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PARTIE II : LE PRÉTEXTE DE SON ANNIVERSAIRE

Après ses paroles, je lui affirmai que je viendrais le voir le jour de son anniversaire. Il était venu au mien, sa présence m'avait beaucoup touchée, il était nécessaire que j'aille au sien. Je voyais que c'était important pour lui que je sois là. Nous parlions encore quelques minutes au téléphone. Il planifiait et m'expliquait ce qu'il avait prévu pour le jour concerné. Il disait qu'il ferait une fête avec des amis à lui et chez lui, qu'il me les présentera et qu'il fera ma présentation officielle. Il m'assurait aussi que je dormirai chez lui après la soirée, comme ça, ça m'évitera qu'il me ramène ou que quelqu'un d'autre le fasse. Il avait aussi envie que l'on dorme ensemble.

Comme tous ses potes invités à son anniversaire avaient dans les alentours de vingt-cinq ans (le même âge que lui en quelque sorte), Il y aura présence d'alcool sur les tables. Il me garantit qu'il n'y touchera pas et je lui affirmai que je ferai de même. Je n'avais jamais compris l'intérêt de boire et toutes les boissons alcoolisées que j'avais goutées ne me plaisaient pas du tout, mais vraiment pas.

Aujourd'hui était son "vrai» jour d'anniversaire. Je disais cela parce qu'il avait indiqué une date différente sur les réseaux sociaux pour ne pas être dérangé pendant le "vrai" lorsqu'il sera avec sa famille et ses amis.

Je me préparais pour assister à sa fête. Je mis une robe noire avec un léger décolleté. Comme elle était simple, j'empruntai à ma mère (sans qu'elle le sache) un gros collier pour habiller ma tenue. J'ajoutai des bijoux assortis à la grosse pièce centrale. Je me lissais tranquillement les cheveux pour ensuite les laisser détachés. Je mis un rouge à lèvre foncé et mis du mascara sur mes cils.

J'anticipais les conversations possibles lors de son anniversaire, je préparais mes discours et les réponses aux questions les plus probables que l'on pouvait me poser. Je m'entrainais à rire, à sourire, à être sociable. J'étais peut-être aussi en train de créer un personnage différent du mien pour plaire à son entourage. J'imaginais déjà les attroupements de personnes dans son appartement sous les lumières colorées des films américains qui donnent une ambiance festive. Je voyais déjà tous les verres en plastique renversés, piétinés, écrasés, avec tout son contenu étalé sur le sol ou la table.

Je me demandais si il y allait avoir des filles. Si oui, je me sentirais toute petite face à elles qui connaissaient Eyden depuis bien plus longtemps que moi et qui essayaient peut-être de mettre une de leurs mains dessus. Mais d'un côté, je pourrai prendre notre couple pour une victoire personnelle : il m'avait choisie moi, même si j'étais mineure, même si beaucoup de femmes voulaient l'attraper et le garder.

Mais toutes ces idées qui fusaient dans ma tête s'étaient rapidement échappées pour la simple et bonne raison que sa fête d'anniversaire n'était pas maintenue. Il m'expliquait que ses deux meilleurs amis étaient absents pour des raisons particulières et qui ne me regardaient pas, alors il estimait que sans eux, sa fête d'anniversaire n'avait pas lieu d'être et sera sûrement reportée. Il me disait aussi que s'il ne m'avait pas prévenue, c'était parce qu'il désirait que je vienne, même si sa soirée était annulée.

Il souhaitait que l'on reste chez lui, que tous les deux, avec un plat livré que nous dégusterions devant notre série. Je ne refusais pas sa proposition mais je me sentais comme trahie, il pouvait quand même me dire que nous allions être que tous les deux, je n'allais pas annuler sous prétexte qu'il n'y avait pas de fête. Il devait le savoir ça, que je venais que pour lui et non pour ce qu'il pouvait organiser.

J'étais donc chez lui la soirée. Nous ne faisions rien de spécial. A un moment, ma vessie commençait à me faire mal : il ne fallait pas que j'attende plus avant d'aller aux toilettes sinon la sensation deviendrait insupportable. Je me levai pour me diriger dans la salle de bain tandis qu'Eyden était obnubilé par ce qui bougeait sur l'écran de sa télévision. Sa chambre était collée à la pièce dans laquelle je voulais accéder, sauf que sa porte entrouverte attira mon attention. Je n'étais jamais allée dans sa chambre, il me l'avait toujours interdit, je ne comprenais pas pourquoi mais je n'avais jamais vraiment plus insisté qu'un simple : "mais pourquoi ? aller, s'il te plait". Je savais que poser plus de questions allait l'énerver. La situation me faisait penser au grand frère ou à la grande sur qui défend son petit frère ou sa petite sur de rentrer dans sa chambre sous peine de se faire attaquer.

Balance Mon YouTubeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant