Chapitre 12

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Il avait encore une fois mentionné cette histoire d'enfants. C'était définitif : ça ne concernait en aucun cas ses filles mais bien des enfants qui étaient avec lui pendant la guerre. Qui étaient-ce ?

– Ça va pas ?

Michael avait une tête confuse en regardant la mienne. En effet, j'étais dans mes pensées depuis qu'il était venu me chercher : certaines phrases de la lettre que j'avais lue plus tôt se répétaient sans cesse dans ma tête.

– Si, si, mentis-je en fixant l'horizon.

Nous étions en train de marcher dans les rues de la ville. Elles étaient lumineuses, certains commerces encore ouverts. Il faisait bon, le temps était parfait.

– Tu... Je... Il se gratta l'arrière de la tête, mal à l'aise.

Même si j'étais ailleurs, j'avais tout de même remarqué ce stress qui le suivait depuis qu'on s'était revus, il y a une heure de cela.

– T'as faim ? se reprit-il en fixant un stand.

– Pourquoi pas ! tentai-je de revenir à moi.

Je ne raffolais pas forcément des hot-dogs, mais mon sandwich rapide n'avait visiblement pas suffi, puisque je le dévorais comme si je n'avais pas mangé depuis deux mois. Encore une fois, j'entendis le brun glousser.

– On dirait que t'avais faim.

– Je suis aussi surprise que toi.

On continuait notre route en dégustant silencieusement quand on passa devant une animalerie. Voir les chiots aboyer derrière la vitre contre laquelle ils s'appuyaient me brisa le cœur.

– Oh... les pauvres... m'arrêtai-je attendrie.

Michael fut forcé de suivre le mouvement. Lui ne semblait pas aussi touché que moi, et pourtant il regardait attentivement ma réaction.

– Je les achèterais tous, si je pouvais. Ça devrait être interdit ce genre de boutique.

Mon compagnon restait muet. Il observait simplement. Je finis par m'approcher pour poser ma main contre la vitrine, là où se trouvait la tête du plus beau d'entre eux. Lorsqu'il se mit à essayer de le lécher à travers, mon cœur se brisa un peu plus.

– Je crois qu'il t'aime bien, finit par intervenir Michael. Pourquoi tu le prends pas ?

– Parce que un chien ne s'achète pas sur un coup de tête. Je peux pas m'occuper d'un chien, j'ai déjà tellement de mal à m'occuper de moi. J'ai pas le temps. Mais c'est pas l'envie qui manque.

Le voir tenter en vain de me toucher finit par me faire trop de peine. Je reculais légèrement et tournai enfin la tête vers celui qui m'accompagnait.

– Un jour, conclus-je en haussant les épaules.

Une fois de plus, il n'ajouta rien. Il se contenta de me sourire, avant que l'on reprenne la marche. Mon hot-dog fini, je me retrouvai avec un léger mal de ventre. Peut-être avais-je trop mangé, au final.

– On peut s'arrêter cinq minutes ? J'ai mal à l'estomac...

Se montrant un peu inquiet, Michael accepta et me fit signe de m'installer sur un banc vide. Il ne fallait pas me le dire deux fois.

Il s'assit à mes côtés. Encore et toujours, il ne disait rien. Ce n'était pas le silence qui me dérangeait, mais son attitude. On était venus pour se changer les idées, mais il n'avait pas l'air d'être très coopératif.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 19, 2021 ⏰

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