XI

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"-La saloperie". Dis-je à voix haute avec stupéfaction. Sur la photo que je vins de voir, il était avec une autre fille. Ils avaient l'air drôlement proches, presque autant qu'un vrai couple. De plus, ils déjeunaient ensemble "chez Patricia", le restaurant de notre rencontre. Je ne tolérais pas son comportement, et moi qui culpabilisais d'avoir lancé un sujet de conversation difficile pour lui, celui de sa mère qui avait l'air de le blesser, j'avais même changé d'avis car j'étais prête à m'excuser. Il allait m'entendre, je n'étais pas sa poupée de chiffon qu'il manipulait à sa guise.

Après plusieurs minutes où je tentais de me calmer, je choisis de réagir à sa story en lui envoyant un message. Le seul problème était que je ne savais quoi lui envoyer, j'hésitais entre deux propositions ; soit je me plaignais avec cette phrase : "à ce que je vois, tu m'as vite remplacée, remarque c'était exactement ce que tu m'as dit ce matin" ou les bons vieux : "..." qui seront parfaits pour interpréter mon exaspération.

Je lui envoyai donc "..." par message Instagram. Je devais m'en douter mais il ne le vit pas immédiatement. Et oui, il était certainement en train de s'amuser avec sa nouvelle copine, ils devaient rire aux éclats et je pensais que cette fille gloussait dès qu'il disait quelque chose. Ils étaient vraiment ridicules. Je me disais soudainement que toutes ces idées étaient infondées et que je ne faisais qu'alimenter le début de haine que j'avais pour lui qui était né ce matin après les injures qu'il m'avait dites ce matin. Il ne fallait pas que je sois jalouse, il m'avait signalé qu'il avait horreur de ça. Pour le satisfaire, je devais passer outre pour ne pas l'embêter, même si ça ne me plaisait vraiment pas.

Les heures passèrent et je n'obtins toujours pas de réponse d'Eyden, et je me demandais sérieusement si j'en recevrais une. Nos conversations me manquaient déjà, heureusement que Rachel me tenait compagnie. Je lui cachais que j'avais offert ma virginité à mon petit-copain comme cadeau d'anniversaire même si je n'étais pas prête, elle risquerait de m'interdire de le voir ou de dire des choses qui ne me plairaient pas sur lui. Même si c'était ma meilleure amie, je refusais de lui dire la vérité : je ne souhaitais pas qu'elle s'inquiète pour moi.

Aussi, je lui avais raconté notre dispute matinale pour qu'elle me donne des conseils ou qu'elle m'indique quoi faire, j'étais complètement perdue. Elle me disait d'attendre qu'il me fasse un signe et des excuses puisqu'il s'était comporté comme une mauvaise personne et m'avait attaquée comme une victime. Seulement, je n'étais pas de son avis ; c'était moi qui était en tort, je méritais qu'il me parle comme ça. Je mourrais alors d'envie de m'excuser pour que l'on se reparle enfin mais je ne pouvais pas le faire en présence de Rachel car elle m'en empêcherait. Elle n'y comprenait vraiment rien en amour, je ne voyais pas pourquoi je lui avais expliqué ce qu'il s'était passé plus tôt dans la journée.

Au moment où elle partit, je me précipitai d'envoyer mes sincères excuses à Eyden. Il répondait juste que c'était normal que je sois désolée, en réalité, il ne montrait pas beaucoup d'intérêt à ce que je lui disais. Je me sentais mal, avais-je tout gâché ? En temps normal, il n'aurait pas dit une chose pareille, il aurait mis de l'amour dans son message.

Quelques mois se sont écoulés.

Eyden m'avait pardonnée. Depuis que nous nous étions réconciliés, il réclamait de me voir plus souvent, il souhaitait me voir tout le temps. Sauf qu'entre temps, Rachel se plaignait que je la fasse passer après mon copain et je faisais en sorte de les voir autant tous les deux. Je n'avais jamais pensé que ce serait aussi compliqué de gérer son couple et sa meilleure amie. Eyden ne facilitait pas la tâche : ses caprices étaient de plus en plus difficiles à supporter et il se permettait de plus en plus de choses que j'étais susceptible de ne pas apprécier. Il voulait être ma priorité, il demandait aussi de ne plus voir personne dautre que lui, il estimait être suffisant pour me couper de ma vie sociale. Il souhaitait m'éloigner de mes proches pour que je me rende enfin compte que je n'avais besoin que de lui. Quand je réclamais qu'il coupe lui aussi les ponts avec ses amis pour ne voir que moi, il refusait en me faisant comprendre que je ne lui suffisais pas. Quand nous parlions sérieusement, nous n'étions jamais sur un pied d'égalité, il en profitait donc pour me marcher dessus et je me laissais m'écraser en me sentant toujours fautive de n'importe quel problème qui nous concernait.

Balance Mon YouTubeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant