J'avais donné à Michael le numéro du fixe de l'hôtel pour qu'il puisse m'appeler si nécessaire. Et c'est le lendemain matin de notre conversation que le téléphone sonna déjà.
– Allô ?
– Bonjour Kay, vous allez bien ?
– Bonjour, bien et vous ?
– Ça va, merci. Je suppose que vous vous en doutez, mais je vous appelle au sujet de mon grand-père. Je suis justement à la maison de retraite, vous pouvez passer ?
– Je ne suis censée venir qu'à quatorze heures, qu'est-ce qu'il y a de si urgent ? m'inquiétai-je.
– Oh rien, j'aimerais juste vous parler de quelque chose, et cet après-midi je ne suis pas disponible. On peut se voir à la cafet' à midi, en face de l'établissement ? proposa-t-il.
J'acceptai avant de raccrocher. Néanmoins, je n'avais que les habits de la veille, alors, je décidai de retourner à la laverie. En effet, à mon plus grand soulagement, le patron avait appelé l'hôtel durant mon absence pour dire qu'il avait retrouvé la personne qui m'avait volée. Elle avait intérêt à tout me rendre si elle ne voulait pas que je porte plainte.
– Voilà, de rien, lança le gros bonhomme avant de se renfermer dans sa pièce.
Je ne manquais pas de hausser les sourcils face à son air exténué. Que pouvait-il bien faire pour avoir la mine autant fatiguée ?
– Ah bah, vous les avez retrouvées ! fit un homme, moqueur.
Je me retournai, c'était encore le blond. Je ne répondis rien et quittai l'endroit.
Un long détour avec mes affaires récupérées, je me dépêchai de retourner dans ma chambre pour m'habiller élégamment avant de rejoindre Michael.
À l'intérieur, j'aperçus une main au loin s'agiter. C'était lui qui avait déjà pris des places. Il y avait deux plateaux sur lesquels étaient posés des salades, des bouteilles d'eau et des muffins.
– Re-bonjour Haley, me sourit-il.
– Bonjour Michael, lui retournai-je en me posant face à lui.
Mon ventre criait famine. Mes yeux s'étaient illuminés en détaillant le contenu du plateau.
– Merci pour la commande !
– Je vous en prie. Mais pour en revenir à votre livre, je souhaitais mettre au clair quelques points.
– Je vous écoute ?
J'avais commencé à déguster ma salade. Évidemment, elle était délicieuse, mais ça ne me surprenait pas : Michael était un chef cuisinier, il avait forcément du goût.
– J'accepte de faire mon maximum pour vous aider à faire avancer ce que vous écrivez, mais en échange vous m'aidez à votre tour.
Je lui adressai des yeux perplexes.
– Le fait que mon grand-père soit une personne très froide et renfermée n'a pas pu vous échapper. Et même si je lui rends visite aussi souvent que possible, tout ce que je sais de lui, c'est son nom et prénom, et que sa femme et ses enfants ne veulent plus en entendre parler.
Je fronçai les sourcils. Cette discussion prenait une toute autre tournure.
– Mais je refuse qu'un membre de ma famille soit laissé à l'abandon. Je suis le seul qui tente de rester en contact. Et pourtant j'ai l'impression qu'il n'en a rien à faire. Cependant comme je vous l'ai dit, je ne veux pas qu'il soit enterré avec son histoire. Je souhaite la découvrir tout autant que vous. Et je veux lire votre récit avant que vous ne la publiez. Je donnerai ensuite mon accord.
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Page Blanche
FanfictionÉcrire des lignes, arracher les pages. Ça ne m'était encore jamais arrivé, mais pourtant, c'était devenu une réalité : le syndrome de la page blanche me tenait si fort que je ne pouvais lutter. Le changement d'environnement était une solution puisqu...