Réflexions nocturnes

Ma boîte.

J'ai affronté les affres du Destin toute ma vie.

Ouais, vingt-cinq ans, c'est jeune je sais.

J'ai encore toute ma vie devant moi, tu crois ?

Parfois, quand je ferme les yeux, j'ai l'impression d'avoir soixante ans passés.

Tu sais, soixante ans c'est long, je veux pas vivre jusque là.

J'attends plus rien de l'avenir,

J'ai envie de prendre ma retraite, de disparaître.

Effacée de la surface de cette planète et que personne ne se souvienne de moi.

Je suis déjà enfermée dans mon coffre.

J'ai avalé la clé et j'arrive pas à la recracher,

Si bien que lorsqu'une bonne nouvelle vient frapper à ma porte, 

Je la regarde à travers le judas, mais je ne lui ouvre pas.

J'attends que quelqu'un vienne me libérer

Mais c'est stupide, pas vrai ?

Je suis bien loin de la princesse prisonnière.

Il n'a a pas de dragon pour garder mon coffre,

Il n'y a que ma peur de la réussite, 

Ma phobie d'être heureuse, 

La paralysie qui te tient à la gorge quand t'es persuadée que tu vas tout faire foirer.

Alors je finis seule, comme toujours.

C'est comme ça que je vais mourir,

Avec ma peur de moi-même et mon attrait du danger.

Je devrais me relever, je sais, prendre la vie par la nuque et la soumette

Mais j'en ai pas le courage.

Alors je reste assise dans ma boîte, ma faim de bonheur au ventre.