XIV

6 0 0
                                    

PARTIE III : Il ÉTAIT UN TRÈS BON COMÉDIEN

Je voulais me confier à Rachel, pour qu'elle me soutienne dans cette épreuve. Pour cela, j'avais dû annuler l'après-midi avec ma mère. J'étais trop bouleversée pour attendre une journée de plus avant de larguer ce manipulateur. Pour être sûre que je mette un terme à mon couple, j'écris immédiatement à Eyden le message suivant : "Je crois que nous devrions reparler plus sérieusement de nous deux la prochaine fois que nous nous verrons".

Je sortis de chez moi et je me dirigeais vers la maison de mon amie qui n'était pas située loin de la mienne. Je marchais lentement et sur le chemin, je lui envoyai un message pour la prévenir que j'étais devant chez elle et que je devais impérativement la voir. A l'instant où elle le reçu, j'entendis un mélange de cris graves et de cris aigus dépassaient les murs de leur maison. Le volume sonore de la famille ne cessait d'augmenter, comme dans un chaos où tout le monde veut parler sur l'autre pour être sûr de se faire entendre. Je ne comprenais rien de ce qu'ils disaient. L'ambiance qui l'entourait était inquiétante, rester plantée face à tous ces bruits me paniquaient mais je ne pouvais plus bouger. Quelques secondes après, le téléphone de Rachel brisa une fenêtre, vola et s'éclata sur le mur à quelques centimètres de moi. C'était son père qui l'avait lancé de rage depuis une des pièces de la maison. J'avais peur alors que j'étais à l'extérieur du danger, je n'osais pas imaginer la panique, l'effroi qu'il devait y avoir à l'intérieur.

Je voulais appeler la police pour aider les filles qui étaient avec ce fou furieux, mais je n'eus pas le temps de les avertir. Le père de Rachel la poussa violemment depuis la porte. Elle tomba mal et se réceptionna avec son poignet droit qui tourna dans une position qui n'était pas naturelle au contact du sol. Ses horribles cris perçaient mes tympans, elle devait s'être cassé le bras. Elle pleurait et criait sans s'arrêter, elle tenait son poignet droit avec sa main gauche comme pour bien le maintenir en place.

Son père était dans l'encadrement de la porte d'entrée, il fixait sa fille sans montrer de la compassion ou de la pitié. J'avais l'impression que la scène était normale, habituelle pour lui. Mes mains tremblaient et appuyer sur les touches pour composer le numéro des urgences devenait vraiment compliqué. Comme je n'avais pas préalablement désactivé le son du clavier, il comprit que je tentais d'appeler une aide extérieure. Il crut que j'appelais les policiers et cassa sa bouteille de verre pour me menacer. Son regard croisa le mien, et jamais auparavant je n'avais vu quelque chose d'aussi mauvais ; celui-ci était méchant, menaçant, agressif. Ses yeux ne reflétaient aucune présence d'âme dans son être, peut-être parce qu'il n'en avait pas. Ses yeux étaient rouges et voulaient me tuer. Ses cheveux longs et sales lui arrivaient aux épaules. C'était une personne qui se négligeait, qui n'avait plus d'hygiène. Il avait un marcel blanc qui était jauni au niveau de ses aisselles transpirantes et du milieu de son ventre. Des poils de son torse ressortaient du col de son vêtement. Il avait un caleçon gris avec des carreaux dessinés dessus, il portait des chaussettes blanches tachées et relevées jusqu'au milieu de ses mollets.

Il s'approcha d'un pas de moi et tendit son bras pour que la bouteille brisée soit le plus près possible de mon visage. Je verrouillai mon téléphone et levai mes deux mains vers le ciel pour montrer que je n'allai pas l'attaquer ou me défendre. Il rentra à nouveau chez lui et claqua la porte si fort que les murs de la maison avaient légèrement tremblé.

Quand il ne fût plus près de nous, je me précipitai d'aller secourir Rachel. Elle se laissa faire pendant que je la soulevai doucement. D'un côté, je l'aidai à marcher, et de l'autre, j'appelai une ambulance et j'indiquais le plus clairement possible l'endroit où nous étions pour qu'ils viennent nous chercher.

Les cinq minutes suivantes étaient une torture pour mon amie qui était mal en point. La minute d'après, les médecins étaient arrivés pour nous embarquer. J'étais partie avec eux pour quelle ne stresse pas encore plus, j'avais peur qu'elle panique si elle restait seule, allongée dans un brancard avec les sirènes qui n'arrêtaient plus de siffler. Je lui tenais la main qui n'avait pas été abîmée.

Balance Mon YouTubeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant