un songe n'avait effleuré son esprit cette nuit. Elle soupira de soulagement avant de se vêtir avec hâte. Une fois habillée, la jeune blonde s'assit sur son pucier, attendant le son strident de la sonnerie mais cette fois, elle lui parût prendre une éternité avant d'enfin retentir.

Le temps semble plus long quand on l'attend

Elle sortit de sa chambre, souliers aux pieds et compléta le rang déjà formé. La nuée d'élèves passa par le réfectoire pour se ressourcer et emprunta, lorsqu'elle parvint à l'embranchement du couloir, une route qui ne menait pas en classe. Quelques minutes de marche plus tard, les élèves pénétrèrent une immense pièce rectangulaire. Un lustre de verre scintillant pendait au plafond et illuminait la pièce aux murs parsemés d'armoires bis qui contrastaient avec le blanc cassé de la pièce.

Machinalement, chacun alla à une armoire, l'ouvrit et saisit le short noir, le T-shirt blanc et la paire de baskets bicolore qui s'y trouvait. Ils les enfilèrent ensuite, aucunement gênés par la présence de leurs camarades et rangèrent enfin leur uniforme scolaire dans le meuble de bois.

Ils quittèrent la salle, nouvellement vêtus, et débouchèrent enfin dans la cour principale. Ils cheminèrent quelques minutes encore dans le gazon pur, de l'endroit, qui semblait davantage plus vif grâce à la l'astre lunaire. Ils arrivèrent enfin à destination et formèrent un cercle autour de la seule parcelle sableuse que présentait la sphère. La surface était si grande que plusieurs mètres au moins séparaient chaque élève. Au centre de ce paterre sableux, un jeune homme couché sur le dos, les bras croisés sous sa tête, fixait le ciel, complètement absorbé par la beauté de la nuit. Il était vrai que cette nuit était particulièrement radieuse: des éclats argentés, des ombres noires et un ciel indigo constellé de milliers d'étoiles.

La voûte céleste ce soir là, était d'une beauté rare presque irréelle.

Pourtant... Ce détail n'happait jamais 10-10. Le professeur d'FCR contemplait toujours le ciel-et ce qu'elle que soit sa beauté - une lueur mélancolique toujours ancrée dans ses yeux métalliques.

Le jeune homme ne remarqua pas tout de suite l'amas d'élèves autour de lui. Lorsqu'il les perçut enfin, il se leva d'un bond et passa une main dans ses cheveux bonds, hirsutes aux reflets châtains les dépoussiérant un temps soit peu.

-Bonsoir chers élèves, salua-t-il joyeusement.

10-10 sourit intérieurement.

Outre la matière, 10-10 chérissait beaucoup ce professeur qui au contraire des autres professeurs ne tirait pas un sourire forcé en les apercevant, ne les voyait pas comme des êtres inférieurs et ne les méprisait pas. Tout chez lui respirait respect pour ses élèves, c'était même le seul à faire preuve de courtoisie avec eux. Malheureusement pour lui, répondre à un "bonsoir" ne figurait nulle part dans les règles de la sphère, c'était donc avec beaucoup de regrets qu'elle se forçait à ne pas répondre.

Le silence qui accueillit ses paroles ne sembla guère surprendre le jeune blond, car déjà il reprit avec entrain:

— Commençons ! Au cours précédent, j'ai relevé beaucoup de fainéantise dans vos mouvements, il lança un coup d'œil complice à 10-10, raison pour laquelle vous ferez trente fois le tour du bâtiment centrale de la sphère comme échauffement.

Il battit deux fois des mains et tous les élèves commencèrent leur course sous le regard à moitié examinateur de leur professeur. 10-10 avait compris le message. Leur professeur ne pouvait s'adresser qu'à elle sur ce point, car ses camarades élargis faisaient preuve d'une endurance hors-norme. C'est ainsi que motivée, elle entama ses premiers tours.

10-10 ou LiLy ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant