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Je n'avais pas attendu très longtemps avant de le revoir. Seulement trois jours s'étaient écoulés entre mon anniversaire et aujourd'hui. Je me préparais donc pour être une nouvelle fois parfaite. Je laissais mes cheveux lâchés couler sur la surface de mon dos. Je me faisais belle pour notre second rendez-vous en amoureux. Je m'attardais un peu plus pour la partie maquillage ; je réfléchissais à ce que je porterai sur mon visage pour m'embellir. Je me mis du crayon dans les yeux pour les faire ressortir et j'ajoutai un peu de mascara. Je fouillai dans ma trousse de toilette et je trouvai mon rouge à lèvre favori que je sortis. En l'ouvrant, je me rappelai que nous nous étions embrassés la dernière fois et appliquer de la couleur sur les lèvres n'était sûrement pas une bonne idée. Je le refermai aussitôt. Je l'imaginais avec du rouge provenant de mes lèvres transféré sur les siennes, cette image que j'avais de lui en tête était très amusante.

Je repris mes esprits quand mon téléphone sonna. Eyden m'indiqua qu'il était arrivé devant ma maison et qu'il voulait que je sorte de chez moi. Je me regardais une dernière fois dans le miroir avant de partir. Je dévalai mes escaliers en courant pour enfin arriver au niveau de ma porte d'entrée que j'ouvris. Il attendait à l'intérieur de sa voiture à la place conducteur. Il utilisait son téléphone qu'il tenait avec sa main gauche. Il n'avait pas coupé le moteur, ce qui déclenchait un bruit très désagréable à mon goût. Quand il me vit, il me sourit et ouvrit la portière côté passager. J'entrai dans sa voiture et il m'embrassa. Je m'attachai la ceinture et il démarra. Nous partions en direction du cinéma, cet endroit était un peu le cliché des rendez-vous galants des comédies romantiques américaines. Seulement, nous ne suivions pas les règles et les automatismes de ces films à la lettre car nous allions voir un film de super-héros. Il me disait que c'était son genre préféré et je devais admettre que j'aimais bien aussi. Ceux que je préfère sont les longs-métrages de science-fiction. A chaque fois que jen regarde un, penser que ce qui s'y passe soit possible m'effraie. Ils ont tous une histoire où l'humain aura des conditions de vie déplorables, des histoires où la fin de l'humanité s'approche. Seul l'avenir nous dira ce qu'il se passera (je croise les doigts pour que les synopsis de ces films ne deviennent pas des articles de journaux, j'aimerai éviter une grosse catastrophe)

Nous arrivâmes une heure avant le début de la projection. Ce film était un succès alors il nous fallait de l'avance pour nous trouver une place convenable. Nous voulions nous asseoir le plus loin possible de l'écran pour pouvoir le voir en entier. Eyden se chargea d'acheter nos places pendant que je me glissai dans la file d'attente pour acquérir des pop-corn. Nous nous étions mis d'accord pour que je prenne le plus gros paquet de ceux-ci et qu'ils soient sucrés (il avait horreur de ceux au goût salé). Il payait les places de cinéma et je prenais les friandises.

Quand chacun de nous eûmes terminé de récolter ce qu'il devait récolter, nous nous rejoignîmes dans les escaliers qui menaient aux salles de projection. Nous discutions jusqu'au moment où un salarié du cinéma nous laissa passer. Avant cela, il inspecta notre ticket puis le déchira en disant à voix haute pour la énième fois le numéro de la salle qui y était inscrite. "Ce sera la deuxième salle sur votre droite, bonne séance". Quel travail redondant. Redire toujours la même chose, ce devait être usant. Déjà quand ma mère devait répéter trois fois la même phrase, ça l'embêtait, alors je n'imaginais même pas le calvaire de tous ces employés qui répétaient inlassablement ce que nous savions déjà.

Malgré notre avance, il y avait déjà du monde dans la salle. Du coup, les emplacements de fauteuils que nous convoitions étaient pris. Pour quand même être à l'arrière, nous nous mîmes sur la rangée droite de la salle parce que tous les sièges étaient vides sur ce côté-là. Toutes les personnes présentes dans cette salle étaient accumulées au milieu, aucune d'elles n'étaient assises sur les parties latérales. Nous nous assîmes et entamâmes la dégustation de nos grains de maïs soufflés. Nous les mangions en parlant à voix basse (pour ne pas déranger les autres spectateurs) pendant que d'autres arrivaient pour remplir la salle. Nous n'avions aucune personne installée à côté et derrière nous. Les pop-corn croustillaient sous mes dents et le sucre s'étalait sur ma langue. Parfois, je tombais sur un grain de maïs qui n'était pas éclaté et celui-ci me donnait du fil à retordre pour le croquer. Alors je le sortais discrètement de ma bouche et le jetais ensuite par terre (en me disant que des gens passeraient pour nettoyer). Nous n'arrêtions pas de discuter, même quand les lumières s'éteignirent pour indiquer que les publicités arrivaient sur le grand écran de projection. Nous savions qu'il fallait compter encore vingt minutes avant que le film ne démarre. A la fin des projections de toutes les bandes annonces des films à venir, nous avions déjà grignoté la moitié du pot. Le film commença. Tout le monde n'attendait que ça.

Balance Mon YouTubeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant