Chapitre 07 : Cohabitation et alibi

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Une heure ! Cela faisait une heure qu'il se retournait dans son lit. Il ne pouvait pas dormir. Trop de pensées tournoyaient dans sa tête. En fait, c'était surtout que "sa" chambre était à côté de la sienne. Il pouvait presque sentir "sa" présence. Il savait maintenant. Il était amoureux de "luiʺ. Il avait pris cela pour du désir, mais cela s'était transformé. Ce devait être de l'amour, car quand il avait appris que c'était "lui" qui portait son enfant, son cœur avait bondi de joie.

L'homme qu'il aimait était enceint de lui. Il laissa un sourire se fixer sur ses lèvres. N'importe qui aurait été surpris de cette expression de joie et lui aurait trouvé un air niais. Seul comptait pour lui l'éventuel bonheur d'être père avec l'homme qu'il aimait. Quand il avait fait don des ses fluides de vie, c'était pour le travail, puis avec l'espoir infime de procréer. Pas un instant, il n'y avait vu la possibilité d'offrir un héritier à son père comme l'avait dit Ron.

Néanmoins, si Hermione et Harry avaient trouvé naturel que les deux pères vivent ensemble, pour Drago cela ne l'était pas. Après tout, rien n'obligeait vraiment Harry à l'accepter sous son toit et dans sa vie, ni les comportements qui étaient passés d'odieux dans leur jeunesse, à méprisants, et enfin un peu libidineux ces derniers mois. Il trouvait que Harry était plutôt tolérant et magnanime.

Drago se reposa encore la question qui le taraudait depuis une heure. Et si Harry éprouvait lui aussi de l'amour pour son ancienne Némésis ? Où était-ce la potion hormonale qui lui troublait la vue ? Les hormones le poussaient-elles, comme une "parturiente" ancestrale à rechercher la protection de son mâle ? Drago se plaisait à l'espérer et à y croire fortement. Le Harry de son embauche, dur et agressif, avait, sous l'effet de la grossesse ou d'autre chose, laissé place à un Harry de plus en plus efféminé et fragile.

Drago n'y tint plus, il se leva et se dirigea vers la chambre avec hâte. La maison était silencieuse. Vêtu en tout et pour tout d'un pantalon de pyjama, il tourna la poignée de la porte de Harry. Il entra dans la chambre en faisant le moins de bruit possible. Et là, un spectacle enchanteur lui fut dévoilé par la lune, qui dardait à travers la fenêtre sans rideaux. Un drap immaculé et bouchonné recouvrait "son" homme des hanches aux chevilles. La finesse du tissu ne laissait guère de mystères sur ce qu'il cachait. Drago était ébahi devant le ventre bien rond de Harry et s'étonnait de la petite poitrine qui avait commencé à se former. Avant d'aller se coucher, Harry s'était d'ailleurs plaint de ces "fichues hormones" qui lui donnaient ces "fichus nichons".

Drago s'approcha et lui trouva un air serein et enfantin, accompagné d'une moue boudeuse. Il n'était plus qu'à un pas du lit et il se pencha vers le visage aimé. Il passa sa main sur la peau douce de la joue et constata l'absence de barbe. Cela le gêna quelque peu, car il n'aimait pas une femelle. Il fit le tour du lit et s'allongea contre le dos de Harry. Ce dernier se laissa enlacer, et mieux, alla se blottir contre la large poitrine de Drago qui en frissonna de joie pure.

Il se rappela leur discussion de la soirée alors qu'ils mangeaient ensemble. Il avait interrogé son patron.

- Dis-moi, Harry ?

- Oui ?

- J'ai été assez étonné ce matin !

- Ah oui par quoi ?

- Eh bien... tout d'abord, ta réaction de colère était naturelle, normale, mais je n'ai pas compris pourquoi tu as acquiescé à la proposition de Hermione que nous vivions ensemble pour le bien de l'enfant et le tien !

- Eh bien... c'est vrai j'étais très en colère, et il a fallu toute la puissance de persuasion de Hermione pour me calmer. Ensuite, elle a réussi à me faire avouer que j'étais fatigué, que je me sentais seul face à cette grossesse, que j'étais très sensible à tes attentions et à tes caresses, que peut-être, je dis bien peut-être, j'éprouvais quelques sentiments pour toi et que je te trouvais à mon goût physiquement. Plusieurs fois, je suis retombé dans la colère, mais à chaque fois, elle me démontrait l'avantage de te laisser avoir ta place dans ma vie et celle de notre enfant.

Fondation Evans [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant