VI

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Jefit les cent pas, perdue dans mes pensées.
J'étais partagée ;la curiosité et la pitié qui me poussait a retourner auprès d'elleet d'en apprendre plus. Mais d'un autre côté, si Elise étaitréellement morte, aors je n'avais rien à faire a ses côtés carles vivants ont pour devoir de continuer leur vie.
Dans un momentde panique, je prit la décision brûler la lettre, afin que personnene puisse jamais la trouver. Jesortais des loges et me dirigeai vers Barbara.

-As-tuun briquet ?

-Oui,il est dans mon sac, dit-elle surprise, je ne savais pas que tufumais !

-Ah..Heu ça m'arrive parfois, bafouillais-je en guise de réponse.

Jel'ouvrais, fouillais dans chacunes des poches et le trouvais enfin aufond du sac. Je l'attrapais lorsque mes doigts frôlèrent quelquechose de froid, me faisant sursauter.
Surprise, je regardais etma découverte me glaça le sang. Au fond du sac, il y avait unemain.
J'écarquillais des yeux et les clignais plusieurs foisafin de m'assurer que ce que je voyais devant moi était bien réel.
Mais la main était toujours devant moi, bleue et inerte.
Jem'empêchais de crier et jetais le sac avant de m'éloignerprécipitamment, me demandant si je n'étais pas en traind'halluciner.

Jemarchais, toute tremblante, vers le jardin du théâtre, ignorant lesappels de Barbara.

« Jevais bruler cette lettre et tout s'arrêtera... Oui.... Touts'arrêtera..... » Me répétais-je dans ma tête pourrassembler mon courage.

Jeme cachais derrière quelques arbres et jetais la lettre par terre,avant de prendre le briquet, et de l'allumer avec difficulté, tantmes mains tremblaient.
La lettre prit feu. Elle brûlarapidement, et le feu grandit, grandit et grandit encore, sous mesyeux ébahis.
Le feu était si impressionnant qu'il me dépassait.Je craignais que quelqu'un le remarque, ou que le feu se propage danstous le jardin.
Alors que la peur de créer un incendie megagnait, j'aperçu une sihlouette me regarder fixement. Je plissaisles yeux et reconnu Elise.
Je reculais tandis que le silhouette serapprochais.

-Laissemoi ! Criais-je hystérique.

Subitement,le feu s'éteignit. Il ne restait de la lettre qu'un tas de cendre.Je soupirais, calmée, et retournais vers le théâtre après avoirrepris mon souffle et mon calme.

-Onrépète ? Demandais-je aux élèves assis dans un coin.

Jemarchais et me plaçais sur la scène, prête a jouer. Je me sentaisconfiante, persuadée que toute cette histoire était terminé.J'aperçu Oscar qui se faufilais dans la salle et vint timidement surla scène. Il avait l'air parfaitement normal, et je me persuadaisque tout ce que j'avais cru voir plutôt n'était que le résultat dela trop grande imagination.

Jecommençais à chanter en compagnie du jeune homme :

"Etsi tout était un rêve ? Oh je ne le voudrais pas,
Car si s'enétait un, notre histoire n'existerais pas....."

J'exécutaisun pas de danse, mais écrasais accidentellement ma cape avec monpied et m'étranglais. Je retirais mon pied à toute vitesse mais lacape continua de se resserrer autour de mon cou.

"Oh,non tu es bien réel..."

Ilm'était impossible de chanter a présent car j'étouffais. Jecherchais désespérément a enlever mon costume qui se reserrais deplus en plus autour de mon cou, mais mes mains tremblaient et ma vuese brouillait, tandis que je toussais et tentais de crier au secours.Oscar vit mon malaise et se précipita vers moi, sous le regardétonné des autres qui ne comprenaient pas ce qui m'arrivait.

-Tune m'a pas suivis, Marlène ! Je voulais pourtant te montrer quelquechose ! Grogna Oscar près de mon oreille.

-Tuas filé trop vite et je t'ai perdu ! Chuchotais-je malgré monmanque de souffle. De plus, cet endroit m'effraie.

-Tun'as rien a craindre.

-Aidemoi .... Soupirais-je en posant mes mains sur mon cou.

Mesjambes fléchirent et il m'attrapa avant que je ne tombe, puis retirala cape.Je le regardais pendant qu'il me carressait les cheveux d'ungeste protecteur.

-Pourquoiveux-tu absolument que j'y aille ?

-Ily a certaines choses que tu dois voir.

-Etsi je n'y vais pas ? Si je ne veut pas ?

-T'avu ce qui vient de ce passer ? Et bien voilà, tu as ta réponse. Situ ne fais rien, cela risque de mal finir, et... Je ne veux pas qu'ilt'arrive quelque chose.

-Trèsbien, déclarais-je. J'y retournerais.

Surces mots, Oscar me porta et déclara aux élèves que je souffrais,et que j'avais besoin de me reposer dehors, loin de leurs regardsmédusés. Une fois dehors, il marcha d'un pas rapide jusqu'aucouloir de tout a l'heure. En le revoyant, je me rendit compte quecet endroit était bel et bien réel et que je n'avais pas halluciné.

-Tume fais confiance ? Me demanda-t-il.

-Oui,répondis-je en prenant sa main. 

Elise [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant