I

840 20 2
                                    

Lacloche sonna. Je me levais, rangeais mes livres dans mon sac, et medirigeai vers la sortie.

"Attends,Marlène".

Jeme retournais et vit mon professeur d'espagnol, Madame Catherine Sadequi me fixais d'un regard puissant, son bras gauche légèrementrelevé.

-Oui,madame ?

-Tudois être au courant du fait que j'organise une pièce de théâtre?

J'hochaisla tête affirmativement.

-Etbien, il ce trouve que l'on a perdu l'une de nos comédiennes quijouait un rôle très important, malgré qu'elle n'avais pasgrand-chose a dire... Et je pensais que tu pourrais peut-être laremplacer ?

-Etbien.... Je vais en parler a mon père. En fait, je termine les courset...

Jevis sur son visage une lueur de déception, m'empêchant de terminerma phrase.

-Bonje vais réfléchir, dis-je avec un sourire gêné.

-Situ acceptes, viens au théâtre, me dit-elle d'une voix douce.

Jeme dirigeai vers la sortie du lycée a toute vitesse, impatiente deretrouver ma liberté. Je vis une voiture familière, garée un peuplus loin sur le côté. Je m'avançais vers elle a toute allure etm'y engouffrais, me jetant littéralement sur le siège avant ensoupirant. Mon père, assis dans la voiture, me fit un sourire.Encore confuse par le bref échange que je venais d'avoir, je luiracontais tout dans les moindres détails.

-Maisc'est une très bonne idée Marlène ! Vas-y ! Cela te permettra defaire un peu de théâtre cette année !" s'écria-t-il.

Jel'observais, hésitante.

-Lethéâtre est un excellent moyen de se libérer de sa timidité et derencontrer de nouvelles personnes. Moi aussi j'en faisais quandj'avais ton âge, et j'adorais ça !

-Hum...Oui tu as peut-être raison, répondis-je en passant une main dansmes cheveux.

Dixminutes plus tard, je me trouvais devant le théâtre. Hésitante, jem'avançais dans l'allée, et trouvais sur ma gauche une grandesalle, rempli d'élèves qui discutaient vivement.
A mon grandsoulagement, je me rendis compte qu'il y avait parmis la foule desvisage familiers.
J'entrais discrètement et me faufilais parmisun groupe de jeunes lorsque Madame Sade, qui posa son sac sur lerebord de la scène, s'écria : "Écoutez tous !" Elle monta sur la scène afin d'être plus visible tandis que tousles élèves se rapprochèrent au centre de la pièce. Le silences'installa et les yeux fixèrent la jeune femme.

-Jesais que nous sommes tous encore bouleversés par la perte de notrecamarade.

Tousles élèves hochèrent la tête en signe d'approbation, en baissantla tête, ou en murmurant des souvenirs qu'ils avaient eu avec elle.« Elle était géniale », « j'en reviens toujourspas », « Tu te rappelle quand elle a chanté la chansondu roi lion ? Elle était tellement drôle !».

Jeme rapprochais d'avantage des autres élèves et de mon professeur,cherchant a en apprendre d'avantage.

-Jesais bien que malgré votre chagrin, continua la jeune femme, vous nesouhaitez pas arrêter la pièce, qui représente toute une année detravail.

Ily eu a nouveau des hochements de tête.

-C'estdonc pour cela que j'ai trouvé une autre fille qui pourrait jouerson rôle.

Lesilence fut brisé par une foule de questions, ce qui amusa CatherineSade. Elle parcourut la foule des yeux et m'aperçut, plongeant sonregard dans le mien.

-Voicicelle que j'ai choisis, dit-elle en me désignant.

Tousles regards se tournèrent vers moi, tandis que j'avalais ma saliveavec difficulté. Je sentais que chacun de mes mouvements étaientjugés, et mon instinct m'incita a ne pas le faire.

-Viens,me dit Catherine en me tendant la main.

Amon grand regret, je me forçais a la rejoindre, traversant la fouledes regards. Lorsque je fut enfin a ses côtés, j'observais la jeunefemme avec intérêt, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire.

-Pourceux qui ne la connaissent pas, voici Marlène.

Aprèsquelques explications, la jeune femme s'éloigna, me laissant seuleface aux regards inquisiteurs.
Une tête familière s'approcha demoi, m'appelant par mon prénom.

-Barbara !M'exclamais-je avec soulagement.

L'intéresséeme fit un sourire et me prit le bras, m'attirant à l'écart desautres. Nous échangeâmes quelques banalités avant qu'elle n'entredans le vif du sujet.

-C'esttrès simple, tu joues le rôle de la princesse. Il te suffirasd'arriver sur la scène au moment où les trois enfants, que tu peuxme voir la-bas, dit-elle en me les montrant du doigts, aient fait letour de la scène. Une fois partis, tu devras t'avancer et te placersur le devant de la scène en compagnie de Stella.

Ellefit un signe a une jeune brune avec un carré court qui s'avançavers nous et me salua.

-Ellejouera la rôle de la Reine, ta mère.

Stellame fit un sourire et je lui répondit de même.

-D'accord,dis-je hésitante.

-Ensuite,continua Barbara, Stella dira au prince, joué par Oscar, qu'ellesouhaite qu'il épouse sa fille. Il ne te restera qu'a chanter unechanson avec lui et ce sera terminé.

Jeconnaissais bien Oscar, je n'était donc pas gênée, au contraire jeme sentais rassurée.
Je m'apprêtais a m'avancer vers lui et luiaddresser la parole lorsque Madame Sade m'appela dans les loges.

-Commentvas-tu ? Me demanda elle.

-Bien.Je suis encore un peu perdue, mais je suppose que cela passera.

-Trèsbien, dit-elle d'un air distrait. Je vais te faire essayer uncostume, et s'il ne te va pas, je prendrais des mesures pour lemodifier ensuite.

-D'accord,répondis-je. Quand est la première représentation ?

-Cesoir.

Jesentis mon estomac se nouer.




Elise [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant