Première rencontre

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POV Taehyung

J'avais terriblement froid. Mon corps tressautait au rythme de mes souvenirs. « Taehyung... Tae... Regarde-moi » cette voix... Elle me manquait tant... « Taehyung ! Ouvre les yeux ! Je t'en supplie. » Je ne voulais pas les ouvrir. Je ne voulais pas voir ça. Pourtant, comme si des vieilles habitudes reprenaient le dessus, mes yeux s'ouvraient pour lui obéir. J'avais mal. Mon cœur se tordait devant cette vision. Des spasmes incontrôlables firent tressauter mon corps au rythme de ma respiration défaillante. Ce sang... Tout ce sang me donnait la nausée. « Tae... Tout va bien se passer ». Ce n'était qu'un mensonge. « Je te le promets. » Arrête. « On va s'en sortir. » Ne dis pas ça. « Ce n'est qu'un mauvais moment. » Ce moment sera éternel. « Je t'aime Taehyung ». Moi aussi... Je t'aime tellement...

Je fus réveillé en sursaut par les secousses d'une jeune femme en uniforme. Je la reconnus après un long moment. C'était l'une des contrôleuses du train que j'avais pris à Daegu en direction de Séoul. Une jeune femme d'une quarantaine d'années, les cheveux tirés en un chignon parfait, un regard inquiet porté sur ma personne. Je me redressais et essuyais machinalement les nouvelles larmes qui avaient coulé de mes yeux lors de ce cauchemar.

- ça va jeune homme ?

- Oui, merci, répondis-je d'une petite voix.

- On... On est arrivé à Séoul.

- Ah déjà ? Merci de m'avoir réveillé, m'inclinais-je.

C'est vrai. J'étais à Séoul maintenant. Je descendis du train après avoir récupéré ma valise dans le porte-bagage. Je marchais lentement jusqu'aux arrêts de bus et montrais le courrier sur lequel était notée l'adresse à l'un des chauffeurs qui m'indiqua quel bus prendre. Je me dirigeais donc naturellement vers celui-ci. Je saluais le chauffeur d'un signe de tête et demandais confirmation quant à la destination. Puis je payais ma place avant de me diriger vers le fond du bus en traînant ma lourde valise. Je m'affalais littéralement dans un profond soupir. Qu'est-ce qu'il m'avait pris d'accepter de partir ? Ce n'était pas mon genre de casser mon quotidien. Je revoyais le visage plein de fierté de mon directeur à l'Université de médecine de Daegu. Je me rappelais ses compliments même si je ne les comprenais pas. Je veux dire... J'avais juste étudié. En quoi était-ce exceptionnel ? Apparemment, c'était le directeur de l'Université de Séoul lui-même qui avait appelé et demandé mon transfert. On m'avait proposé l'idée avec des arguments assez convaincants comme des stages plus intéressants et comme un con, j'avais dit oui sans réellement prêter attention aux conséquences.

Me voilà donc deux mois plus tard à Séoul, moi, Kim Taehyung. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi pour que j'aie accepté ? Je soupirais une centième fois alors que je voyais un immense bâtiment blanc où vagabondaient des centaines d'étudiants non loin de là. Il ressemblait trait pour trait à la photo des documents qu'on m'avait offerts sur mon nouvel établissement. Si grand, si impressionnant. J'allais me noyer dans cet endroit ! J'appuyais sur la sonnette d'arrêt puis descendis du bus, une fois celui-ci stationné sur le bas trottoir. Ouah ! Je ne me sentais vraiment pas bien. Ça grouillait de monde ! Je fis rapidement basculer la capuche de ma veste sur ma tête et tirais ma grosse valise derrière moi, entrant dans cet enfer. Les gens qui m'entouraient paraissaient tous excités. Ils se racontaient leurs vacances, leurs amours, les futures soirées étudiantes ou encore la nouvelle année d'études intense qui les attendait.

Après avoir marché un long moment sur le campus de l'université qui ressemblait à une mini-ville, j'arrivais au bâtiment réservé à la médecine. Là encore, tout était blanc. Cet endroit semblait très léger. Quelques étagères où étaient exposées de vieux ustensiles et bistouris en tous genres, des plantes vertes à chaque couloir faisaient respirer les lieux, des tableaux de médecins mondialement connus tels qu'Aloïs Alzheimer, Christian Barnard ou encore Christian Cabrol. Ce bâtiment semblait être très agréable et enclin aux études. J'arrivais jusqu'à l'accueil et m'inclinais devant la jeune fille assise au comptoir. Elle était assortie au bâtiment à mes yeux. Un tailleur d'un blanc immaculé, une simple chemise rose pâle, quelques bijoux en argent. Elle devait avoir la vingtaine tout comme moi. Elle me fit un sourire accueillant.

I won't let you be alone anymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant