J'aurais aimé avoir toutes les cartes en main.
J'aurais aimé comprendre, connaitre et ne jamais fauter.
Jaurais aimé voir l'intense lumière de l'espoir.
Au lieu de ça, je n'ai d'autre qu'une canne blanche, dans une ville muette.
Je me déplace à tâtons, mais erre sans cesse dans les rues lisses, dénuées de sens.J'appelle à l'aide, mais évite les mains tendues.
J'en ai assez de survivre sans jamais connaitre la paix. Cela fait bien longtemps que je cours, que je suis à bout de souffle. Cela fait si longtemps que je cherche l'épiphanie, en vain.J'aimerais toucher du bout des doigts le repos, la tranquillité. Pouvoir fermer les yeux sans imaginer quelle sera la bataille du lever.
J'ai les poings abîmés, les bras fébriles. Pourtant, si je cesse de me battre, le glas de la défaite s'élèvera sans attendre.J'ai les jambes faibles, la fatigue me gagne un peu plus chaque jour. Pourtant, je sais que le jour où je poserais un genou à terre, sonnera l'heure de ma mort.
J'y pense.
J'y pense chaque jour, chaque nuit.
L'obsession grandit à mesure que la peur me gagne. Je ne dois pas faiblir, ou le petit être perché sur mes épaules perdra, à son tour, le don de la vue.
Ainsi, l'échine courbée, je porte, encaisse et reste droite, incapable de d'avancer.
En une falaise frappée par les vagues, je m'use à bien trop supporter.Peut-être un jour, oserais-je saisir la main tendue. Peut-être un jour, pourrais-je accepter la voix désirant me guider. Peut-être un jour, saurais-je lui accorder une confiance aveugle.
Mais ce jour n'est pas arrivé et la voix s'éloigne, suit le cours de son propre chemin.
Je suis de nouveau seule, privée de mes yeux, errant dans les rues lisses de ma ville muette.
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Réflexions nocturnes
Short StoryIl est vrai que je dors peu. Il est aussi vrai que lorsqu'il fait nuit, passé 23h en général, je me pose des questions, comprends certaines choses ou bien me lance dans de courtes envolées lyriques. J'ai donc décidé de vous en faire part, parce que...