IV

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-Qu'est-ce que tu as a répéter sans cesse ce prénom ? Lui demandais-jeles yeux toujours rivés sur le spectacle que j'observais à traversla fente de la porte.

Jerepensais aux derniers évenements, encore confuse par tout ce que jevenais de voir et d'apprendre.
Tout me forcait a croire quej'étais ici dans une tout autre réalité que le monde que j'avaistoujours connu. Ma raison et mon esprit s'opposaient fermement acette hypothèse, mais une partie de moi ne pouvait s'empêcher de sedemander si je n'étais pas chez les non-vivants.
Cependant, sije suivais cette éventualité, cela me forçais a affirmer quelquechose que j'avais beaucoup plus de mal a admettre : Oscarn'était pas vivant.

-Elise! Répéta a nouveau la fille d'un ton insistant.

-Oui,Elise, si tu veux ! Lui répondis-je d'un ton las.

-Elise! Cria-elle, en me prenant le bras.

Jefrissonnais au contact de sa peau glacée et me retournais.

-E...Elise,répétais-je doucement.

Soudain,son visage se changea. Ses cheveux blonds se salirent et se tachèrentde sang, sa peau claire et lisse se salis et se remplis de griffures, un de ses yeux se ferma et je découvrit qu'elle avais un œil aubeurre noir et que du sang coulais de sa bouche. Elle était toutebleue. Cette vision cadavérique me glaça d'effroi.
Ellesemblait morte, elle aussi. Et la mort avait ravagé sa beauté.
Jen'en revenais pas, elle qui étais si mignonne ! J'eu les larmes auxyeux devant un spectacle si tragique et si désolant.

-Tu..es-tu...morte ? soufflais-je avec une petite voix, tandis que sonapparence redevenait moins morbide.

-Elise,dit-elle en me montrant du doigt.
En observant son geste, je medemandais soudain si elle n'était peut-être pas en train de medemander de lui montrer mon apparence en tant que morte, mais ilétait pour moi impossible de le faire, puisque j'étais toujoursvivante ; ou du moins j'espérais toujours l'être.
Je nesavais même pas si les vivants avaient le droit d'être ici, et jene voulais pas le savoir, car la vérité pourrait ne pas être laréponse que je voudrais entendre.

-Heu...Non.... Je ne montre cela a personne, répondis-je en baissant lesyeux.

Ellefit la moue.

-Rassuretoi, personne ne m'a jamais vu comme cela, soufflais-je.

Elleme fit un timide sourire. L'atmosphère me parut soudain oppressante,pesante, insoutenable. Je sentis une irrésistible envie de partir etje décidais qu'il était temps pour moi de saluer cette étrangejeune fille.

-Bon...Je.. Je pense que je devrais y aller, on doit m'attendre. Alors... Aurevoir !

J'ouvraisprécipitamment la porte, traversais et sortais la salle, etcontinuais de courir jusqu'à la sortie. Je croisais les doigts pourréussir a sortir de cet endroit morbide, tant il me donnait la chairde poule.
Après une dizaine de minutes, j'arrivais enfin dehorset me dirigeais a toute allure vers le théâtre. En sortant a l'airlibre, je soupirais de soulagement et me it a sourire, tandis que jerevenais vers la troupe.
Je cherchais des yeux Barbara, et latrouvais assise prés de la scène. Je me dirigeai vers elle d'un pasdéterminé.

-Barbara,dit moi j'ai à te parler. Qui était donc cette fille que jeremplace ?

Elleleva les yeux, me fit un sourire navré et me répondit :

"Jen'en sais trop rien en vérité. On ne connaissait pas grand chosed'delle, hormis son prénom. Elle s'appelait Elise".

Elise [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant