FRUITS & FLEURS 🌹 namjin

¹⁰ ❀ Éloge de la douceur (1/2)

La meilleure sensation du monde, c'est se réveiller dans un bon lit moelleux, de soi-même, sans alarme ni réveil, après avoir dormi tout son soûl.

C'est ainsi que Namjoon émergea du sommeil, ce matin-là. Enfin, « ce matin-là »... Le fin rai de lumière qui se faufilait sous le store du Velux indiquait qu'on était déjà à une heure avancée de la journée. Mais qu'importe, on était un dimanche, on était libre de se lever à l'heure qu'on voulait.

Ou ne pas se lever du tout, d'ailleurs.

Namjoon referma les yeux, et laissa un grand sourire rehausser ses lèvres. La règle de la gueule de bois semblait ne pas vouloir s'appliquer à lui cette fois-là — tout juste une infime pression au niveau de ses tempes. Il se sentait si bien, si léger. Difficile de croire qu'il avait autant bu la veille.

Il était si bien là, nu dans ce lit qui n'était pas le sien et qui sentait si bon Seokjin.

Seokjin. Il était actuellement dans le même lit que lui. Heureusement que personne ne pouvait voir son visage, car Namjoon devait arborer son expression la plus béate.

D'elles-mêmes, ses pensées vagabondèrent, quittèrent le lit et la chambre, pour retourner dans la salle-de-bains. Retrouver cet instant où, quelques heures plus tôt, au cœur de la nuit, il avait eu un brusque regain d'énergie, après l'orgasme que Jin lui avait donné.

Revivre ce moment où, tout en embrassant chaque nouvelle zone découverte, il avait débarrassé Jin de son peignoir. Le cou, la poitrine, le ventre, puis, tournant autour de lui, la nuque, les épaules, le dos, le creux des reins. La soie avait bruissé sur sa peau douce. S'agenouillant aux pieds de son fleuriste rougissant, il avait enfin pu poser les yeux sur ce qui s'était jusque là limité à un rempart de dentelle.

Un sous-vêtement blanc, minuscule, aux circonvolutions de dentelle finement brodées, couvrant à peine les courbes de ses fesses. Namjoon n'aurait jamais cru qu'un homme puisse si bien porter d'aussi beaux dessous. Fasciné, excité, il n'avait cependant pas résisté longtemps à la tentation. Embrassant du regard, puis des lèvres les deux petites fossettes couronnant son coccyx, il avait fait glisser le sous-vêtement le long de ses cuisses. Tenant fermement ses hanches dans ses grandes mains, il avait baisé ses fesses, tendrement, et avait tenté de s'aventurer entre elles. Un frisson avait parcouru Jin, qui l'avait repoussé timidement. Namjoon avait compris, et n'avait pas insisté.

Une fois sous la douche, nus et serrés l'un contre l'autre dans la petite cabine, difficile de résister à la vision du corps de l'autre, sur lequel ruisselaient eau chaude et mousse savonneuse. Namjoon avait craqué le premier. Ses mains n'avaient pas longtemps fait mine de laver Jin. Rapidement, ses doigts avaient suivi le creux de ses reins pour aller se perdre en cet endroit brûlant qu'il fallait traiter en douceur. Récupérant au passage un petit paquet de mousse, il avait longuement massé Jin, du plat de l'index et du majeur, respectant la fragilité de ses muscles, guettant ses réactions.

Namjoon le revoyait encore, blotti contre lui, son visage enfoui entre ses petits poings serrés sur son torse. Tout frémissant, Jin était resté muet un temps, comme incapable de bouger ou d'émettre un son. Puis, subitement, il s'était cambré, et avait émit un adorable petit couinement :

– Namjoon...

Presque une prière, une supplication érotique.

Sur le point de passer délicatement l'orée de son intimité avec son index, Namjoon s'était immédiatement interrompu, sentant chez son partenaire une ultime réticence.

– S-souvent, ça me fait mal..., s'était-il justifié en bredouillant d'une petite voix.

Namjoon avait hoché la tête, comprenant la situation. Cela ne lui était jamais arrivé d'être dans la position de celui qui reçoit. Avec les femmes, il avait toujours donné. C'était d'ailleurs ce qu'il préférait faire. Mais il imaginait parfaitement le stress que ça devait être, de savoir qu'on allait certainement avoir mal, à un moment ou à un autre.