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IX

"-Tu ne m'avais pas menti, tu es bien vierge !"

J'avais l'impression qu'il se moquait de moi. Il rigolait comme les vilains personnages des films, ceux qui viennent de découvrir le point faible de leur ennemi, le petit détail qui a la possibilité d'anéantir le héros en très peu de temps. Peut-être que lui aussi, était le méchant de l'histoire, et que moi j'étais la gentille dont la plus grande faiblesse venait d'être dévoilée. Sa réaction m'avait blessée. Il se redressa et me tendit sa main que j'observai avec interrogation. Suite à mon manque de réaction, il déchira lentement l'emballage. Pendant qu'il faisait cela, j'essayai de le couper en articulant difficilement que je n'avais pas envie de le faire. Seulement, il me contre-attaqua en répliquant :

"-Inès, je te rappelle qu'aujourd'hui, c'est le jour de mon anniversaire et que tu ne m'as rien offert alors si tu voudrais bien me faire ce cadeau, ce serait le plus beau jour de ma vie "

Il me dit ça avec des yeux demandeurs et une attitude de personne capricieuse réclamant une nouvelle chose. Je trouvais que sa proposition rimait avec une demande que l'on fait à une prostituée : offrir mon corps pour son anniversaire. Je le fixais avec des grands yeux et la bouche légèrement ouverte, comme pour imiter l'expression d'une personne en état de choc. Après mon absence de réaction, il s'empressa d'ajouter :

"-Rappelle-toi que je suis venu le jour de ton anniversaire, et que c'est grâce à moi que l'on se connaît aller viens dans le lit, Inès, je te garantis que l'on va bien s'amuser."

Il tapota la place qui m'étais destinée, comme pour appeler un chien à s'assoir ou se positionner à cet endroit. Je hochai la tête de gauche à droite, puis de droite à gauche, pour refuser sa requête. Il soupira en levant les yeux au ciel, il n'était pas content que je m'oppose à son souhait. Il me le faisait comprendre en me tournant le dos, il ne voulait plus m'entendre parler, il ne voulait plus me voir. Je me sentais impuissante face à lui et le fait qu'il ne veuille plus de moi me détruisait. Je préférais sacrifier ma virginité pour le garder près de moi, il était trop tard pour ne plus l'aimer. Je lui fis comprendre que j'étais prête pour faire ma première fois avec lui. Il fallait seulement que j'aille dans la salle de bain quelques minutes pour me préparer à ce que j'allai faire.

Je fermai à clé pour enfin me retrouver seule face à moi-même, peut-être pour encore réfléchir à la situation. J'appuyais mes bras qui retenaient à peine mon corps sur le lavabo, avec mon regard plongé dans les yeux du reflet du miroir qui me fixaient jusqu'à que je baisse ma tête. Une goutte tomba sur ma main, mais cette eau ne venait pas du robinet. Tout c'était passé si vite, tellement que je n'avais pas le temps de fuir cette décision. J'observais tous les objets présents autour de moi. Il n'y avait que des produits destinés à l'hygiène comme du gel-douche, du shampoing, du dentifrice, des brosses à dent et encore d'autres choses que l'on retrouve généralement dans une salle de bain.

Je retirais chacun de mes vêtements avec aucune force dans mes muscles qui obéissaient sans conviction aux ordres donnés par mon cerveau. Mon esprit perdu ne désirait plus rien voir, ne plus faire attention à ce qui m'entourait. Je me dirigeais vers la baignoire avec des pas lents et lourds, mes pieds traînaient sur le sol et se soulevaient doucement pour m'installer dans celle-ci. Je m'assis. J'ouvris le robinet pour laisser passer l'eau chaude. Je la faisais couler sur mes pieds, puis petit à petit je la remontais sur mes jambes, ensuite sur mon torse et mon dos pour enfin finir par mon visage. Je me lavais et quand j'eus fini, je sortis et me séchai avec une serviette disposée sur un tabouret. Je me rhabillais à la même vitesse à laquelle je m'étais déshabillais.

Je poussai la porte pour rejoindre Eyden dans son lit. Il avait déjà retiré son tee-shirt. Il se leva pour se rapprocher de moi, mais je le repoussai et lui demandai d'aller se doucher lui aussi. Il n'était pas contre cette idée.