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Eyden ne cessait de bouger lorsqu'il dormait. Il me donnait des coups de pieds, s'agitait et me volait ma place dans le lit. Je le poussais, mais rien y faisait, il ne voulait plus se décoller de moi. Au final, je devais rester immobile pour ne pas risquer de tomber. Je pouvais conclure que cette nuit était loin d'être la meilleure de ma vie, même si j'étais avec une des personnes que j'aime le plus. Le seul point positif dans cette histoire était que j'avais pu profiter d'un câlin avec lui, et juste avant de fermer ses yeux, il me dit « je t'aime » et cela n'avait pas de prix. Ces trois mots ne valaient rien quand ce n'était pas mon amoureux qui les prononçait.

A force de tourner en rond, je m'avouais que je ne réussirai plus à tomber dans les bras de Morphée, alors j'arrêtais de me battre pour m'endormir. Je regardais l'heure qui ne m'annonçait aucune bonne nouvelle : il était déjà six heures du matin. Je me levai dans le but de boire un verre d'eau, en espérant que c'était à cause de cela que je ne m'endormais pas. J'allai dans la cuisine, j'appuyai sur l'interrupteur qui alluma la lumière et éclaira la pièce. Je pris un verre au hasard dans le placard, je le remplis avec l'eau du robinet. En buvant, j'observais tous les magnets accrochés sur son réfrigérateur. Il y en avait beaucoup qui étaient des souvenirs de visite de pays étrangers, d'autres servaient à placer des photographies en tout genre et une dernière portait un dessin d'enfant. Il y était inscrit "pour papa" en lettres majuscules écrites avec une écriture d'enfant. Il y avait une maison minimaliste dessinée sur le centre. On pouvait distinguer une famille du côté droit de la feuille, je supposais que les trois personnages qui se tenaient la main étaient Eyden, son père et son frère. Ils étaient tous souriants. De l'autre côté, je voyais une femme qui faisait une grimace, mon hypothèse était que c'était sa mère représentée éloignée d'eux. Il ne m'avait jamais parlé de sa famille, mais si elle était à l'écart, avec une tête peu aimable, c'était pour une raison. Comme c'était un enfant lorsqu'il a fini ce dessin, je pensais qu'il n'avait pas de très bon rapport avec elle depuis qu'il était tout petit. J'aimerais en savoir plus, mais lui poser la question ne me paressait pas être vraiment une bonne idée.

Mon petit-copain était entouré d'un voile de mystère, il ne s'était jamais vraiment confié à moi, seulement avant mon réveil je ne m'en étais pas rendue compte. En revanche, je lui avais déjà dit des choses très personnelles, et quand je racontais toute ces choses sur ma personne, il m'écoutait avec une grande attention, son comportement me mettait en confiance alors je me sentais bien et je voulais toujours lui en dire plus. Cela faisait du bien que quelqu'un à qui lon tient s'intéresse vraiment à nous.

En y réfléchissant, je croyais bien que je ne savais pas grand-chose sur lui. Sil ne s'était jamais confié, peut-être que c'était à cause de moi, peut-être que c'était parce que je ne lui accordais pas assez d'attention. Je commençais à m'en vouloir, mais ce sentiment disparut relativement rapidement car mon ventre me signala que je devais peut-être manger un petit morceau de quelque chose de comestible. Je cherchais dans les placards et je trouvai un paquet de pain de mie, je piquai une tranche dans celui-ci que je me dépêchai d'avaler. Je le rangeais ensuite tout en essayant de ne pas faire de bruit.

Un son strident me fit sursauter, et je me réveillai brusquement. J'avais réussi à somnoler uniquement deux petites heures à cause de ce bruit très désagréable. J'aurai pu profiter d'encore un petit moment sous la couette, mais ce n'était plus possible, mes yeux s'étaient ouverts et n'arrivaient plus à se fermer. Je me retournais pour voir la réaction d'Eyden, seulement, il n'était plus dans le lit. Je me traînais lentement sur le matelas pour arrêter les manifestations de son réveil. Il était neuf heures, je ne comprenais pas pourquoi avoir programmé le réveil puisqu'il n'avait rien de prévu, et surtout, je ne comprenais pas pourquoi il ne l'avait pas éteint sil s'était déjà levé.